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Niveau de vie des Rhônalpins : la crise a encore creusé l’écart entre riches et pauvres, entre l’est et l’ouest

Quelles conséquences la crise des subprimes qui s’est délenchée en 2008 sur le niveau de vie des Rhônalpins ? Une étude de l’Insee montre sans surprise une stagnation du niveau de vie, mais surtout un creusement des écarts entre les plus riches et les plus pauvres. La région Rhône-Alpes s’est retrouvée en outre coupée en deux : les cinq départements de l’est sont plus riches et les trois de l’ouest encore plus pauvres.

 Une étude de l’Insee portant sur l’évolution des niveaux de vie après la crise des subprimes (2008/2010) peut en apparence apporter uen certaine satisfaction : la région Rhône-Alpes se situe en matière de niveau de vie dans le trio de tête français. Calculé sur la base du revenu des ménages, la région se situe à la troisème place nationale derrière l’Ile-de-France et l’Alsace.

Ceci pour la comparaison. En valeur absolue, la situation est loin d’être rose. La crise économique a entraîné une baisse du niveau de vie de 0,2 %, en moyenne dans l’ensemble des huit départements de la région Rhône-Alpes.

Mais cette baisse a été très inégalement répartie : les plus pauvres sont devenus encore plus pauvres et les riches encore plus riches.

Les 10 % des Rhônalpins les plus pauvres ont vu leur revenu médian reculer de 2,2 %. Or, dans le même temps, les 10 % les plus riches ont vu le leur progresser de …1,8 %. Un enrichissement des populations les plus aisées qui caractérise Rhône-Alpes de l’ensemble des autres régions françaises où cette hausse s’est révélé nettement plus faible : + 0,4 %.

Mais ce creusement des écarts est aussi géographique. Les départements les plus riches (les deux Savoies, le Rhône, l’Isère et l’Ain) à l’est, se sont un peu plus éloignés en matière de richesse des départements les plus pauvres (la Drôme, l’Ardèche et la Loire), à l’ouest.

Hausse du revenu des hauts-savoyards les plus riches de…8,7 %

En haut de la pyramide de la richesse : la Haute-Savoie où le revenu médian est supérieur et où les 10 % les plus riches sont vu leurs revenus augmenter de 8,7 % ! Comment expliquer cette forte hausse ? On constate au vu de cette étude que la richesse est concentrée dans les grandes villes ou leurs zones d’attraction. Or, la Haute-Savoie qui avec la Savoie bénéficie de 80 000 travailleurs transfrontaliers tire non seulement profit de la proximité de Genève, mais aussi de la présence d’Annecy et de Chambéry.

La forte influence de la zone d’attraction de Lyon et de Grenoble irrigue aussi profondément le territoire du département du Rhône, bien sûr, mais aussi l’Ain, tandis que Grenoble joue le même rôle en Isère.

Taux de pauvreté de 15/16 %

Il n’en est pas de même en Drôme-Ardèche où les villes sont petites et rares et où régne la désertification agricole qui rime avec pauvreté. Dans ces deux départments, les taux de pauvreté atteignent 15 % avec des pointes de 16 % dans les communes rurales..

La Loire, quant à elle n’a toujours pas réussi à récupérer du passage douloureux des industries traditionnelles à une économie plus diversifiée.

Les systèmes de prélévements et de redistribution fiscaux et sociaux permettent de rétablir un certain équibre : les prestations sociales représentent jsuqu’à 36 % des revenus des 10 % des Rhônalpins les plus modestes.

Mais s’ils l’atténuent, ils s’avèrent insuffisants pour empêcher l’écart entre les plus pauvres et les plus riches de se creuser.

Illustration (Insee) En rouge, les cinq départements les plus riches de la région Rhône-Alpes sont à l’est, les trois les plus pauvres en orange), à l’ouest : l’écart s’est encore agrandi.