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L’Economie Sociale et Solidaire relève la tête

La crise qui a mis en évidence la faillite de l’ultra-libéralisme, sa bonne résistance aux difficultés économique et son poids grandissant amène désormais ce que l’on appelle « l’Economie Sociale et Solidaire » à afficher de manière plus visible sa présence sur la scène économique. Elle est désormais dotée d’un fonds de capital-risque régional, tandis qu’un Observatoire devrait voir le jour. Ce secteur composé des associations, des mutuelles, des coopératives et des fondations qui, avec 230 000 personnes, pèse 10 % de l’emploi égional, installe sa vitrine annuelle les 22 et 23 janvier à l’Espace Tête d’Or de Villeurbanne.

Appréciable en cette période de sortie de crise ! Plus de mille emplois devraient être proposés à l’Espace Tête d’Or, les 22 et 23 janvier lors du 3ème Forum de l’emploi et des métiers, dans l’Economie Sociale et Solidaire en Rhône-Alpes.

Une manifestation annuelle qui permet à cette « Economie Sociale et Solidaire » de montrer sa diversité -beaucoup plus importante qu’on ne le croit- et sa puissance. Touchant l’ensemble des secteurs de l’économie, même les plus pointus -à l’instar par exemple de la Scop grenobloise Surgical Institute spécialisée dans les robots d’intervention chirurgicale- elle représente désormais 10,1 % de l’emploi régional et compte 21 976 établissements employeurs dans la Région : des coopératives (10 % des établissements), des mutuelles (4 %), des associations, le gros des troupes (85 %) et des Fondations (0,32 %). Constituée essentiellement de TPE et de PME, ses entreprises affichent une taille moyenne de 22 personnes.

L’Economie Sociale et Solidaire est massivement présente dans les activités financières et dans l’assurance (Macif, Maif, etc.), qui pèsent plus du tiers des emplois de ce secteur en France, et fortement dans l’éducation, la santé et l’action sociale, sous forme associative ou mutualiste.

Restée discrète jusqu’à présent, l’Economie Sociale et Solidaire prend de plus en plus d’assurance et s’organise pour peser sur la scène économique. Elle est désormais dotée d’une Chambre régionale (CREES) regroupant ses différentes branches. Son secrétaire général est Denis Colongo.

Elle est désormais dotée d’une société de capital-risques spécifique, Transméa, coordonnée par l’Union Régionale des Sociétés Coopératives et dotée de 5,5 millions d’euros. Il s’agit du seul fonds dédié à cette thématique en France.

En outre, cette même Economie Sociale et Solidaire va créer son Observatoire régional, dans la foulée d’un Observatoire national qui doit voir le jour cette année. Les données chiffrées manquent encore en effet pour pouvoir appréhender finement ce secteur de la vie économique, plutôt hétérogène.

Cette assurance nouvelle qui émane de ce secteur économique tient aussi à sa bonne résistance à la crise. Une partie du fonds d’aide aux entreprises en difficulté créé par la Région, était consacrée aux établissement de l’Economie Sociale et Solidaire. « Or, pas une n’a frappé à la porte », constate Denis Colongo.

Mais de préciser aussitôt : « Cela ne signifie pas qu’il n’y pas pas eu de disparitions. Des entreprises qui ont vu fondre leurs commandes de plus de 50 % ont mis la clef sous la porte. Mais grâce à leurs structures spécifiques, les entreprises de l’ESS ont mieux supporté la crise. » Il faut savoir que le statut des Scop les oblige à mettre en place des réserves financières, utiles lors des passages difficiles.

Ce secteur de l’économie pourrait continuer à croître selon Jacques Attali qui dans son ouvrage « Une brève histoire de l’avenir » estime que l’Economie Sociale et Solidaire pourrait bien représenter 20 % du PIB national d’ici 15 à 20 ans.