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Les « Subsistances » gérées par une association : pas une bonne idée pour la Chambre régionale des Comptes

Une association au sein de laquelle les salariés ont pris le pouvoir. C’est le portrait des « Subsistances » à Lyon brossé par la Chambre régionale des Comptes qui sont, d’après elle, trop peu contrôlées par la municipalité et affiche un coût prohibitif de 217 euros par spectateur…

Joliment installées dans d’anciens greniers à grains, le long de la Saône, les « Subsistances » ont été créées pour servir de poisson-pilote à la création dans de nombreux domaines culturels au sein de la Métropole lyonnaise, sur l’idée des friches de « la Belle de mai » à Marseille.

 Auparavant en régie directe

 Seul hic : c’est une association de la loi de 1901qui s’est vue confier en 2003 la gestion des « Subs », auparavant géré en régie directe par la ville de Lyon. Son rôle essentiel : « l’accueil en résidence de coproductions ».

 Et manifestement, ce n’était pas une bonne idée. La Chambre des Comptes relève de nombreuses anomalies.

 Le rôle essentiel de l’association gérant les « Subsistances »  : « l’accueil en résidence de coproductions ».

 «  Cette activité a un coût important pour l’association, compris entre 400 000 et 500 000 euros selon les années, sans prise en compte des coûts indirects très élevés », explique la Chambre.

 Qui note que : «  Face à des demandes d’accueil en résidence extrêmement nombreuses, le processus de sélection n’est pas transparent et un grand nombre de compagnies bénéficie d’accueils récurrents. »

 Dix-sept mille spectateurs

 Elle constate également que le nombre de spectateurs -17 000 pour la saison 2013/2014- « est en baisse notable sur la période, en raison d’une moindre activité de diffusion, a contrario des bénéficiaires d’actions culturelles qui progressent largement. »

 Au bilan, «  Le coût direct d’un spectacle par spectateur est important : seize fois plus élevé que la recette qu’il apporte » !

 Autre bizarrerie relevée : « Les membres de l’association ne se sont jamais acquittés d’une cotisation et sont très peu présents aux assemblées générales et aux conseils d’administration. La majeure partie des compétences relevant de ces organes a été dévolue irrégulièrement à l’équipe de direction salariée, qui dirige en fait l’association, tant dans sa politique générale que sa gestion administrative. » Pas très démocratique pour une association…

 Or, il faut savoir que ladite association dispose d’un budget de 2,5 millions d’euros, composé à… 90 % de subventions publiques.

 Mieux même, son budget consolidé, avec les subventions en nature, s’élève à 3,7 millions d’euros. Soit un coût par spectateur de 217 euros…

 Le rapporteur de la Chambre régionale des Comptes Rhône-Alpes-Auvergne précise de surcroît que « Les subventions en numéraire et en nature provenant de la seule ville de Lyon s’élèvent à 3,1 millions d’euros en 2013. »

 « Un contrôle minimal »

 Et il met le doigt là où le bât blesse : « Malgré l’importance de ce financement, la ville de Lyon exerce un contrôle minimal sur son activité. »

 Suite à ce rapport et en réponse aux observations provisoires de la chambre, « la présidente de l’association s’est engagée à revoir les statuts et à remédier à de nombreuses irrégularités de fonctionnement ».

 Idem pour le maire de Lyon qui «  s’est engagé pour sa part à renforcer son contrôle. »

 Au final, la Chambre régionale des Compte « recommande une réflexion sur le mode de gestion de cette activité ». Clairement un abandon de la structure associative qui n’a pas fait ses preuves vu les sommes en jeu. Alors, le retour à une régie directe ou un EPIC (Etablissement Public à Caractère Industriel et Commercial). ? Ce serait sans doute plus approprié…