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Piscine du Rhône à Lyon : un lifting à 28 millions d’euros !

Datant de 1965, plutôt décrépite, l’immense et emblématique piscine du Rhône, l’une des plus grandes de France va connaître pendant deux ans un lifting à ses dimensions. L’objectif est de tripler sa fréquentation actuelle en ouvrant notamment en hiver une piscine nordique, paradoxalement moins chère à chauffer qu’une piscine couverte. Une patinoire pourrait également voir le jour en son sein.

Ouverte uniquement l’été, l’emblématique piscine du Rhône à Lyon avec ses mats monumentaux, visibles de loin et son bassin olympique, est loin de connaître l’affluence que sa superficie laisserait supposer : plus de 8 000 m2.

 Elle ne draine, bon an mal an, guère plus de 110 000 à 120 000 personnes en douze mois. Il est vrai aussi que datant de 1965 et n’ayant guère été réhabilitée depuis, elle souffre d’une sérieuse obsolescence.

 D’où la décision de la Ville de Lyon de lui octroyer une très sérieuse cure de jouvence. Un lifting de haut vol au coût élevé : 28 millions d’euros. Avec derrière ces travaux, l’objectif de tripler sa fréquentation, soit de 250 000 à 300 000 personnes par an, ; et ce, en permettant son ouverture toute l’année en lieu et place d’une unique ouverture estivale comme c’est le cas actuellement.

En zone inondable

 Or, pas question d’installer une couverture à cette immense piscine de plein air. Si elle n’est pas classée monument historique, elle fait partie de l’inventaire. Mais surtout, elle est située en zone inondable, ce qui empêche toute construction supplémentaire.

 Le choix des élus a été d’aménager le bassin olympique de 50 mètres pour le transformer en piscine nordique. Les nageurs se jetteront à l’eau de l’actuelle partie couverte pour parvenir au bassin de plein air par un couloir de nage.

 « Non, contrairement à une idée reçue, un bassin de plein air coûte moins cher à chauffer l’hiver qu’une piscine couverte. Simplement parce qu’il n’y a pas à chauffer l’intérieur du bâtiment accueillant le bassin », explique Luis Reggiardo, architecte du cabinet Atlas choisi pour mener à bien cette opération d’envergure.

 Et d’ajouter : « De nouvelles normes de qualité de l’air intérieur aux piscines couvertes vont en outre être prochainement appliquées. Ces piscines vont devoir s’équiper de systèmes très gourmands d’extraction de l’air pour répondre à ces normes. »

 C’est sans doute pour cette raison que longtemps inexistantes en France les piscines nordiques tendent désormais à se multiplier.

 En l’occurrence, la facture serait divisée par deux car la superficie de la piscine pourra être coupée en deux l’hiver grâce à un ingénieux système d’aileron mobile, tandis que des volets thermiques maintiendront l’eau à bonne température avec un minimum de déperditions.

 Deux chaudières gaz et des pompes à chaleur devraient permettre, en jouant sur la différence de température avec la nappe phréatique de minorer le coût du chauffage.

Les travaux dureront deux ans

 Mais l’opération lifting ne s’arrêtera pas là. S’il s’agit d’attirer les jeunes sportifs désireux de faire des longueurs de bassin, le retour d’une clientèle familiale est également espéré. La pataugeoire actuelle sera allongée de 400 m2. Elle sera dotée de jeux d’eau et d’une vaste partie plage. Le bassin de 70 mètres sera, lui, équipé d’une rivière à courant, d’un pentagliss (toboggan droit à plusieurs pistes), de bains bouillonnants, etc.

 De surcroît, les élus envisagent également d’y installer à terme une patinoire. Il est vrai que ce n’est pas l’espace qui manque sur ce site.

 Les travaux qui ont déjà débuté-le 3 septembre, précisément- se dérouleront en deux phases.

 La première tranche, de 13 millions d’euros, concernant toute la partie familiale, sera livrée à l’été 2013.

 Après une pause estivale, la seconde phase (15 millions d’euros) permettra aux entreprises sur le chantier (Zeller France, Eiffage Thermie et des sociétés du BTP grandlyonnaises ) de s’attaquer au bassin nordique, ainsi qu’à l’accueil et aux vestiaires.

 Une fois la réhabilitation et le lifting complet terminés, la piscine du Rhône sera susceptible d’accueillir 3 500 personnes chaque jour. Et vu la difficulté actuelle à Lyon, pour les amateurs de natation, hors club et hors séances scolaires, à trouver un créneau pour effectuer des longueurs de bassin, on peut légitimement penser que le succès devrait être au rendez-vous. Mais pour ce faire, il aura fallu tout de même débourser 28 millions d’euros.