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Formation continue : les ambitions d’EM Lyon

Le groupe EM Lyon a de grandes ambitions pour sa formation continue. Pour ce faire, il a élargi son capital au Crédit Agricole et à Apicil et a filialisé ce pôle pour qu’il puisse entrer de plain pied dans la concurrence mondiale et s’attaquer à de gros calibres comme HEC ou la London School of Economics. Objectif : opérer un important développement à l’international et doubler en cinq ans le chiffre d’affaires actuel de 9 millions d’euros.

Chaque année près de 5 000 managers (cadres ou dirigeants) passent entre les mains des formateurs de ce qui constituait jusqu’à présent le pôle formation continue d’EM Lyon. Il est vrai que la palette proposée par cet appendice de l’Ecole de Management lyonnaise est vaste : près d’une cinquantaine de formations courtes, une bonne dizaine de formations longues (une année ou plus) dont un MBA à destination de dirigeants (au coût de 32 000 euros).

Le pôle formation n’est plus. Il faut désormais parler de filiale. Il change à cette occasion de dénomination s’intitulant désormais « EML Executive Development. »

Le groupe EM Lyon reste majoritaire au sein de la SAS créée au capital de 4 millions d’euros, mais élargit son capital à deux acteurs régionaux : le Crédit Agricole à hauteur e 8,6 % et la mutuelle de santé Apicil (8,6 % également).

Ce changement juridique et capitalistique a un but : donner un coup de fouet au développement de cette nouvelle filiale qui pèse pour l’heure 9 millions d’euros de chiffre d’affaires. « Notre objectif est double, à la fois de faire passer notre chiffre d’affaires à l’international de 20 % à 50 % en deux ans et demi et doubler notre chiffre d’affaires global d’ici cinq ans », explique Jean-Yves Bouvet Maréchal, responsable de la nouvelle filiale.

Une ambition qui se heurte aux velléités similaires de la part de quelques gros poids lourds, tels que HEC, la London School of Economics et de bien d’autres. « Nous voulons atteindre des sociétés qui ont l’envergure internationale. Cela ne signifie pas pour autant qu’il s’agisse obligatoirement d’entreprises étrangères. Nous avons aussi des entreprises internationales en Rhône-Alpes et en France », précise le patron d’EML Executive Development.

Pour mailler l’international, la nouvelle filiale s’appuie sur trois sites installés à Genève, à Shanghai et à Dubaï.

Encore faut-il, pour plonger dans le bain de l’international, proposer des formations qui s’inscrivent en termes de pertinence et de qualité dans l’âpre concurrence de la formation de cadres dirigeants au niveau mondial.

Pour être à la pointe de la pédagogie, la nouvelle filiale a développé un laboratoire de recherche, baptisé tout simplement « le Lab », dirigé par Dan Evans. Cette structure de R&D invente et produit des jeux et méthodes pédagogiques répondant aux enjeux stratégiques des entreprises.

Deux personne y travaillent à plein temps. Ainsi, par exemple, chaque année cinq à six serious game, des jeux vidéo aux buts formateurs sont issus de ce Lab, souvent en partenariat avec des sociétés régionales. Toute une gamme de tests a également été développée.

Mais surtout, insiste Jean-Yves Bouvet Maréchal, » il s’agit de faire en sorte que les formations distillées EM Lyon apportent un vrai changement dans l’entreprise ». Il met en avant des chiffres étonnants : seuls 5 à 20 % des enseignements sont en moyenne, selon plusieurs études, l’objet d’un réel transfert vers la pratique professionnelle. Ce qui signifie que la performance des formations est en réalité très faible !

Pour contrebalancer cette tendance lourde, la nouvelle filiale a développé des procédures, des concepts pour qu’en matière de formation, l’entreprise en ait pour son argent. Il est vrai que bon an mal an, au niveau mondial, près de 66 milliards sont dépensés en formation pour former les cadres et des dirigeants. Cela signifie que des dizaines de milliards d’euros sont investis en pure perte et ne servent quasiment à rien. Ce qui représente, en tout cas, un vaste champ de productivité qu’entend bien utiliser EML Executive Development pour mieux vendre ses formations aux multinationales et aux autres.

Photo : Jean-Yves Bouvet Maréchal, responsable de la filiale de formation continue d’EM Lyon