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Privatisation : Philippe Grillot veut que la CCI de Lyon continue de piloter Saint Exupéry

Phillipe Grillot, le nouveau président de la CCI de Lyon, issu des rangs de la CGPME, est manifestement un adepte de la démocratie participative. Le premier acte fort de sa mandature va consister à lancer une grande enquête auprès de ses 69 500 ressortissants (dont 24 000 commerçants) pour savoir ce qu’ils attendent de leur CCI. Une grande consultation qui prenant la forme d’Etats généraux, a déjà commencé.

Actuellement 750 entreprises sont interrogées au téléphone et au fil des semaines 18 rencontres territoriales sont programmés avec les entreprises. Une synthèse sera tirée en juin et une feuille de route sera adoptée en assemblée générale au cours du mois de septembre prochain. Une manière d’appliquer le slogan qui fut celui de sa campagne : « La CCI doit devenir une pyramide inversée : les patrons de la CCI, ce n’est pas nous, ce sont les entreprises », scande le nouveau président.

Ce dernier n’attend cependant pas les résultats de cette consultation pour monter au créneau sur un sujet qu’il connaît bien : l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry. Le nouveau président qui a fait sa carrière dans les transports est à la fois vice-président de l’aéroport, mais aussi président de l’association qui rassemble les CCI gestionnaires d’aéroports.

Il est vrai que la privatisation annoncée de l’aéroport est un sujet particulièrement brûlant. On sait que l’Etat a décidé de vendre les 60 % qu’il possède dans le capital de Lyon-Saint Exupéry, le premier de la liste des privatisables. L’association des entreprises utilisatrices de l’aéroport n’est pas hostile à l’arrivée d’ADP (Aéroports de Paris) qui ostensiblement brigue la majorité du capital de l’aéroport régional. Lui y est franchement hostile. « ADP et Air France sont très liés. Or, Air France qui possède trois hubs n’a aucun intérêt à développer Lyon-Saint Exupéry comme plate forme aérienne. Ce serait un frein à son développement », explique-t-il.

Ce qu’il préconise : que la CCI qui possède 25 % du capital de Saint Ex, monte au capital aux côtés des trois collectivités déjà présentes. Il s’agit du Grand Lyon, du département du Rhône et de la Région qui possèdent 5 % chacun. La CCI de Lyon passerait de 25 à 36 %.

L’objectif serait alors de prendre la majorité avec 51 %. Un coût qu’il estime à 30/35 millions d’euros. Les 49 % du capital restants seraient repris par des investisseurs et des chefs d’entreprises régionaux. « Cet aéroport n’a pas la taille qu’il devrait avoir. Il faut investir et le faire évoluer pour qu’il puisse atteindre les quinze millions de passagers », affirme Philippe Grillot.

On l’aura compris : les grandes manœuvres autour de St-Exupéry ont commencé.

Parmi les autres priorités affichées par le nouveau président : une meilleure desserte d’Eurexpo avec la création d’un nouvel échangeur au Sud pour « éviter les quatre heures de bouchons constatés lors du Sirha ou de Pollutec », mais aussi la création d’un Grand Campus autour d’EMLyon. Enfin, il souhaite faire du Musée des Tissus, la vitrine du riche terreau de textiles techniques que l’on trouvent dans le Rhône. Pour ce faire, un nouveau directeur, Maximilien Durand, en prendra la direction dès le mois de mai. Il a été choisi pour sa sensibilité envers « la recherche et l’innovation ».

Reste à savoir si ces impulsions déjà lancées trouveront l’assentiment des chefs d’entreprises, à qui la CCI est en train de donner la parole…

Philippe Grillot (DR) : « Nous ne voulons pas d’Aéroport de Paris à la tête de Lyon-Saint Exupéry. »