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Le salon Innorobo jouera cette année à la fois la carte européenne et industrielle

Beaucoup moins de Japonais, pratiquement pas de Coréens, les Américains absents : l’édition 2014 du salon de la robotique, Innorobo, du 18 au 20 mars à Lyon, sera en revanche très européenne. Et innovation, à côté de la robotique de service, spectaculaire avec ses robots humanoïdes arpentant les stands, un hall sera consacré cette année à la robotique industrielle. Une manière de conforter la présence à Lyon du principal salon consacré à la robotique en Europe.

 Bruno Bonnell devenu en quelques années le « Monsieur Robot » français et Catherine Simon, directrice du salon Innorobo ne le cachent pas : ils ont eu des appels du pied pour déménager le salon Innorobo dans de grandes villes européennes.

 « Il faut bien le reconnaître, il reste peu de salons de dimension internationale en France », avoue Catherine Simon. Mais on peut compter sur l’attachement au territoire lyonnais et rhônalpin de Bruno Bonnell, créateur de la société Robopolis, le n°1 européen du robot de service, président du syndicat français des fabricants de robots et créateur de ce salon en 2011.

 Innorobo avait l’année dernière attiré 15 000 visiteurs pour 130 exposants. Ils seront 140, cette année, à 40 % internationaux.

Son budget est ainsi passé de 300 000 euros, lors de la première édition il y a quatre ans, à 800 000 euros, cette année.

 On y verra comme chaque année de nombreux robots humanoïdes, chouchous des enfants et des chaînes de télévision. Parmi les petits nouveaux, présents cette année : « Poppy », réalisé entièrement via une imprimante 3 D ; « Roméo » créé par la société Aldebaran Robotics, une véritable plate-forme de recherche et un concentré de technique ; mais aussi « Reem C » de la société espagnole Pal Robotics.

 Le robot « Beam » permettra de visiter le salon de chez soi

 N’oublions pas « Beam » de la société « Suitable Technologie » qui sera l’un des clous et une des originalités de ce salon puisqu’on le verra déambuler en permanence dans les travées : il s’agit d’ un robot de télé-présence qui permettra à un certain nombre de terriens, moyennant une somme relativement modique, de visiter le salon par robot interposé, de chez eux, sans se déplacer.

 Autre innovation de cette édition 2014 : on y verra pour la première fois une importante section de robots industriels. Parmi les exposants, Kuba, le leader européen dans ce domaine ou Stäubli, mais aussi le CEA, le CETIM ou le groupe français Gorgé.

 On le sait, la France a un sacré retard par rapport à l’Allemagne, voire même à l’Italie en matière de robotique industrielle. Mais pour Bruno Bonnell, « notre pays peut transformer ce retard en atout en s’équipant des robots industriels les plus performants de la dernière génération et améliorer de la sorte la compétitivité de ses entreprises. »

 En revanche, contrairement aux années précédentes où les stands asiatiques, notamment japonais et coréens étaient légions, l’Asie sera beaucoup moins présente lors de cette édition.

 La Corée de son côté se débat dans une crise économique et le Japon a aussi quelques soucis. Comme à l’ordinaire, les Américains seront peu présents.

Cette édition 2014 d’Innorobo sera donc pour une bonne part un salon européen, ce qui in fine tombe bien puisque l’Europe est actuellement en train de mettre en place une filière industrielle autour des robots, sous la forme d’un Partenariat Public Privé.

 Les 1ers Etats Généraux de la Robotique

 Ce salon sera aussi marqué par un événement : la première édition des Etats-Généraux de la robotique qui, en partenariat avec la région Rhône-Alpes, permettront d’effectuer l’état des lieux et de donnant la possibilité aux participants d’évoquer des stratégies à mettre en œuvre pour faire en sorte que la France ne rate pas la révolution robotique comme elle a raté le révolution électronique.

 Ces Etats Généraux s’inscriront dans le cadre du Plan France Robots Initiative lancé par Arnaud Montebourg, ministre du Redressement Productif.

 Parmi les thèmes qui seront évoqués lors de cette manifestation : la robotique et les nouveaux modes de production, les domaines robotiques de leadership français, ainsi que les actions susceptibles de contribuer au développement de cette filière, en présence, notamment d’Anne Bajart, représentante de la Commission Européenne ou du Professeur Hirochika Inoue, l’un des plus grands spécialistes japonais des robots.

 On fera aussi du business lors de ce salon puisque des rendez-vous d’affaires seront organisés entre les labos de recherche, des entrepreneurs de PME et d’ETI, des directeurs d’innovations de grands groupes et des investisseurs, avec des start-up innovantes.

 Un concours permettra d’ailleurs de récompenser les meilleurs start-up du secteur. Parmi les candidates retenues, une Lyonnaise, « MyKomunity », créatrice du premier jeu social dédié à l’innovation et qui accompagne celle-ci de l’idée à la commercialisation du produit. Une jeune pousse qui s’intéresse de près aux processus d’innovation, mais à travers le jeu. Malgré la présence de robots industriels, Innorobo 2014 devrait rester ludique. C’est aussi sa marque de fabrique…

 -Salon professionnel Innorobo, du 18 au 20 mars 2014 à la Cité Internationale à Lyon. La journée du mercredi 19 mars est ouverte au grand public.