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Un plan de relance de 100 millions d’euros en Isère : le président du Département, Jean-Pierre Barbier s’explique

Le nouveau  patron  (UMP) du département de l’Isère a été le seul président élu ou réélu des huit départements de Rhône-Alpes à annoncer un plan de relance conséquent : 100 millions d’euros et plus grâce à l’effet de levier amenant d’autres financements publics ou privés. Il décrit ce projet, annonçant des effets se faisant sentir d’ici la fin de l’année.

Vous avez annoncé, sitôt élu un plan de relance de 100 millions d’euros pour le département de l’Isère. Sur combien d’années va-t-il courir ?

Le plus tôt possible si l’on veut qu’il soit marquant et efficace. Il est destiné à se prolonger jusqu’en en 2016 et 2017. Si les hommes politiques veulent être crédibles, il faut que leur politique ait une traduction concrète sur le terrain.

Il n’est pas bien sûr destiné à se substituer aux investissements normaux et habituels réalisés par le Département qui représentent cette année 250 millions d’euros. Ils viennent en sus.

Sur quels types de projets ce plan de relance va-t-il porter ? Lancer des appels d’offres est long et prend du temps…

Nous en avons bien conscience. C’est la raison pour laquelle, dès cette année, nous voulons accompagner les communautés de communes qui avaient déjà des projets sur leurs étagères et qui hésitaient à les lancer du fait des difficultés financières qu’elles rencontrent actuellement.

 C’est pourquoi nous allons mettre en œuvre une mesure simple, en octroyant 10 % de subventions en plus aux communautés de communes qui lancent des projets.

Nous souhaitons que dès cette année ce soient des PME locales qui bénéficient d’abord de ce plan. Il faudra faire en sorte que les appels d’offres le permettent.

Et ensuite, comment cela va-t-il se passer pour les deux années à venir ?

Nous souhaitons également lancer des travaux plus importants, à l’instar de la rénovation des collèges ou la mise aux normes des bâtiments communaux pour les handicapés.

Enfin, le volet le plus important concerne de gros projets. Nous voulons ainsi  résoudre en partie les importants problèmes de circulation à Grenoble en aménageant l’480 et l’échangeur du Rondeau au nord-ouest de Grenoble. Cela se fera avec une participation de l’AREA : l’argent public va servir d’effet de levier à l’argent privé, démultipliant ses effets.

 Si on ne résoud pas ces problèmes grandissants d’engorgement routiers à Grenoble, les entreprises du fait des difficultés de circulation risquent à terme de quitter l’agglomération ! Il faut savoir aussi que ces projets sont inscrits dans le Contrat de Plan État-Région.

Nous voulons avec ce plan de relance, particulièrement favoriser la filière du BTP qui est très importante en Isère et souffre beaucoup : chaque jour, elle perd quinze emplois ! Le but est de faire en sorte qu’elle ne perde plus d’emplois. Si nous arrivons à cet objectif, ce serait déjà très bien…

Comment expliquez-vous que vous êtes le seul nouveau président de Département, en Rhône-Alpes à lancer un tel plan de relance ?

Si nous pouvons le faire en Isère, la raison tient au fait que nous avons des marges de manœuvre. L’Isère est peu endettée et nous avons de fortes capacités d’auto-financement. Et ce, sans augmenter les impôts.

Vous devez donc bénir votre prédécesseur PS à la tête du Département, Alain Cottalorda ?

En fait, nous faisons ce qu’il aurait dû faire il y a deux ans. Nous ne serions pas dans cette situation.

Quel coût va représenter cet emprunt pour les Isèrois ?

Il faut savoir que nous avons actuellement une capacité nette  de financement de 174 millions d’euros. Nous empruntons donc au-dessous de ce niveau. Grâce aux actuels taux d’intérêt, cela représentera une charge de 4 à 6 millions d’euros par an pour les habitants de l’Isère. Nous sommes capables de l’absorber sans augmentation des impôts.

J’espère également qu’en juin nous aurons une autre bonne nouvelle matière d’investissement avec le rejet des recours concernant le Center Parc de Roybon, ce qui permettrait de débuter les travaux, et ce à condition bien sûr que l’Etat prenne alors toutes ses responsabilités.

 Cela ferait 370 millions d’euros supplémentaires à investir, avec la perspective de création de 470 équivalents temps pleins. Je ne comprends pas que certains refusent cet investissement !