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Présidée par Guy Mathiolon, Serfim qui vient d’acquérir deux sociétés, accède au rang d’ETI

Deux mille salariés désormais pour un chiffre d’affaires de 300 millions d’euros : la société lyonnaise Serfim est désormais bien installée dans le compartiment de ces ETI (*) françaises, si peu nombreuses. Elle vient de procéder à des opérations de croissance externe : Caratelli en Isère et Bentin, en région parisienne. L’objectif de son Pdg, Guy Mathiolon : notamment se développer en Ile-de-France où se situe 50 % de son marché…

Guy Mathiolon en est tout fier et le revendique : la société qu’il dirige et dont il est actionnaire à 80 % est devenue une Entreprise de Taille Intermédiaire.

Et c’est loin d’être anecdotique dans le secteur où elle évolue (le BTP, l’énergie, l’électricité, l’eau, l’assainissement, la dépollution, la métallerie, etc.) puisque cette entreprise lyonnaise est l’une des rares indépendantes et familiales à se frotter aux Big Three du secteur du BTP (Eiffage, Vinci et Bouygues).

En fait et c’est ce qui est intéressant, au fur et à mesure que l’entreprise grossit, du fait des synergies mises en œuvre entre ses différentes composantes, son chiffre d’affaires accélère. « En fait, les donneurs d’ordre préfèrent de plus en plus faire appel à des entreprises capables d’opérer sur différents secteurs complémentaires plutôt que d’avoir à gérer un grand nombre de sociétés », décrit Guy Mathiolon. La taille apporte là, un net « plus ».

Résultat : « Actuellement l’ensemble du groupe est en surchauffe, nous connaissons une croissance rapide, à telle enseigne que nous connaissons des problèmes de recrutement », reconnaît le Pdg de Serfim.

Autre avantage de la taille que souligne Guy Mathiolon : « La force de notre groupe est de ne pas dépendre de très grands chantiers. Nous nous contentons des miettes de ces grands chantiers, mais ce sont de grandes miettes qui nous font vivre ! »

Quarante-cinq implantations en France

L’entreprise désormais dotée de quarante-cinq implantations en France opère ainsi dans le recyclage, la dépollution, l’eau, les ouvrages d’art, la route, avec une part se situant autour de 10 % du chiffre d’affaires pour chacun de ces métiers.

S’y ajoute l’énergie qui représente 29 % du chiffre d’affaires. Un pourcentage important du fait de la dernière opération de croissance externe en date : le rachat de la société Bentin, implantée à Aulnay-sous-bois en région parisienne : cette entreprise générale d’électricité (spécialisée dans les réseaux et l’éclairage) axée sur les métiers de l’énergie) a réalisé l’année dernière 29 millions d’euros de chiffre d’affaires avec 172 salariés.

Elle va permettre à la société, explique Guy Mathiolon «  de se renforcer en région parisienne, là où se trouvent près de la moitié de nos marchés. D’autant que de grands projets se profilent : les JO, les réseaux des transports du Grand Paris, etc. » 

« Gagner de l’argent »…

Dans le même temps, Guy Mathiolon a signé le rachat d’une autre entreprise, Caratelli, une société familiale dont le siège est basé à Crolles en Isère et qui est aussi présente à Meyzieu en région lyonnaise : 80 salariés et 23 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Elle apporte une branche complémentaire au groupe lyonnais, inexistante jusqu’alors : elle est spécialisée dans l’industrie (la tuyauterie, l’hydraulique, la chaudronnerie), les travaux en montagne, la chimie et la radioprotection : elle est par exemple très présente sur le marché mondial des enceintes de confinement des rayons X des synchrotrons dans le monde.

Bruno Caratelli qui reste à la tête de l’entreprise comme directeur estime « qu’il y a beaucoup de choses à faire, notamment dans le clef en main qui recèle un grand potentiel, notamment lors de la construction ou des aménagements d’usines »

« Ces deux sociétés ont été financées sans difficulté par emprunt bancaire : ce ne fut pas difficile car nous n’avons aucun endettement », se félicite Guy Mathiolon.

Le patron de Serfim ne se fixe pas un objectif de chiffre d’affaires à l’avenir, mais une ambition : « pour rester indépendant dans nos métiers, il faut gagner de l’argent. Tous les dix ans, nous doublons de taille, cela devrait continuer ». A poursuivre à ce rythme, Serfim pourrait bien passer à terme du statut d’ETI, tout bonnement, à celui de grande entreprise…

(*) Les ETI (Entreprises de Taille Intermédiaire se distinguent des PME par le nombre de leur salariés, de 250 à 4 999 ; et leur chiffre d’affaires qui doit être inférieur à 1,5 milliard d’euros. Il n’y a que 5 000 ETI en France contre…12 500 en Allemagne et 8 000 en Italie. Or ce sont de grosses créatrices d’emplois, tandis qu’elles sont en général très exportatrices.