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Le retour à l’équilibre encore repoussé : l’Olympique Lyonnais accentue son déficit

L’OL a encore perdu 14,1 millions d’euros : ce déficit qui s’est accentué n’est pas seulement dû à la taxe de 75 % sur les salaires des joueurs. Pratiquement tous les compartiments, non pas du jeu, mais des recettes sont en recul, y compris les produits de cession des contrats de joueurs qui cèdent près de 30 %. Seule satisfaction pour les dirigeants : le Grand Stade dont les tribunes commencent à s’élever dans le ciel.

 « L’objectif de retour à l’équilibre du résultat opérationnel courant qui avait été envisagé pour l’exercice 2013/2014 est remis en cause… »

Cette phrase que l’on peut lire dans la présentation des résultats du 1er semestre 2013/2014 de l’Olympique Lyonnais ne laisse aucune ambiguïté : ce n’est pas cette saison que les comptes de l’OL quitteront le rouge pour revenir dans le vert.

Le déficit s’est même accentué : – 14,4 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 65,6 millions d’euros, contre – 8,8 millions d’euros au cours du même 1e premier semestre de l’exercice précédent (- 8,8 millions d’euros) qui avait été marqué par un volume d’activité plus important : 76,5 millions d’euros.

Hormis la billetterie (+ 10 % à 5,5 millions d’euros), tous les autres produits piquent du nez. Les partenariats et notamment le sponsoring des maillots plonge de près de 20 % à 9,2 millions d’euros.

A la dixième place, alors en championnat-l’équipe a depuis grapillé quelques places-les droits TV ne sont pas mirobolants, même si les droits TV de l’Europe League restent, eux, à peu près similaire (+ 2%). A l’arrivée, ces droits TV si importants pour un club, puisqu’il s’agit de leur plus grosse ressource reculent encore de 8,8 % à 26,8 millions d’euros.

L’OL possède le 2ème Centre de formation d’Europe

Jusqu’à présent, le Club Lyonnais qui possède l’un des meilleurs Centre de formation d’Europe, encore classé à la 2ème place après celui du FC Barcelone, et ex-aequo avec celui du real Madrid, réussissait à améliorer ses comptes en « vendant » des joueurs qui en sont issus.

Cette classique source de revenus de l’OL, pour tout dire, son fonds de commerce, s’est aussi tarie puisque les produits de cessions des contrats de joueurs ont aussi plongé.

Ils ont été en recul de 27,6 % à 16 millions d’euros seulement. Le Club n’a pu compter que sur les cessions de Monzon à Catane, de Bastos à Al Ain et de Lisandro à Al Gharafa et de quelques bonus. C’est tout et c’est peu.

Pourquoi, alors que de nombreuses sollicitations de clubs s’étaient faites jour ? Tout simplement parce que les performances du Club ne permettaient pas qu’il se prive de nouveaux talents. C’est ce qu’expliquent les dirigeants : « Durant le mercato d’hiver, nous avons refusé des offres fermes de cessions de joueur, afin de préserver la performance du Club pour la saison en cours. »

On touche là du doigt les limites du modèle économique de l’OL.

Pourtant, selon une estimation effectuée par le site « Transfermarkt.fr », la valeur cumulée de l’ensemble des joueurs de l’effectif s’élève à 108 millions d’euros, ce qui représente 87 millions d’euros de plus-values potentielles dont 75 % sont générées par des joueurs issus du Centre de formation, véritable machine à cash, à condition, bien sûr de s’en servir !

La taxe de 75 % sur les salaires a coûté 4 millions d’euros

Une dernière raison explique enfin que le déficit se soit creusé : la fameuse taxe à 75 % sur la partie des salaires des joueurs supérieure à un million d’euros qui a, au cours de ce semestre, représenté un coût supplémentaire estimé par le Club à 4 millions d’euros.

On comprend donc, au vu de tous ces éléments, pourquoi les dirigeants de l’OL repoussent la date de retour à l’équilibre, refusant même désormais de fixer une date pour cette échéance.

Il faudra que les résultats du Club, tant en Championnat-Jean-Michel Aulas a annoncé viser la troisième place- qu’en Europa League s’améliorent, pour que le Club retrouve à la fois le chemin des buts, mais aussi des bénéfices.

Il y a au moins une perspective qui s’éclaire : c’est celui du Stade des Lumières.

Satisfaction, là, sur toute la ligne : les travaux vont bon train et sont conformes au plan de marche. Les futures tribunes commencent même à s’élever dans le ciel de Décines. L’argent pour payer ces travaux se débloque comme prévu : une première tranche des obligations souscrites par Vinci et la Caisse des Dépôts a été débloquée au cours du mois de février.

Le cours de Bourse en-petite-hausse

Jean-Michel Aulas a toujours expliqué que les finances du Club retrouveraient des couleurs et la stabilité lorsqu’il pourrait exploiter ce futur stade qui sera plus qu’une simple enceinte sportive, mais un véritable complexe de loisirs avec des hôtels, des restaurants, des salles de fitness, de conférences, etc.

Est-ce dans cette perspective que pour la première fois depuis longtemps, le cours de l’action d’OL Groupe a repris, lui, quelques couleurs. Il s’établit actuellement à 2,25 euros, en hausse de 7 % depuis le début de l’année. Rien de spectaculaire, mais il y là au moins là un chiffre en croissance…