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Première mondiale à l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry : des robots pour garer les voitures des passagers

Après plus d’un an de test, c’est parti ! Vous pouvez désormais confier votre voiture avant de prendre l’avion à St-Ex, à un robot qui, pour 2 euros de plus, vous fera gagner beaucoup de temps. Avantage pour le passager, mais aussi pour l’aéroport qui double de la sorte, la capacité de ses parkings !

Dans le chiffre d’affaires d’un aéroport comme Lyon-Saint Exupéry, les parkings sont stratégiques. Ils représentent près de 20 % du CA !

 On comprend dès lors pourquoi toute innovation en la matière permettant de rentabiliser encore plus ces parkings est accueillie très favorablement par la direction de l’aéroport.

 C’est ainsi que lorsque la société parisienne Stanley Robot a frappé à la porte de Tanguy Bertolus, le président du directoire des aéroports de Lyon, celui-ci a écouté très attentivement Clément Boussard, Pdg et l’un quatre co-cofondateurs de cette start-up venus lui faire une proposition.

 Ceux-ci lui proposaient d’améliorer de 50 % le remplissage de ses parkings, soit actuellement, plus de 15 000 places au total. Et ce, grâce à l’utilisation d’un robot à moteur électrique, chargeant, puis stockant les voitures avec un énorme gain de place. Ce n’est plus le passager qui les gare ; donc plus besoin de nombreuses voies d’accès. On entre dans la gestion en « multi-files » des parkings, beaucoup plus efficiente.

 Lancée il y a un an sur un petit parking, d’abord avec des salariés de l’aéroport, puis des passagers tests, le concept a rapidement répondu aux vœux de ses promoteurs.

Un forfait de 2 euros

 A telle enseigne que c’est parti : pour un forfait de 2 euros supplémentaires seulement, tous les passagers qui le désirent peuvent désormais utiliser ce nouveau service situé au niveau du parking longue durée P5. A condition d’avoir réservé, préalablement, bien sûr sur le site Web de l’aéroport.

 Le nouveau robot-voiturier Stanley de Saint-Ex est d’une grande simplicité d’utilisation. Il suffit de scanner à l’entrée du parking sa réservation de parking que l’on aura pris soin de prendre préalablement, puis de garer sa voiture dans un box, une sorte de garage avec des portes coulissantes de chaque côté. Puis d’appuyer sur un bouton pour fermer la porte. Stanley s’en occupe. Le passager ne met pas un pied sur le parking.

 Vous vous rendez-compte dans le bus navette qui vous amène ensuite au terminal que vous avez oublié le doudou du petit dernier  dans la voiture ? C’est prévu. La voiture ne sera pas pour cette raison tout de suite garée et vous pourrez sans difficulté récupérer l’incontournable doudou.

 Autre avantage pour le passager. Le parking concerné par le robot-voiturier, en l’occurrence, une partie du parking longue durée, P5, le plus important, impose d’ordinaire à la navette d’opérer sur la route du terminal, de fréquents arrêt, vu sa taille. Là, une fois laissée votre voiture à Stanley, vous n’aurez pas d’arrêt, soit à peine cinq minutes de trajet avec la navette, jusqu’à votre terminal. Au total, le gain de temps peut être estimé à une quinzaine de minutes.

500 places longue durée, pour commencer

Pour l’instant, c’est une partie spécifique de 500 places de parking, du P5, le P5+ qui accueille le robot-voiturier, avec l’objectif, explique Tanguy Bertolus, le président du directoire des Aéroports de Lyon, de l’étendre à l’ensemble des parkings longue durée, si le service, entré dans la phase d’utilisation intensive répond aux attentes des passagers. En tout cas, jusqu’à présent, le taux de satisfaction des utilisateurs tests, avoisine les 95 % !

 Ce robot-voiturier à Lyon-Saint Exupéry est une première mondiale. Aucun autre aéroport n’a jusqu’à présent déployé un tel service dont l’investissement représente « quelques millions d’euros », dixit Tanguy Bertolus, sans plus de précision.

 Il en attend un triple retour d’investissement : un effet d’image d’abord à l’heure où de nombreux autres parkings se sont développé autour de l’aéroport avec des voituriers en chair et en os, cette fois qui transportent les passagers jusqu’à leur terminal.

 Le gain est aussi pécuniaire : le robot voiturier permet donc d’augmenter la rentabilité des parkings qui seront concernés en stockant 50 % de voitures de plus, évitant d’en développer de nouveaux avant longtemps.

Un gain écologique

 Enfin gain écologique : ce concept limite les émission de CO2 en supprimant la circulation des véhicules à la recherche d’une place sur les aires de stationnement ; le robot, électrique, n’émettant, lui, pas de CO2

 Pour les dirigeants de Stanley Robotics, le fait de mettre en œuvre ce concept, pour la start-up à Lyon-Saint Exupéry est aussi très intéressant car l’aéroport a pour actionnaire majoritaire le groupe Vinci dont la filiale spécialisée dans la gestion des aéroports en détient 46 ! Qui tous regardent avec intérêt l’initiative lyonnaise.

 Le prochain déploiement du robot voiturier concernera d’ailleurs l’aéroport de Gatwick, situé dans la banlieue de Londres, en Grande-Bretagne, une plateforme que vient d’acquérir Vinci et où le robot-voiturier sera développé à une échelle bien plus grande qu’à Lyon. Il s’agit en effet du deuxième plus grand aéroport britannique, après Heathrow.

 Stanley Robotics qui emploie déjà 80 salariés en a basé une dizaine à Lyon pour s’occuper du robot-voiturier. Et développer le concept.

 A noter qu’il s’agit là de créations nettes d’emplois.

 La start-up Stanley Robotics dont les créateurs sont issus du monde de la voiture autonome et de l’Intelligence Artificielle, a une nette avance technologique en la matière et n’a pour l’heure aucun concurrent, sinon, un allemand, mais qui n’opère que dans des parkings couverts.

 On comprend donc dès lors pourquoi, ladite start-up entend désormais, à partir de la vitrine lyonnaise, aller très vite dans son déploiement à l’échelle mondiale…