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« Ô Solaire », le premier parc flottant photovoltaïque à 430 000 euros de la CNR à Mornant

En juin prochain sera mis en service le premier parc flottant photovoltaïque de la CNR sur le lac de la Madone à Mornant, à 30 km au sud-ouest de lyon. L’occasion de fournir de l’énergie locale renouvelable pour l’agriculture et de tenter de redynamiser la faune aquatique du lac.

 430 000 € d’investissement par la CNR

En février dernier, la Compagnie Nationale du Rhône (CNR) a remporté l’appel d’offres de la Commission de Régulation de l’Energie en présentant son projet pilote « Ô SOLAIRE », un parc flottant photovoltaïque. Jamais cette technologie n’avait encore été mise en place sur un plan d’eau français.

Pour ce projet, c’est le lac de la Madone qui a été choisi par la CNR, une retenue d’eau artificielle située sur la commune de Mornant, à 30 km au sud-ouest de Lyon.

Construit en 1991 et propriété du SMHAR (Syndicat Mixte d’Hydraulique Agricole du Rhône), le lac a été loué pour une somme symbolique à la CNR qui a investi 430 000 euros dans le projet. 

630 panneaux photovoltaïques à la surface des eaux du lac

 Le fonctionnement du parc flottant photovoltaïque (crédit CNR)

Le lac de la Madone dispose d’un marnage – c’est-à-dire d’une variation du niveau de ses eaux – important, de l’ordre de 10 m. Cela s’explique par le rôle premier du lac, qui est d’irriguer les surfaces agricoles aux alentours.

Afin de s’adapter à cette contrainte géographique, la CNR a mis en place des terrassements afin de créer une plateforme de travail et une rampe de mise à l’eau.

L’aménagement sera une plateforme flottante de 2500m², ce qui représente 4 % de la surface totale du plan d’eau. 

Sept ancres seront installées afin de rendre fixe cet aménagement. Trois onduleurs seront  mis en place et des raccordements électriques par tranchées et immergés seront disposés. La CNR réalisera un branchement indirect sur le transformateur de la station de pompage existante.

« Ô Solaire » disposera d’une puissance de 230 kWc et produira ainsi 250 MWh par an. Cette production représentera l’équivalent de la consommation annuelle de 57 foyers et de la production annuelle des 3 pompes d’irrigation actuelles du lac. Cet aménagement permettra en outre d’éviter la libération dans l’atmosphère de 36 T de CO2 par an.

 Le chantier a débuté au mois de janvier 2019. La mise a l’eau de la plateforme a eu lieu au mois d’avril dernier. Quant à la mise en service, elle se produira au moins de juin prochain, soit très prochainement.

Produire de l’énergie locale renouvelable et redynamiser la biodiversité des lieux

Ce projet vise à répondre à deux objectifs concrets.

Le premier est de permettre de produire de l’énergie locale renouvelable (puisque solaire.) À terme, l’énergie produite par les panneaux alimentera les pompes d’irrigation permettant d’irriguer les champs agricoles situés en hauteur. L’eau sera ainsi acheminée avec une énergie moins coûteuse et d’origine renouvelable. Cela rendra donc l’agriculture aux alentours du lac plus durable. 

Le deuxième concerne l’amélioration de la biodiversité des lieux. Les berges du lac demeurent tout à tour immergées et émergées en fonction des besoins en eau des agriculteurs. Cette succession d’états induit une absence de végétation qui handicape le développement de la faune aquatique.

C’est en considérant cette problématique que la CNR a décidé d’installer 16 refuges à poissons. Les équipes de l’ISARA réaliseront un suivi scientifique durant 4 ans afin d’observer si ces refuges permettent ou non de redynamiser la biodiversité locale.