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Numérique : ces start-up rhônalpines qui se sont distinguées au CES de Las Vegas

Parmi les treize start-up rhônalpines sur les soixante-six françaises présentes au CES (Consumer Electronic Show) de Las Vegas, là où pendant quatre jours a battu le cœur de la high-tech mondiale, cinq d’entre elles se sont particulièrement distinguées. Visite guidée…

Regroupées sous l’emblème « French Tech », treize start-up rhônalpines ont pour la première fois en si grand nombre traversé l’Atlantique pour participer au célèbre salon CES (Consumer Electronic Show) de Las Vegas. C’est là que du 6 au 9 janvier étaient tout simplement réunies les entreprises les plus innovantes du monde. Une présence au CES qui constitue à elle seule un label illustrant un niveau d’innovation élevé.

Le label French Tech à l’origine de cette forte participation française et rhônalpine.

Le label French Tech a été un déclencheur de cette forte présence puisque l’Hexagone était le pays plus européen le plus représenté à ce grand show électronique : 120 entreprises au total dont soixante-six start-up.

Parmi les treize rhônalpines qui constituaient un peu moins d’un quart de la délégation de jeunes pousses, cinq ont été pour des raisons diverses particulièrement remarquées lors de ce salon.

Squadrone System crée le drone/caméra qui vous suit à la trace

C’est le cas du « Squadrone System » : il s’agit du projet français qui, l’année dernière a réuni le plus de fonds sur Kickstarter, le célèbre site américain de financement participatif : 1,3 million d’euros !

A son origine, une start-up grenobloise baptisée Hexo+, créée en 2014. Il est vrai que son projet a de quoi susciter l’enthousiasme : Hexo+ a mis au point un drone-caméra capable de suivre l’utilisateur à la trace.

 Grâce à une application disponible sur son smartphone, l’utilisateur peut programmer l’appareil – équipé d’un GPS et de capteurs – pour qu’il le suive dans son activité, sportive ou autre.

Le drone est classique, la caméra est celle utilisée par tous les sportifs : une « Go-pro ». Ce qu’apporte Hexo+, c’est le logiciel qui permet dans les airs au drone/caméra de suivre au sol, son propriétaire à la trace.

Comme pour les caméras GoPro, ce produit séduit avant tout un public de sportifs de l’extrême qui veulent immortaliser leurs exploits, sans avoir pour autant les moyens de s’offrir une équipe de tournage équipé d’un drone caméra. 

 Ce n’est pas hors de prix : le drone/caméra d’Hexo+ est vendu 1 150 euros, caméra incluse. Les premiers exemplaires doivent être livrés à partir de mars 2015.

Citizen Sciences vient de signer un contrat avec un grand équipementier sportif japonais

L’autre société dont il fut beaucoup question dans les travées du CES est la start-up lyonnaise Citizen Sciences dont c’était la deuxième venue au CES.

La société est en plein décollage : elle vient de signer un important partenariat avec l’équipementier sportif japonais, Asics pour fabriquer et vendre un T-shirt connecté pour amateurs de courses à pied.

Il s’agit d’un maillot intelligent capable de transmettre grâce à des micro-capteurs intégrés lors du tissage, des données physiologiques et physiques sur le sportif.

Jean-Luc Errant, Pdg de l’entreprise, a annoncé son intention d’installer un bureau de R&D au Japon, destiné à être la future tête de pont d’une implantation asiatique : fin juin 2014, le ministère de l’Industrie nippon, le MITI, lui a accordé une subvention pour l’aider à implanter un laboratoire de recherche dans le pays. Il faut savoir que ce type d’aide est habituellement réservé aux grands groupes : la start-up lyonnaise est la première société étrangère de cette taille à bénéficier d’un tel coup de pouce.

Citizen Sciences qui compte déjà cinquante salariés, a présenté lors du CES un autre prototype de vêtement connecté pour le sport. Son Pdg vise un chiffre d’affaires de 3 à 5 millions d’euros cette année, et trois fois plus l’année suivante…

La stratégie prometteuse de Smart-me up équipe tous les photomatons

 La jeune pousse Smart Me Up, fondée par Loïc Lecerf à Grenoble, mise, elle, plutôt sur l’analyse comportementale à travers la lecture des visages, avec des applications tournées vers le marketing.

Loïc Lecerf et Matthieu Marquenet (photo Smart-me up)

Sa technologie, développée depuis deux ans a déjà séduit les célèbres Photomatons : 26 000 cabines photo à travers l’Europe sont progressivement équipées du logiciel d’analyse faciale conçu par la start-up grenobloise.

