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Siparex : une force de frappe financière de 200 millions d’euros pour accompagner les ETI

La société lyonnaise présente sur la plupart des segments du capital-investissement a décidé d’investir plus particulièrement celui des Entreprises de Taille Intermédiaire (ETI). Elle vient pour ce faire de lever 200 millions d’euros. Tout en accentuant son virage vers l’investissement solidaire.

 A Bercy, au ministère de l’économie, on rêve de voir naître dans notre pays un grand nombre d’ETI, ces Entreprises de Taille Intermédiaire de 250 à 5 000 salariés qui manquent cruellement à la France. Ce sont ces entreprises qui pratiquent l’innovation et se développent à l’international : deux domaines clefs dont a particulièrement besoin notre économie.

 Ça tombe bien car ces fameuses ETI, si peu nombreuses en France par rapport à l’Allemagne, sont en train de devenir une des cibles privilégiées de la société de capital-investissement lyonnaise, Siparex.

 A telle enseigne que la société financière qui s’intitule elle-même désormais l’« ETI du capital-investissement » vient de réunir une véritable force de frappe pour accompagner financièrement ces entreprises moyennes-grandes.

 A travers son fonds MidMarket III, elle a levé auprès d’investisseurs pas moins de 200 millions d’euros, dépassant l’objectif initialement fixé de 150 millions d’euros ; et ce, malgré l’environnement économique et financier, on le sait, plutôt difficile.

 Une montée en puissance des « family offices »

 Ces investisseurs sont pour les trois-quarts des investisseurs historiques de Siparex : compagnies d’assurance, banques, BPI (Banque Public d’Inverstissement), etc

Mais de nouveaux acteurs se sont agrégés à ces habitués : des « family offices », c’est-à-dire des fonds familiaux qui ont créé des structures assurant la gestion de la fortune familiale, née le plus souvent de grandes aventures industrielles. Un apport qui a augmenté de 50 % en 2013, par rapport aux fonds précédents.

 Pourquoi Siparex vise-t-elle plus particulièrement cette cible des ETI dans lesquelles elle investi des « tickets » pouvant aller jusqu’à 20 millions d’euros ? Bertrand Rambaud, président du Groupe Siparex explique : « notre modèle entrepreneurial s’ajuste parfaitement aux besoins des ETI françaises dont nous partageons les volontés de développement.Cette force de frappe va nous permettre d’accompagner ces ETI dans leurs projets de croissance externe et de développement à l’international ».

 Une partie de ce Fonds a déjà été investie, permettant à Siparex déjà d’accompagner financièrement trois ETI : la société Malherbe, basée dans le Calvados et spécialisée dans le transport et la logistique (chiffre d’affaires : 200 millions d’euros) ; mais aussi Nadia, un groupe industriel de Cholet (Maine-et-Loire) diversifié réalisant un CA de 85 millions d’euros ; et l’entreprise CEBTP, basée dans les Yvelines et spécialisée dans l’ingénierie des sols et des matériaux, au chiffre d’affaires de 110 millions d’euros.

 On l’aura noté, aucune d’elle n’est rhônalpine. Devenue nationale et même internationale (Italie, Espagne,Tunisie, Maroc Egypte), Siparex ne consacre plus qu’un quart de ces financements aux entreprises de la région. La rançon de son développement.

Si cette société indépendante qu’est Siparex a pu lever autant d’argent pour les ETI, c’est qu’elle a traversé sans trop de dommages les dernières années, particulièrement difficiles pour les sociétés de capital-investissement dont un certain nombre ont par ailleurs disparu du paysage. Son modèle a affiché sa robustesse. Pour preuve, le Groupe Siparex a effectué l’année dernière 80 millions d’euros d’investissements, contre 89 millions en 2012.

 Les cessions ont représenté 110 millions d’euros contre 106 millions en 2012.

 Ce même Groupe Siparex compte un total de 280 PME et ETI dans son portefeuille. Elles aussi ont traversé la crise en affichant une croissance moyenne de leur chiffre d’affaires et de leur ebitda (qui correspond à l’excédent brut d’exploitation) de 5 %, réalisant 30 % de leur chiffre d’affaires à l’international.

 Un virage accentué vers le financement solidaire

 Outre celui des ETI, le Groupe a aussi accentué un autre virage, cette fois vers le financement solidaire, obtenant le label Finansol pour son Fonds « Solid » de 4 millions d’euros.

Cette distinction permet l’orientation des fonds ainsi labellisés vers l’épargne salariale solidaire. Parmi les sociétés dans lesquelles Siparex a investi : « La Ruche qui dit oui » (un site Web qui développe sous une forme participative les circuits courts de distribution de produits frais) ou encore « MicroDon » (une structure qui développe la générosité à travers les transactions du quotidien, à l’instar des tickets de caisse arrondis à l’euro supérieur).

 Une évolution logique pour un groupe financier qui, en 1999 a inclus une clause éthique dans tous les pactes signés avec les entreprises dans lesquelles elle investit et ses partenaires et a rédigé l’année dernière une « charte de l’investisseur responsable ».

 « Cette philosophie concerne désormais tous nos investissements que nous étudions à travers cette grille de lecture, avec cette double visée à la fois financière et sociétale », précise Denis Rodarie, un des lieutenants de Bertrand Rambaud, chargé notamment de l’activité proximité et innovation.

 Dans cet esprit, a été créé un nouveau fonds, « Solid Impact » qui dans le cadre de cette philosophie est en passe de lever de 20 et 30 millions d’euros. Après la crise des subprimes qui a jeté une ombre forte sur la finance, on tient chez Siparex à se démarquer fortement de cette forme de finance sans foi ni loi. En y apportant du sens.