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Signes annonciateurs : 2012, l’année de la voiture électrique ?

Cette fin d’année 2012 et son événement automobile phare qu’est le Mondial de l’auto de Paris marqueront-ils le véritable lancement de la voiture électrique en France et plus largement en Europe ? Quelques signes annonciateurs pourraient le laissent espérer.

A lire les sites Internet spécialisés sur les véhicules électriques-ils sont nombreux, ce qui est déjà un signe !-le pessimisme est la règle.

 Le marché du véhicule électrique déçoit ses plus ardents zélateurs. 2 630 voitures électriques seulement se sont vendues en 2011 en France. A fin août 2012, les ventes s’établissent à 3 825. ce qui semble mieux, mais ces dernières statistiques incluent la Bluecar de Bolloré utilisée pour son propre compte dans les Autolib (1 383 véhicules), ce qui fausse quelque peu les statistiques.

 Pourtant, derrière ces chiffres décevants, le marché frémit. Il y a d’abord eu le lancement de la Twizy de Renault qui ne figure pas dans ces statistiques. Ce quadricycle électrique, véritable Objet Roulant Non Identifié, à mi-chemin entre le scooter et la mini-voiture (deux places, pas de coffre) a constitué la bonne surprise de l’année. Trois semaines après son lancement, en mars dernier, il s’en était vendu 1 400 en France et au total, déjà plus de 7 000 en Europe. L’Allemagne a eu le béguin pour elle. Les 10 000 exemplaires devraient être dépassés dès cette année. Même le marché américain s’y intéresse.

 Un deuxième signal est venu à son corps défendant du groupe automobile PSA qui n’arrivait pas à vendre ses deux véhicules électriques, de petits modèles vendus très chers : la Citroën C-Zéro et la Peugeot iOn dont les stocks s’amoncelaient.

 La crainte de se retrouver avec des centaines d’invendus après le lancement annoncé de la Zoé lors du Mondial de l’auto de Paris du 29 septembre au 14 octobre, l’a amené à les solder au cours de cet été à 10 300 euros pièce.

 Même à ce tarif, PSA s’attendait à les écouler difficilement. Et là, surprise, ce fut la ruée : tout le stock, soit près de 3 000 véhicules a été vendu en quelques semaines, la demande dépassant largement l’offre. Les acquéreurs ont le plus souvent fait ce choix pour le deuxième véhicule familial, celui qui transporte les enfants à l’école ou au judo, voire au supermarché : en France, 80 % des voitures parcourent en moyenne moins de 80 km par jour. Or, hormis la Californienne Tesla, la Rolls de la voiture électrique, l’autonomie d’une voiture rechargeable qui dépend notamment de la conduite et de la température, oscille entre 80 et 130 kilomètres.

 Ce qui prouve que le frein n’était pas l’électricité, ce n’était pas non plus la question de l’autonomie, certes relativement limitée, mais le prix, jusqu’alors jugé prohibitif par les automobilistes.

 Ce qui est de bon augure pour la Zoé 100 % électrique de Renault qui sort sur le marché ce mois-ci à l’occasion de son lancement au Mondial de l’automobile à 13 700 euros, prime gouvernementale de 7 000 euros déduite. Le prix d’une thermique. Restera au gouvernement, aux collectivités à accélérer la mise au point de bornes, l’autre frein au développement du véhicule électrique. Les projets pourtant ne manquent pas, tant en matière de bornes que de réseaux intelligents, les fameux smart grids, comme le prouve l’effervescence qui prévaut en Rhône-Alpes.

 Comme on peut le constater dans ce dossier, les fabricants régionaux à l’instar de Citélec dans le cadre de la reconversion de Fagor-Brandt à Lyon ou encore Volteis à Annonay, croient dans le développement de ce marché. On a l’impression de revenir aux débuts de l’automobile qui avaient amené la création de nombreux constructeurs d’automobiles et de poids-lourds dans la région lyonnaise et au-delà.

Le marché public signé par l’UGAP (Union des Groupements d’Achats Publics) portant sur l’achat par les administrations de 23 000 véhicules électriques, répartis en trois lots  (utilitaires, véhicules à deux places et véhicules particuliers à 4 ou 5 places) devrait aussi puissamment aider au développement d’un marché où enfin, la France pourrait briller.

 Enfin, on constate souvent que les tendances qui prévalent aux Etats-Unis arrivent ensuite plus ou moins rapidement en Europe. Or, contrairement à l’image que l’on peut avoir, le marché de l’électrique et de l’hybride se développe très rapidement aux USA.

Après un démarrage timide en 2011, le marché des véhicules hybrides ou 100  % électrique a pris son envol cette année aux États-Unis. Un total de 42 000 voitures rechargeables a été vendu entre janvier et juin 2012, soit le double des ventes au premier semestre de l’année dernière.

La plus belle performance a été signée par General Motors, le géant américain qui a écoulé 8 817 unités de son hybride Chevrolet Volt au cours des six premiers mois de l’année, dépassant ainsi le nombre de ventes sur l’ensemble de l’année 2011.

Cette fin 2012 pourrait donc bien être l’année du démarrage de l’électrique. Un point d’inflexion dont le Mondial de l’automobile devrait constituer le vecteur.