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Pendant la Fête : premiers pas cette année d’un marché de la création lumière

Des villes du monde entier venaient faire de manière informelle leur marché pendant la Fête des Lumières pour leurs propres manifestations. Pour essayer de maintenir son leadership en la matière, la Ville de Lyon crée cette année la première plateforme de rencontres professionnelles sur les festivals lumière, un véritable marché mettant en relation les Villes et les créateurs lumière. L’occasion aussi de booster des PME régionales, à l’instar de la société drômoise Tilt, un concepteur lumière qui réalise désormais près de 40 % de son chiffre d’affaires à l’international.

Et que les lumières soient ! Pendant quatre jours, du 6 au 9 décembre, Lyon va briller de mille feux. Une nouvelle fois, la Fête des lumières va drainer entre 3 et 4 millions de visiteurs, selon les estimations, venus admirer les œuvres des créateurs lumière.

 Il s’agit là, sans aucun doute, parmi la large palette des manifestations lyonnaises, du Festival qui a rencontré le plus de succès. Pour preuve : il a été copié par de très nombreuses villes dans le monde.

 Mieux encore, cette manifestation ne s’essouffle pas. La raison tient au parti pris des organisateurs de tabler sur la créativité. Chaque année, les œuvres lumière proposées sont différentes, entièrement renouvelées, les concepteurs lumières sont choisis pour leur degré d’originalité.

Un budget de 2,6 millions d’euros

 Un tel choix a un coût : le budget du festival Lumière s’établit en 2012 à 2,6 millions d’euros, pris en charge par la ville de Lyon pour moitié ; mais aussi pour l’autre moitié, par cinquante-huit partenaires privés rassemblée au sein d’un Club qui cette année accompagnent la Fête, soit directement en numéraire (600 000 euros de recettes), soit en sponsorisant directement des créations et ce, pour une somme estimée à 700 000 euros.

 Cette volonté de renouvellement constant draine à Lyon les créateurs d’œuvres lumière du monde entier. Sur ce terreau un certain nombre de petites entreprises ont vu le jour en Rhône-Alpes. Elles proposent chaque année leurs créations, à l’instar de la société Tilt, créée par François Fouilhé et Jean-Baptiste Laude.

 Basée dans la Drôme, cette société dont les effectifs sont passés de deux à sept salariés, génère un chiffre d’affaires annuel de 500 000 euros. Elle a notamment été à l’origine de la coloration du métro de Lyon, mais aussi d’une œuvre installée place Louis Pradel (« Mon Jardin Public »).

 Cette année encore, Tilt a répondu à l’appel d’offres de la Fête des Lumières. Elle sera cette fois présente avec une œuvre intitulé « Ligth in », présente à nouveau place Louis Pradel : elle sera cette année parrainée par le Mat Electrique (Photo).

 Tilt doit une bonne part de son succès à la Fête des Lumières : grâce à l’effet vitrine qu’elle suscite, ses œuvres franchissent les frontières non seulement européennes, mais aussi en Extrême Orient, à Singapour : près de 40 % du chiffre d’affaires de la société provient de l’international.

 Tilt est loin d’être un exemple isolé. Présentées pour la première fois à Lyon, les œuvres font ensuite aussi souvent le tour du monde. En bonne logique, les villes qui ont su développer des festivals similaires viennent faire leur marché à Lyon, la mère de toutes les Fêtes lumière.

Depuis 2008, trente œuvres ont fait le tour du monde

 Depuis 2008, pas moins de trente œuvres ont été crées par autant d’artistes et présentées dans une vingtaine de festivals à travers le monde. « Nous estimons que le chiffre d’affaires généré par toutes ces œuvres à l’export s’établit à près de 2,5 millions d’euros », décrit Georges Képénékian, adjoint à la culture de la Ville de Lyon, chargé des grands événements.

 La municipalité ne demande pas de copyright, mais une simple mention expliquant que l’œuvre lumière a été créée à Lyon. Une manière de mieux faire reconnaître son antériorité.

 Jusqu’ici, cela se passait de manière informelle. Cette année, la municipalité a décidé de passer à la vitesse supérieure en créant une véritable plate-forme professionnelles mettant en contact des concepteurs lumières et les acquéreurs d’œuvres, qu’il s’agisse de sociétés privées organisatrices de spectacles de plein air ou de municipalités.

Une convention d’affaires

 Il s’agira d’une véritable convention d’affaires, organisée salle de la corbeille de la CCI de Lyon (l’ancienne Bourse de Lyon), permettant la rencontre de trente-cinq concepteurs lumière avec autant de municipalités.

 Ces rencontres s’effectueront à partir d’un catalogue des œuvres proposées cette année à Lyon. « Nous voulons nous attacher à développer la dimension économique de la Fête des Lumières et créer un marché qui n’existe nulle part ailleurs au monde », s’enflamme l’adjoint à la culture.

 Illustration-Œuvre présentée cette année du 6 au 9 décembre, par la société drômoise Tilt, place Louis Pradel : « Light in ».