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Salon de l’auto de Lyon : avec 110 000 visiteurs, le public n’a pas répondu à la montée en gamme

Les investissements effectués cette année dans l’édition 2011 du salon de l’auto d’Eurexpo en matière de qualité des stands, d’essais et d’animations n’ont pas porté leurs fruits. Le salon a vu le nombre de visiteurs reculer de 141 000 en 2009, à 110 000, cette année, tandis que les contrats de vente de voitures régressaient, passant de 3 000 à 1 800, avec, il est vrai, en contrepartie une montée en gamme. Pour autant GL Events, l’organisateur du salon n’entend pas dévier de sa stratégie d’en faire un grand salon, en alternance avec le Mondial de l’automobile à Paris. Et escompte que les réels efforts réalisés cette année, passés inaperçus du public, ne le seront pas des constructeurs et que tous seront à l’appel lors de la prochaine édition. Ces efforts finiront-ils par être payants en 2013 ?

Difficile de redorer en une seule édition l’image écornée d’un salon qui n’a été pendant de nombreuses années qu’une grande foire automobile. Les organisateurs du Salon de l’auto de Lyon, rebaptisé cette année SAIL (Salon automobile international de Lyon) qui vient de se terminer, l’ont constaté à leur dépens.

L’organisateur du salon, le Groupe lyonnais GL Events, qui tablait sur une fréquentation au moins similaire à celle enregistrée lors de la dernière édition en 2009, est tombé de haut. Cette année là, organisé en dernière minute, en pleine crise financière, le salon de l’auto avait tout de même réussi à attirer 141 000 visiteurs.

Cette année, lors de cette édition 2011, le nombre de visiteurs est tombé à 110 000. « Attention, cependant, tempère Thomas de Oliveira, le directeur-en 2009, le salon Tendance Maison était organisé en même temps que le salon de l’auto, dopant la fréquentation. Or, celui-ci n’était pas là cette année. » On peut y ajouter le beau temps, un match qualificatif pour l’Euro de Foot, le Mondial de rugby : il n’empêche, l’édition 2011 n’a pas accroché le public.

Pourtant GL Events avait augmenté de près de 20 % ses investissements dans le salon, par rapport à la dernière édition, pour développer les animations, et les essais automobiles jamais aussi nombreux, poussant dans le même élan, les constructeurs à enjoliver et mettre en scène leurs stands. De l’avis général des journalistes, plus de deux fois plus nombreux qu’en 2009 (leur nombre est passé de 120 à 300, cette année), l’écrin du salon nouveau était plutôt réussi.

Le public a pourtant boudé. Les raisons sont en fait multiples. Déçue par l’édition ancienne manière, en 2009, une partie du public, sans doute échaudé, n’a peut-être, cette fois pas voulu renouveler l’expérience. Une communication axée pour une part sur le national, alors qu’il faut reconnaître qu’il s’agit encore et toujours d’un salon régional, ne l’a peut-être pas incité à sauter le pas.

L’absence de constructeurs, et non des moindres, tels que Peugeot, Audi, Ford, Mazda… a sans doute aussi joué un rôle non négligeable.

La salon de Lyon est de tradition un salon vendeur. Or là aussi, les chiffres ne sont pas ceux qui étaient escomptés. Les constructeurs avaient réalisé en 2009, 3 000 ventes. Elles sont tombées cette année à 1 800. Là encore, le directeur, Thomas de Oliveira tempère : « Même s’il a un peu baissé, le pourcentage de visiteurs achetant une voiture, de l’ordre de 2 % est resté presque stable. Et fait nouveau : en 2009, en pleine prime à la casse, les voitures vendues étaient de petites berlines, il y a eu, cette fois, une nette montée en gamme. »

Seule satisfaction pour le conducteur en chef du salon : « Le relais donné par les médias a, cette année, été nettement plus important. Et ce, grâce aux constructeurs qui ont joué le jeu, en présentant près de 40 nouveautés, pour beaucoup en provenance directe du salon de Francfort, ce qui ne s’était jamais produit auparavant. »

Malgré ces chiffres décevants, le Groupe GL Events n’entend pas dévier de sa stratégie : « Nous espérons et avons bon espoir d’avoir convaincu les constructeurs absents pour des raisons économiques ou stratégiques qu’il leur faudra être présents en 2013. Reste à savoir dans quel climat économique nous serons en 2013», reconnaît Thomas de Oliveira.

Il ajoute : «A peine 2011 terminé, nous avons commencé à travailler sur le prochain salon, d’ici deux ans. Il y aura encore plus d’animations, plus d’essais : notre objectif est toujours d’asseoir ce salon dans le calendrier, en alternance avec le Mondial de l’auto à Paris. Nous n’entendons pas dévier de notre trajectoire. » Il n’aura alors pas droit à la sortie de route…

Photo (DL)Si Peugeot était absent du salon, le groupe PSA était représenté par Citroën qui en a profité pour présenter la dernière née de la série à succès DS.