 La photo ne se déclenche qu’en cas de sourire (sauf pour les documents administratifs) et si les yeux sont ouverts et la tête bien droite.

 Le logiciel est capable de « caractériser » un individu, de définir son profil, voire de l’identifier dans certains cas, grâce à la lecture du visage.

On peut aussi imaginer des objets  connectés intelligents capables de reconnaître automatiquement une personne passant à proximité, voire une caméra alertant un conducteur au moment où il commence à piquer du nez.

L’entreprise avait au CES un planning de rendez-vous chargé avec des entreprises japonaises, américaines et coréennes. Elle devrait opérer sa première levée de fonds cette année.

Adways industrialise l’interactivité

Le Lyonnais Adways a, lui, présenté au CES une solution d’édition permettant d’intégrer automatiquement des contenus interactifs cliquables à des centaines de vidéos.

Jusqu’ici, il proposait sa technologie d’intégration de contenus interactifs sous deux formes. Soit il créait lui-même des vidéos sur mesure pour ses clients ; soit, il leur laissait les commandes de son logiciel en SAAS, afin de rendre n’importe quelle vidéo interactive.

Au CES, Jacques Cazin, le Pdg et fondateur d’Adways a présenté un prototype permettant d’éditer du contenu de masse, et, de facto, « d’industrialiser l’interactivité ». Une technologie offrant la possibilité d’automatiser le traitement de centaines, voire de milliers de vidéos à la fois.

De nouvelles perspectives pour Adways, notamment en matière de publicité.

Née en juillet 2010, la start-up vise un chiffre d’affaires d’un million d’euros en 2015.

La grenobloise ISKN officialise au CES sa 1ère levée de fonds : 2 millions de dollars

 Enfin, la start-up grenobloise ISKN (seize personnes) a profité du salon américain pour officialiser le 4 janvier une levée fonds de 2 millions de dollars.

ISKN présentait au CES de nouveaux usages autour de sa « Slate », une couverture pour iPad, déjà présentée par lyon-entreprises qui intègre une technologie de numérisation de notes, croquis et dessins à partir de n’importe quel bloc-note ou papier A5, à l’aide d’un stylo qui fonctionne sans électronique, avec une bague aimantée.

Sa technologie innovante de capture de mouvement pourrait notamment avoir comme usage la manipulation d’objets 3D dans l’espace et être utilisée pour des interfaces de création 3D ou des jeux vidéo.

 Bref, au vu de ces descriptions, assurément, les start-up lyonnaises ou grenobloises présentes au CES n’ont pas fait pâle figure…

(*) Les treize start-up rhônalpines présentes au CES : Abeeway (création en 2014 : solution de géolocalisation à très grande autonomie : plusieurs années) ; Adways (Création en 2010. Lire ci-dessus) ; Alpwise (Création en 2004 : l’équipementier des solutions de communication sans fil Bluetooth) ; BeSpoon (Création en 2010 : cette start-up a résolu le problème du positionnement en intérieur grâce à un circuit intégré UWB qui permet de suivre les objets et les personnes avec une précision centimétrique) ; Cityzen Sciences (création en 2010 : lire ci-dessus) ; Enerbee (Création en 2014 : une start-up industrielle, qui développe des générateurs miniatures produisant de l’électricité sur la base d’un mouvement, quelle que soit la vitesse de ce dernier) ; Holî (Création en 2012 : cette société imagine des dispositifs lumineux qui, au-delà de la fonction d’éclairage, permettent de vivre mieux) ; ISKN (Création en 2014. Lire ci-dessus) ; KD Interactive / Kurio (Création en 2011. Cette division de KD a été créée pour incorporer de nouvelles technologies grâce à l’apprentissage et au développement de la compréhension de l’enfant, par exemple, la tablette innovante Kurio lancée en 2012 ; Kolor (Création en 2004 : cette société est un leader mondial des solutions d’assemblage d’images et de visites virtuelles interactives, et propose des solutions dédiées pour la création de vidéos 360°) ; Smart me up (Création en 2012. Lire ci-dessus) ; Squadrone System (Création en 2014. Lire ci-dessus) ; Trackin (Création en 2014. Elle propose une solution entièrement en ligne permettant l’automatisation de la logistique de livraison et la communication pour les restaurateurs, de la commande en ligne, en passant par le suivi temps-réel jusqu’à l’optimisation de la livraison du dernier km.)

On pouvait également noter la présence du Cluster Edit et des pôles de compétitivité Minalogic et Imaginove.