Le poil à gratter du patronat tient congrès

 

 

Petite devinette. Quel est le rapport entre Frère Samuel, le sportif Edgard Grospiron, l’ex-patron d’Infogrames Bruno Bonnell et la « toquée » trois fois étoilée Anne-Sophie Pic ? Facile ! Tous doivent intervenir au cours du congrès du Centre des Jeunes Dirigeants qui a la réputation non usurpée d’être « le poil à gratter du patronat. »

 

Abdenour Ainseba (photo), 43 ans, patron de PassWord, société spécialisée dans les métiers du service et de la distribution informatique, président de la section de Lyon, revendique haut et fort ce statut de trublion du patronat. « Nous voulons être un laboratoire d’innovations économiques et sociales pour mettre en place de nouvelles pratiques», assure-t-il. Et d’ajouter : « Le dialogue social est une des priorités du CJD. C’est un de nos principaux combats ! »

 

Sous sa responsabilité, Lyon est devenue, avec 102 adhérents -sur 350 en Rhône-Alpes- la première section de France en nombre de membres. Une nouvelle section doit prochainement être créée à Bourg-en-Bresse. Selon lui, « on ne rentre pas au CJD pour faire du business, mais pour réfléchir et anticiper à partir de valeurs partagées. »

 

Doté d’une forte cohésion, le CJD permet aussi au chef d’entreprise naturellement isolé de par sa fonction, « d’être accompagné par ses pairs et aidé sans être jugé. » La section de Lyon du CJD a ainsi élaboré un « Groupe d’Action Régional » de quatre à cinq jeunes dirigeants qui peuvent à tout moment venir épauler un membre en difficulté. « Cela permet parfois d’éviter des catastrophes. Il suffit parfois d’apporter un regard extérieur pour résoudre des problèmes apparemment insolubles. »

 

A quoi peut donc bien servir un congrès du CJD ? Celui qui se déroulera les 19 et 20 juin à Lyon aura pour thème « Vivre l’entreprise : la vie dans l’entreprise et la place de l’Homme dans ce modèle social ». Parmi les thèmes développés : « L’individu, moteur de l’intelligence collective », « Transformer l’énergie de chacun en source création » et « L’entreprise du 21ème siècle sera porteuse de sens ou ne sera pas. »

« Ce congrès constitue une opportunité de sortir de sa section, de son isolement. On doit ressortir de ce congrès avec des concepts et des outils concrets. Ce dont nous avons besoin, c’est d’une intelligence collective », explique le responsable du CJD.

 

Parmi les intervenants lors des tables rondes, on pourra noter les présences conjointes de Mgr Barbarin, du Rabbin Liebermann, du Pasteur Amedro et du Sheikh Bentounès, aux côtés de chefs d’entreprises comme Bertrand Barré (Barré Design). Au CJD, on sait jouer la carte de l’œcuménisme !

 

Dominique Largeron