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Cluster logistique : la route est bien longue

Après 18 mois de gestation, on attendait jeudi dernier l’annonce de la création du cluster logistique lors du salon Spilog à Lyon. Il faudra encore attendre quelques mois. Il s’agit pourtant du premier cluster né à l’initiative d’une profession et non pas du seul Conseil régional Rhône-Alpes. Il est fortement attendu : encore un effort !

 

Nos amis Québécois les surnomment « grappes d’entreprises ». A la région Rhône-Alpes qui a suivi avec succès la politique menée en Catalogne, on préfère conserver le terme utilisé par leur créateur, Michael Porter : « cluster ». Il s’agit d’amener, sur un secteur donné, tous les acteurs à travailler ensemble : les entreprises, bien sûr, les labos de recherche et les centres de formation, pour créer des synergies, mutualiser des équipements, la recherche. L’idée est de faire en sorte, malgré la concurrence entre entreprises, que tous ces partenaires définissent des domaines communs permettant collectivement de tirer une profession vers le haut.

A l’initiative du Conseil régional, Rhône-Alpes compte déjà une dizaine de clusters (Aerospace, Ecoenergies, Montagne, Bio, Industrie du sport, etc.)

 

Un d’entre eux frappe à la porte du Conseil régional, depuis 18 mois : le cluster logistique dont le but est fédérer les énergies dans un domaine où Rhône-Alpes détient de sérieux atouts.

D’ores et déjà, outre les organisation professionnelles, des fédérations d’entreprises logistiques et de transport sur des territoires précis ont déjà vu le jour : Pil’s dans le Nord-Isère, Infofret à l’aéroport de Lyon Saint Exupéry, etc. Restait à fédérer la logistique et les logisticiens sur l’ensemble des huit départements de la Région.

 

Jean-Louis Gagnaire, vice-président du Conseil régional chargé du développement économique n’a pas, comme on s’y attendait lors du salon Spilog, lancé jeudi définitivement ce cluster, mais assuré que la région voyait ce cluster d’un œil favorable et qu’à l’instar des autres clusters, « il allait lui donner le carburant lui permettant de fonctionner ». En clair : une aide financière. Mais pas tout de suite. Il reste encore des étapes à franchir. Il faut notamment vérifier que le cluster logistique respecte bien au cahier des charges qui sied à tout cluster. Et de préciser : « On doit mutualiser ce qui existe déjà : les moyens mis en œuvres par les chambres de commerce, Erai, l’Agence de développement et de l’innovation. »

Il exprima également le souhait « si c’est possible, que l’Etat accompagne aussi ce cluster. » Et d’ajouter : «  de même, les collectivités territoriales seront bienvenues au sein du cluster. » Bref, la Région ne voudrait pas se retrouver seule à financer la future « grappe d’entreprises. »

 

Et de donner rendez-vous pour le lancement définitif à ceux qui pourraient s’inquiéter , « dans quelques mois. » On peut donc imaginer que ce cluster logistique qui rassemble déjà sous sa forme embryonnaire une centaine d’entreprises régionales verra le jour d’ici la fin de l’année.

 

En attendant, Noël Comte, responsable du logisticien Sotradel et président du comité de pilotage de ce cluster en gestation, lui assigne « quatre axes prioritaires » : l’expérimentation de nouvelles formes d’intermodalité, l’innovation, les actions en matière de développement durable et le développement d’une formation répondant vraiment aux besoins des entreprises. S’y ajoutent la promotion de la place logistique régionale et le développement de la performance logistique des PME industrielles.

L’ambition est affichée, mais il ne faudrait pas attendre trop longtemps le feu vert.

 

Photo : Noël Comte, président du comité de pilotage du cluster logistique.