En Auvergne-Rhône-Alpes, la croissance démographique ralentit sous l’effet d’un solde naturel en baisse
Avec 8,2 millions d’habitants au 1er janvier 2023, l’Auvergne-Rhône-Alpes demeure l’une des régions les plus dynamiques de France. Sa croissance démographique reste supérieure à la moyenne nationale, mais elle marque un ralentissement par rapport aux périodes précédentes, principalement en raison d’un solde naturel en net recul, selon les dernières données publiées par l’Insee.
Une région toujours attractive mais une dynamique moins soutenue
Au 1er janvier 2023, la région compte précisément 8 206 000 habitants, soit 12,4 % de la population métropolitaine. Entre 2017 et 2023, la population régionale a augmenté de 257 000 personnes, correspondant à une progression moyenne de 43 000 habitants par an.
Cette croissance annuelle moyenne, estimée à +0,53 %, reste supérieure à celle observée à l’échelle de la France métropolitaine (+0,39 %). Elle est toutefois moins soutenue que lors de la période 2012-2017, durant laquelle la région gagnait en moyenne 51 000 habitants par an.
Le recul du solde naturel pèse sur la croissance
Le ralentissement de la croissance démographique régionale s’explique principalement par la baisse du solde naturel, c’est-à-dire la différence entre les naissances et les décès. Celui-ci a été divisé par deux par rapport à la période précédente, passant de +0,38 % entre 2012 et 2017 à +0,19 % entre 2017 et 2023.
Malgré ce recul, le solde naturel de l’Auvergne-Rhône-Alpes reste le deuxième plus élevé de France métropolitaine, derrière l’Île-de-France, et demeure supérieur à la moyenne nationale.
Des contrastes marqués entre les départements
La dynamique démographique régionale repose sur un équilibre entre solde naturel et solde migratoire, une situation qui distingue l’Auvergne-Rhône-Alpes des régions les plus attractives, où la croissance est essentiellement tirée par les migrations.
Les départements du quart nord-est de la région affichent les évolutions les plus favorables sur la période 2017-2023. La Haute-Savoie et l’Ain enregistrent les hausses les plus marquées, se classant respectivement parmi les départements les plus dynamiques à l’échelle nationale. L’Isère, le Rhône et la Savoie présentent également des taux de croissance supérieurs ou proches de la moyenne régionale.
À l’inverse, certains territoires connaissent une stagnation ou un recul démographique. L’Allier perd des habitants, tandis que la population est globalement stable en Haute-Loire et dans le Cantal.
L’influence des pôles de Genève et de Lyon
Les établissements publics de coopération intercommunale situés sous l’influence des pôles de Genève et de Lyon concentrent les plus fortes progressions de population. Parmi les 40 EPCI enregistrant une croissance annuelle moyenne supérieure à 0,75 %, 34 se situent dans ces zones, notamment en Haute-Savoie.
Autour de Lyon, la croissance démographique dépasse celle de la Métropole de Lyon elle-même. Dans certaines intercommunalités de l’ouest lyonnais, la population augmente fortement, portée par un phénomène de périurbanisation qui s’étend progressivement vers l’Ain et l’Isère.
Des territoires en décroissance démographique
À l’opposé, les espaces moins densément peuplés et vieillissants du nord-ouest de la région et de certaines zones montagneuses enregistrent des baisses de population. Quatorze EPCI connaissent un recul annuel moyen d’au moins 0,35 %, notamment dans le nord de l’Allier, le Cantal et certaines intercommunalités alpines.
Ces évolutions traduisent un ralentissement global de la croissance démographique régionale, tout en mettant en évidence des dynamiques territoriales contrastées, étroitement liées à l’attractivité résidentielle et à la structure démographique des territoires.
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