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Une grande « Maison du vin » annoncée à Lyon en 2016

L’ambition affichée par les professionnels du vin n’est pas mince : tout simplement, devenir la région n°1 du tourisme œnologique d’ici 2025 ! Actuellement Rhône-Alpes se traîne à la 5ème ou 6ème place. Pour parvenir à cet objectif, il faut une tête de pont emblématique : elle sera à Lyon.

L’agglomération lyonnaise aura-telle sa Maison du vin la même année que l’emblématique « Cité du vin » en forme de bouchon (14 000 m2) que Bordeaux s’apprête à édifier ?

 Ce n’est pas du tout exclu. Pierre Combat, le président du Comité vins Rhône-Alpes, l’enseigne unique, représentant l’ensemble des organisations professionnelles viticoles, affiche pour la région Rhône-Alpes un objectif pour le moins ambitieux : devenir la première région œnotouristique de France en 2025. Rien de moins !

Un objectif qui pourtant sera difficile à atteindre. Quatrième région viticole derrière le Bordelais, les pays de Loire et le Languedoc-Roussillon, Rhône-Alpes se traînerait actuellement à la cinquième ou sixième place nationale en matière d’œnotourisme, selon une enquête réalisée par Atout France, l’agence de développement touristique de la France.

La première région en matière œunotourisme est l’Alsace, suivie par les Pays de Loire, très en avance et il est vrai puissamment aidés par la collection de châteaux le long du dernier fleuve sauvage d’Europe.

Mettre les bouchées doubles

Pour rattraper son retard, la région Rhône-Alpes veut mettre les bouchées doubles. Indispensable : il faut un lieu emblématique où se cristalliserait cette forte volonté œnotouristique qui paraît fort cohérente au demeurant avec la future Cité de la gastronomie de l’Hôtel Dieu dans la Presqu’île lyonnaise.

Ce lieu sera une Maison du Vin « où l’on pourra trouver tous les vins de la région. Ce sera un lieu de dégustation où seront développés des ateliers. Nous voulons qu’il soit en place dès 2016 »,  explique Patricia Picard, déléguée générale du Comité Vin Rhône-Alpes.

Cette future « Maison du vin » ne sera pas située au sein de l’Hôtel Dieu reconfiguré : les travaux ont pris trop de retard et l’inauguration n’aura pas lieu au mieux avant 2017. « Nous sommes en phase de recherche du site : nous en avons ciblé trois ou quatre », précise-t-elle.

En attendant, les professionnels ont bien l’intention de développer l’œnotourisme sur l’ensemble des territoires viticoles de la région Rhône-Alpes. Ils sont nombreux : 42 AOP (l’équivalent européen des Appellations d’Origine Contrôlée, AOC) et 14 IGP (Indication Géographiques Protégées), l’équivalent des vins de pays. Une seule particularité commune à tous ces vignobles : à 80 %, ils sont en pente.

 Une grande diversité

 C’est cette profusion et cette diversité, unique en France, sur laquelle tablent les professionnels du vins pour se hisser sur la plus haute marche du podium œnotouristique.

D’ores et déjà six destinations rhônalpines ont été labellisées « Vignobles et Découvertes » par Atout France, un label qui répond à un certain nombre de critères de qualité en matière d’œnotourisme : Beaujolais-Pierres Dorées, deux en Savoie, Côtes-Rôties-Condrieu, Hermitage-Tournonais, Cornas-Saint-Peray.

L’objectif affiché est qu’en Rhône-Alpes, de quinze à vingt territoires viticoles soient labellisées, de la sorte que la quasi-totalité des appellations régionales soient concernées.

Cela passe par des investissements pour créer des caves susceptibles d’accueillir le public ou d’améliorer celles existantes. Des financements de la région Rhône-Alpes ou émanant de Bruxelles, permettent le financement des travaux à hauteur de 35 % de l’investissement.

Chaque année les viticulteurs peuvent ainsi bénéficier dans la région d’une enveloppe globale de 300 000 euros.

 Onze mille producteurs en Rhône-Alpes

Un enjeu important : le vin fait vivre en Rhône-Alpes 11 000 producteurs dont 5 200 sont en exploitations spécialisées, soit 15 % des producteurs français. Ils emploient 10 000 salariés. Un total de 1 100 caveaux est en outre ouvert au public.

 Le chiffre d’affaires généré par le vin s’est établi l’année dernière à 368 millions d’euros. Pour les viticulteurs, l’œnotourisme peut constituer une source d’appoint importante.

 Pour que cette vitalité soit visible et médiatisée, les 25 et 26 octobre prochaines, une grande opération est lancée pour la première fois.

 Les six régions labellisées par Atout France ouvrent les portes de leurs caves et développent un certain nombre d’animations. Nom de code de cette opération inédite  : « Le Fascinant Week-end ». Une forme de mise en bouche avant la suite attendue…