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Ne pas rééditer l’échec du Lyon-New-York : Emirates s’investit fortement pour réussir le lancement de sa nouvelle ligne Lyon-Dubaï

Cela faisait longtemps que l’aéroport de Lyon-Saint-Exupéry n’avait pas inscrit une nouvelle liaison long courrier à son programme de vols. La dernière en date était un certain… Lyon-New-York. Elle avait malheureusement assez rapidement fait pschitt…

Malgré la crise, la compagnie de Dubaï lancera en effet son premier vol au départ de Lyon, le 5 décembre prochain.  Un vol de nuit dans le sens Lyon-Dubaï avec un décollage de Lyon à 21 heures pour un atterrissage sur l’aéroport ultra-moderne de Dubaï à 6 h 15 le lendemain (le retour part de Dubaï à 15 heures). Et ce, cinq fois par semaine (sauf le jeudi et le dimanche), seuls créneaux horaires obtenus pour l’heure par la compagnie.

Cette création de nouvelle ligne suscite seize emplois : cinq pour l’escale, cinq pour le fret et six pour l’équipe commerciale.

L’avion choisi est plutôt un gros porteur, en l’occurrence un Airbus A340/500 de 258 siéges : 12 mini-suites privatives en première classe, 42 sièges en classe affaires et 204 sièges en classe économique. Ce qui illustre les fortes ambitions d’Emirates qui a choisi Lyon, après Nice comme deuxième liaison partant d’un aéroport de province.  Et ce, malgré l’existence d’une ligne quotidienne non loin de Lyon, en l’occurrence à Genève. « Ces deux lignes sont plutôt complémentaires que concurrentes », rassure Thierry Aucoc.

C’est justement la réussite de cette liaison Nice/Dubaï qui a dépassé les espérances de la compagnie, qui a amené Emirates à récidiver avec Lyon. Pour le directeur général d’Emirates, un ancien dAir France, trois principales raisons militent pour la création de cette nouvelle liaison.

Dubaï, 9ème ville touristique au monde

 « L’agglomération lyonnaise n’est pas notre seule cible, nous visons Rhône-Alpes, voire même Marseille, ce qui représente un important potentiel », explique-t-il.

 « D’autre part-poursuit-il-la Région comporte de nombreuses entreprises comme bioMérieux, Sanofi et bien d’autres qui travaillent beaucoup à l’international et notamment vers l’Asie, la Chine et l’Inde. »

 Le responsable d’Emirates en France table également sur le tourisme. Cela se sait peu, mais Dubaï est devenue la 9ème destination touristique au monde, avant Rome. Dans l’autre sens, les stations de ski des Alpes devraient également drainer un nouvelle clientèle, moyen-orientale, notamment.

Mais malgré cet enthousiasme partagé par le direction de l’aéroport lyonnais,  comment ne pas craindre le syndrome New-York ? Rappelons les trois échecs successifs de la création d’une liaison Lyon-New-York à partir de Saint-Exupéry, du fait notamment du peu d’empressement des entreprises à la soutenir. Or ce sont les sièges dits à haute-contribution qui question rentabilité font la différence de ce type de ligne.

 Thierry Aucoc estime que cette fois, les passagers affaires auront tout intérêt à utiliser cette ligne « car elle offre un nombre très important de correspondances en Asie, Afrique, Océanie, après changement à Dubaï, auxquelles peu de compagnies européennes peuvent prétendre, et ce dans un laps de temps très court. »

 Il faut savoir qu’Emirates, une compagnie qui réalise 18 milliards de dollars de chiffre d’affaires est l’une des plus dynamiques au monde. Depuis le 1er janvier 2012, elle a créé pas moins de quinze nouvelles destinations dont Ho Chi Minh Ville au Vietnam, Harare au Zimbabwe, voire encore Adelaïde en Australie.

 Les tarifs de cette liaison s’inscrivent dans les prix du marché (de 750 à 850 euros en classe économique et à partir de 2 500 euros en Business). Il ne s’agit pas de perdre de l’argent. « Dés le démarrage de la ligne, les frais doivent être couverts. L’objectif est de trouver rapidement la rentabilité. Il s’agit pour nous d’un gros investissement « , assure le directeur France d’Emirates. C’est la raison pour laquelle il vise un taux de remplissage ambitieux : 85 %.

Les réservations semblent bien parties

 Les réservations sont déjà ouvertes et d’ores et déjà, selon Thierry Aucoc, à deux mois du lancement, certains vols sont déjà pleins à 70 %, ce qui semble de bon augure.

Et celui-ci, de conclure : « Ce n’est pas pour nous, un coup pour voir. Nous sommes là pour rester. Nous entendons bien nous inscrire dans la durée « . Après trois échecs successifs, la compagnie Emirates vaincra-t-elle le signe indien ?

 Photo (DR)C’est l’importance du remplissage des passagers dits à haute contribution (first et business class) qui fera ou non le succès de cette nouvelle ligne vers Dubaï. Ici les mini-suites privatives proposées à bord de l’A 340/500 d’Emirates qui assurera la liaison.