Toupargel, MGI Coutier, Grange, Axway, Sword… : la valse des opérations de croissance externe

 Le bœuf transformé en cheval a laissé de sérieuses traces dans l’esprit des consommateurs. Ainsi, une récente étude vient de montrer que la défiance à l’égard du surgelé perdure : les ventes ont plongé de 2,2 % en 2013.

 Malgré cette conjoncture difficile, le Groupe Toupargel, leader français de la livraison à domicile de produits surgelés, vient pourtant d’annoncer l’acquisition de la société allemande Eismann France SAS.

 « Cette nouvelle opération de croissance externe témoigne de la volonté du Groupe de renforcer notre part de marché et notre portefeuille clients », explique la direction du groupe.

Economies d’échelle

 En clair, Romain Tchénio, Pdg de Toupargel, profite de la crise pour grossir encore, estimant que les économies d’échelle produites par ce rachat vont être profitables à son groupe.

 Il a pris le contrôle de 100 % du capital d’Eismann France SAS, qui était détenu par le groupe allemand Eismann, n°2 européen de la livraison à domicile de produits surgelés (chiffre d’affaires 2013 : 450 millions d’euros).

 Eismann France, dont le siège est basé à Maromme, près de Rouen, s’appuie sur plus de 450 collaborateurs répartis sur vingt-quatre sites. Avec 160 000 clients actifs, la société a réalisé en 2013, un chiffre d’affaires de 46,7 millions d’euros, généré dans un large quart Nord-Ouest, principalement en vente en « camion-magasin ».

 Depuis le 1er avril 2014, Eismann France est devenue une filiale autonome de Toupargel Groupe, avec sa marque et sa gamme de produits.

 « Cette opération est financée sur ressources propres et par endettement bancaire. Elle aura un impact limité sur le niveau d’endettement du Groupe Toupargel », précise la direction de Toupargel qui rappelle que le ratio de la dette sur capitaux propres n’est pas excessif : il s’élevait à 11 % au 31 décembre 2013.

 MGI Coutier acquiert le Suédois Autotude

 Tandis que Toupargel acquiert la filiale français d’un groupe allemand, l’équipementier automobile de l’Ain, MGI-Coutier faisait de même en prenant possession de 100 % du capital d’un équipementier suédois : Autotude.

 Une société de 70,5 millions d’euros de chiffre d’affaires réalisé par 265 salariés sur deux sites de production en Suède, mais aussi présent en Allemagne et en Chine.

Ce spécialiste des tubes métalliques complexes en acier, inox et aluminium pour le transfert de fluides liquides et gazeux compte de gros et beaux clients : Volvo Cars, Volvo Trucks, Scania, MAN, Ford et Jaguar-Land Rover.

 Désormais avec cette acquisition le groupe rhônalpin renforce sa place d’acteur mondial majeur dans la fonction transfert de fluides avec des produits complémentaires lui permettant de couvrir l’ensemble des technologies à travers ses acquisitions successives : plastique (MGI Coutier), caoutchouc (Avon Automotive) et donc désormais acier, inox et aluminium (Autotube).

 Mais aussi Grange, Axway, Sword…

 Il faut ajouter à cette liste d’opérations de croissance externe, celle que vient de réaliser le fabricant de mobilier Meubles Grange dont le siège est basé à Saint-Symphorien-sur-Coise dans le Rhône.

 Il vient de racheter le fonds de commerce de la société mayennaise Côté Design, spécialisée dans les meubles contemporains et les nouvelles tendances, fabriqués en France.

 Les collections courtes et renouvelées fréquemment qu’elle propose sont vendues à des prix 15 % inférieurs à ceux pratiqués par Grange. Un intéressant relais de croissance pour ce groupe.

 Aux côtés de l’industrie traditionnelle, l’informatique n’est pas en reste. Ainsi, la société Axway Software basée à Annecy-le-Vieux est entrée en négociations exclusives avec son concurrent francilien Systar, en vue de l’acquisition de 61 % du capital de ce dernier.

 Cette acquisition représente un montant total de 34,3 millions d’euros et sera finalisée par le dépôt par Axway d’une offre publique d’achat simplifiée : l’ensemble de l’opération devrait être finalisée en juin 2014.

 Enfin après avoir acquis début mars, le petit éditeur de logiciels britannique Mobile Productivity (800 000 euros de chiffre d’affaires), le groupe de services en ingénierie informatique  lyonnais Sword de Jacques Mottard, vient dans la foulée de racheter deux sociétés de service suisses : « 1.618 » au chiffre d’affaires de 1,2 millions d’euros, dont le savoir-faire est destiné à l’amélioration des performances commerciales de ses clients par l’utilisation de dispositifs de digital marketing ; ainsi qu’ »Idaho » (1 million d’euros de chiffre d’affaires).

 Cette dernière propose à ses clients des prestations d’aide à l’adaptation des modèles économiques aux tendances du numérique.

 Toutes ces entreprises qui ont su générer du cash malgré le marasme économique l’utilisent pour grossir, d’autant qu’en cette sortie de crise, les proies ne sont en général pas (encore) trop chères.