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Les Franco-Arméniens de Rhône-Alpes créent leur réseau d’entreprises : FAIR

Il sera officiellement lancé le mercredi 23 septembre à l’hôtel de région. Les chefs d’entreprise franco-arméniens ont décidé de créer leur réseau qu’ils ont baptisé FAIR, soit France Arménie International Réseau. Mais pas question de faire du communautarisme. Il s’agit d’un réseau ouvert vers les non Arméniens, l’Arménie, bien sûr, mais aussi l’Iran, ainsi que les pays où la diaspora est présente.

« On connaît les Arméniens pour le Génocide, leur histoire, leur faculté d’intégration, voire leurs talents artistiques, mais leur aptitude à devenir les acteurs économiques sont, à quelques exceptions près, méconnues et peu exploitées par la communauté elle-même ! »

Ayant à vrai dire un peu assez que l’on colle toujours les mêmes clichés sur la communauté franco-arménienne de Rhône-Alpes, Aramazd Abedi, directeur général de Damaris et Jean-Claude Parunakian, dirigeant du pôle de santé et des services Maedis, ont décidé avec quelques autres chefs d’entreprises de prendre le taureau par les cornes.

« Il nous est apparu opportun d’esquisser en cette année du centenaire du génocide arménien, un visage de notre communauté reflétant une dynamique économique moderne, différent en cela de celui du peuple « génocidé », traditionnellement ancré dans l’opinion publique », précise Aramazd Abedi, élu président de la nouvelle association.

Pour lui, le dynamisme économique de la communauté franco-arménienne doit être mis en avant, il n’est que temps : « Il est désormais difficile d’ignorer la fraction de cette communauté qui en assure la survie matérielle. En d’autre termes, celle qui entreprend, crée des richesses, des sociétés, des emplois et qui déploie des compétences professionnelles ».

Et de lancer : «  Il s’agit là d’une vraie réalité économique ! »

Porté sur les fonts baptismaux, le 23 septembre

Avec une petite équipe, il a lancé l’idée de créer le premier réseau d’affaires franco-arménien : FAIR. Entendez : France Arménie International Réseau .

Il sera officiellement porté sur les fonts baptismaux, le 23 septembre prochain dans le cadre de l’hôtel de région, à Confluence, en présence notamment de l’ambassadeur d’Arménie en France et de Rafi Haladjian, le créateur de la société Nabaztag, pionnière des objets connectés. Il a développé plusieurs sociétés dans le domaine des nouvelles technologies et des réseaux.

« Nous sommes une association qui s’est donnée pour objectif d’identifier, de matérialiser et de représenter le potentiel économique, à l’échelle locale et rhônalpine, soit en relation avec l’Arménie. Nous voulons mettre à disposition de nos membres notre expertise et notre savoir-faire »

L’association compte regrouper rapidement les chefs d’entreprises, nombreux parmi les 150 000 franco-arméniens qui constituent la communauté franco-arménienne de Rhône-Alpes. Objectif : trois cents adhérents, entreprises et décideurs, d’ici un an.

Le premier président : le directeur général de Damaris

Le premier président est donc Amarazd Abedi qui est, avec son frère, le créateur de la société Damaris dont il est le directeur général. Une entreprise de soixante-dix personnes basée à Dardilly dont le cœur de métier est la dématérialisation de documents (3 millions d’euros de chiffre d’affaires réalisés essentiellement avec de grands comptes). Elle possède une filiale en Arménie.

« Nous sommes convaincus que d’autres entrepreneurs et cadre influents d’entreprises adhéreront à ces objectifs ». L’association se veut d’ailleurs très ouverte. « Pour en faire partie, on n’est pas obligé d’être Arménien », précise le président de FAIR.

Pas de communautarisme, donc au programme, mais la volonté d’apporter sa pierre à l’édifice économique rhônalpin en mettant en avant les spécificités de la communauté franco-arménienne de Rhône-Alpes.

L’Arménie, l’Iran, la diaspora

Certaines d’entre elles peuvent offrir des opportunités à l’international. « L’association entend servir de passerelle pour les échanges avec l’Arménie », souligne Jean-Claude Parunakian.

Mieux encore, la nouvelle association veut « mettre en lumière » le potentiel économique de la diaspora arménienne des pays du Moyen Orient, aux Amériques, ainsi que dans l’espace de la CEI (Etats de l’ex-URSS restés dans l’orbite russe) et de l’Iran.

En ce qui concerne ce dernier pays, « suite à la signature des accords sur le nucléaire entre la communauté internationale et l’Iran, nous pouvons efficacement servir de tête de pont pour relancer le business avec ce pays. L’Arménie a d’abord une frontière avec l’Iran et a l’habitude du commerce avec ce pays, mais un certain nombre d’entre nous ont également développé des liens avec ce pays, voire parlent également le farsi », renchérit, le président de FAIR, Aramazd Abedi.

Bref, FAIR veut ouvrir de nouvelles portes à l’export qui, par ailleurs, est en train de retrouver un certain tonus à la suite de la baisse de l’euro.