Toute l’actualité Lyon Entreprises

Un budget pas astronomique, mais qui s’annonce compliqué à mitonner

Chefs recherchent mécènes… La note à régler de la future Cité de la Gastronomie lyonnaise s’affiche à 15 millions d’euros, auxquels il faudra ajouter 4 millions pour les aménagements intérieurs, soit avec les probables dépassements, au moins 20 millions d’euros. En face, 6 millions d’euros d’argent public et 2 millions d’Eiffage. C’est tout. Si vous faites le compte, il manque pour l’heure près de 11 à 12 millions d’euros pour boucler le budget. La chasse aux mécènes est engagée…

La Cité internationale de la Gastronomie se fera.

 La volonté politique de Gérard Collomb et de son équipe est là, évidente, en témoigne jeudi 7 avril sous les ors du grand salon de l’hôtel-de-ville de Lyon, le lancement officiel de la future pépite gourmande qui prendra place au Grand Hôtel Dieu, en 2018.

 Ce lancement qui se voulait spectaculaire a rassemblé l’ensemble de la filière œno-gastronomique lyonnaise, des chefs étoilés, tous présents, aux métiers de bouche, MOF ou pas, en passant par les Toques Blanches et l’Institut Paul Bocuse. Tous derrière le projet ! Il est vrai alléchant, tel qu’il a été présenté. On en salive déjà !

 Reste que le budget est loin d’être bouclé à l’heure où Gérard Collomb a pourtant décidé de lancer la machine médiatique.

 Convaincre des mécènes de participer à l’aventure

 Ce n’est pas un hasard, ce lancement, deux ans avant l’inauguration de cette future « Cité de la Gastronomie », car désormais le plus dur, financièrement, reste à faire : il faut convaincre un nombre maximum de mécènes de participer à l’aventure. Et pour convaincre autant médiatiser le lieu deux ans avant, pour faire monter la sauce !

 Faisons les comptes avec Michel Chenevat, le directeur régional d’Eiffage, l’aménageur de la future « Cité de la Gastronomie ».

 Première certitude : ce sera un financement public/privé.

 Trois collectivités ont annoncé qu’elles mettront au pot : La Ville de Lyon, bien évidemment, la Métropole, ainsi que la Région. Laurent Wauquiez a confirmé l’engagement de son prédécesseur. Le Conseil régional entrera dans la boucle. Le total cumulé d’argent public, rare-c’est l’époque qui veut ça-s’établira à près de 6 millions d’euros, voire un peu plus.

 De son côté, Eiffage, l’aménageur ne pouvait pas moins faire que de s’inclure dans le financement : à hauteur de 2 millions d’euros.

 Un budget de 15 millions d’euros

 Sachant que le budget global est annoncé à 15 millions d’euros, auxquels il faut rajouter 4 millions d’euros d’aménagements intérieur, il manque donc encore entre 11 et 12 millions d’euros en prenant en compte d’éventuels dépassements.

 Ce complément devra être réglé par des mécènes. « Des mécènes issus de la région Auvergne-Rhône-Alpes, d’abord, mais aussi nationaux dans un deuxième temps et même internationaux, dans un troisième », explique Michel Chenevat.

 La recherche desdits mécènes est déjà lancée, de nombreux contacts ont déjà été pris. Une réunion en ce sens s’est même déroulée à New York. Mais pour l’instant, aucun engagement de mécénat n’a été encore signé.

 Bien évidemment l’équipe chargée de mettre sur les rails cette « Cité de la Gastronomie » recherche d’abord ces mécènes dans le secteur agro-alimentaire et gastronomique, par ailleurs fort sollicités. Les contacts se poursuivent et se multiplient. Le patron d’Eiffage se révèle à cet égard optimiste. Il bouclera le budget, même si la récolte des différents ingrédients permettant de mitonner ce budget s’avère difficile.

 Un minimum de 200 000 visiteurs escomptés

 Ensuite, il faudra que la structure mise en place réussisse à s’auto-financer : c’est l’objectif. Elle emploiera une trentaine de salariés pour un public de visiteurs estimé au minimum à 200 000 (fourchette basse). L’entrée sera payante.

 La future « Cité de la Gastronomie » sera gérée par une structure publique qui concédera l’exploitation à une société dont c’est le métier, sous la forme probablement d’une délégation de service public. Là encore, un partenariat public/privé sera mis en œuvre.

 Et là, pour la Métropole, pas question de rééditer le coût de fonctionnement du musée des Confluence et ses 15 millions d’euros de subvention…