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La délégation du Grand Lyon en Amérique du Nord ramène une prise de poids : le MassChallenge

Pendant une semaine, des élus du Grand Lyon et des WebChampions lyonnais ont fait halte à Montréal, Boston et New York. Plusieurs accords ont été signés, des entreprises démarchées qui pourraient s’installer à Lyon, mais la prise majeure concerne le MassChallenge. Explications.

Le MassChallenge, vous ne connaissez sans doute pas. Normal, il n’a pas encore pris pied en Europe.

Il s’agit pourtant du plus grand accélérateur de start-up au monde dont le siège est basé à Boston. Normalement, si les choses suivent leur cours, il devrait installer son siège pour l’Europe du Sud à Lyon.

« Sous le regard bienveillant de Paris »

« Cela s’est fait sous le regard bienveillant de Paris », assure Karine Dognin-Sauze, chargée au Grand Lyon de l’international.

Le « Cela » fait référence à la signature par Gérard Collomb, président du Grand Lyon, la semaine dernière à New York, d’un accord, avec John Harthon, le président de MassChallenge.

« L’objectif est d’engager une coopération entre la French Tech de Lyon et MassChallenge », précise Gérard Collomb.

Plus précisément, cet accord porte sur la définition d’un programme pilote intitulé « MassChallenge International Bridge Program » qui débutera dès les premiers mois de 2015 avec pour objectif de booster les échanges et les investissements entre les écosystème de Lyon et de Boston en termes d’entrepreneuriat.

Du côté du Grand Lyon, on explique aussi que « Pour MassChallenge qui se développe très rapidement à l’international, Lyon constitue une opportunité pour rayonner sur l’ensemble de l’Europe du Sud. »

« Cet accord devrait permettre d’attirer à Lyon des start-up d’Europe du Sud. La mise en place du MassChallenge France se déroulera à l’horizon 2016/2017 », se félicite la vice-présidente du Grand Lyon.

Le siège de MassChallenge pour l’Europe du Nord, sera, lui, installé à Londres

Deux cents millions de dollars de revenus

Pour avoir une idée de l’importance de cet accord, il faut savoir que cet accélérateur de start-up, le plus important du monde, donc, est une entreprise privée. Il a été lancé en 2010 à Boston par John Harthorne and Akhil Nigam, deux anciens conseillers en entreprise.

Chaque année, des centaines de start-up postulent pour intégrer ce dispositif. Ainsi, en 2013, 128 sociétés ont été retenues.

Durant quatre mois, elles bénéficient gratuitement d’un accompagnement avec des tuteurs dans différents domaines, marketing, juridique, financement, etc. En concurrence et évaluées durant leur parcours, ces entreprises peuvent se voir attribuer d’importants financements pour leur développement.

L’ensemble est financé par des contributeurs, organismes ou grandes entreprises, comme Microsoft, IBM, etc.

Depuis sa création, près de 500 start-up sont déjà passées par le MassChallenge.

L’année dernière, elles ont généré 194 millions de dollars de revenus et créé près de 4 000 emplois selon le site de l’organisation.

Cet accord signé entre le boss du MassChallenge et Gérard Collomb ne régle pas tout : le principal obstacle concerne désormais le financement du dispositif et on peut imaginer que les discussions entre le Grand,Lyon et MassChallenge ne font que commencer. A coup sûr, des contributeurs privés seront sollicités…

Cet accord figure parmi d’autres signés la semaine dernière par la délégation lyonnaise composée d’élus et de WebChampions, tels Tilkee, Glowbl ou Antidot qui ont successivement fait halte à Montréal, Boston et New-York.

Deux sociétés biotech et une cleantech bientôt implantées à Lyon ?

Deux accords ont ainsi été notamment signés à Montréal. Le premier pour relancer la coopération avec la ville de Montréal, dotée désormais d’un nouveau maire « qui entend développer la collaboration avec Lyon autour de la Ville intelligente, qui constitue un axe fort de son mandat », explique Karine Dognin-Sauze.

Un autre accord a pour but de développer la collaboration entre le pôle de compétitivité Imaginove consacré aux jeux vidéo et à l’image numérique, et son équivalent montréalais : la capitale économique de la province du Québec est une place forte en Amérique du Nord, en matière de jeux vidéo.

Cette délégation a également permis de confirmer des contacts avec des entreprises américaines susceptibles de s’installer à Lyon.

Selon Jacques de Chilly, directeur de l’Aderly, le bras armé du Grand Lyon à l’international, c’est le cas de Taconic Biosciences qui pourrait s’installer au sein du quartier Biodistrict de Gerland ; mais aussi de Charles River, une autre société biotech qui pourrait suivre le même chemin.

Enfin, « un leader mondial de la dépollution qui sera présent lors du prochain salon Pollutec à Lyon, en décembre » envisagerait également de s’implanter à Lyon, mais on ne connaît pas encore son nom. Discussions en cours obligent…