Imouto : l’épatante cuisine fusion de Junko Matsunaga

 Après les chefs japonais qui effectuent un joli parcours à Lyon, comme le créateur du « 14 février », Arai Tsuyoshi ou Akira Nishigaki, aux fourneaux de «  l’Ourson qui boit », la délicate carte de la sensibilité gastronomique nippo-lyonnaise s’enrichit d’une nouvelle touche, féminine cette fois  : Junko Matsunaga.

 C’est le chef et propriétaire des lieux, Gaby Didonna (*) qui lui a fait confiance. Après les enseignes Jonkafé, puis Yamamori, dernière appellation en date de ce restaurant situé dans le quartier asiatique de Lyon, il a décidé de monter en gamme en changeant, non seulement de nom-Imouto-mais aussi de décoration, désormais sobre et zen.

 Et surtout, il a laissé la plus grande liberté culinaire à l’épatante Junko. Il ne pouvait avoir meilleure idée.

 Originaire de Nagoya, la trentenaire peut désormais s’exprimer à plein aux fourneaux dans le style qu’elle affectionne, la cuisine fusion nippo-lyonnaise.

 « Nous trouvons ici dans le quartier beaucoup de produits originaires d’Asie, à la fois simples et bons. Ce que j’aime, c’est garder le style japonais, tout en conservant une base française » explique la jeune-femme qui, passant de la théorie à la pratique, propose ce jour là un tartare de crabe à la mangue et au kaki ; et un magret de canard accompagné de nouilles au thé vert, sauce miso et orange dans le plus pur style sucré-salé.

 On retrouve cette subtilité nippone partout : dans la sélection des produits, les cuissons et les assaisonnements des mets proposés.

« Michael m’a vraiment fait confiance. J’ai adoré. »

Venue en France il y a sept ans pour apprendre la cuisine française, Junko n’a plus depuis quitté l’Hexagone devenue sa seconde patrie.

Elle a d’abord travaillé à « L’Etage », aux Terreaux, comme stagiaire, avant de prendre la direction de la Lorraine. Elle a alors travaillé à « l’Arsenal », chez Michael Simon dans le Vieux Nancy. Le déclic est venu de là. « C’est la première fois que je travaillais en tant que cuisinière. Michael m’a vraiment fait confiance. J’ai adoré », lance-t-elle.

Elle est ensuite retournée à Lyon, passant chez « Magali et Martin », dans le 1er arrondissement de Lyon, avant de trouver son hâvre culinaire dans le quartier asiatique.

Un quartier qui désormais est tiré vers le haut avec Imouto et la « Jonque d’or », située non loin, sans doute le meilleur restaurant vietnamien du quartier. Il est tenu par la mère de Gaby Diddona. Reste à savoir si cette volonté bistronomique asiatico-lyonnaise fera des émules ?

La carte est volontairement courte, proposant un menu du midi à 15 euros (deux plats) et le soir un menu, plus sophistiqué, à 25 euros.

Des prix doux et un excellent rapport qualité/prix, en sus de la subtilité japonaise.

(*) Gaby Didonna possède un second établissement, « Oto Oto , 15 rue d’Aguesseau dans le 7ème arrondissement de Lyon où l’on déjeune dans des « kamakura » (petites grottes, sous forme de cocons isolés du reste de la salle).

-Restaurant Imouto, 21 rue Pasteur, 69 007 Lyon. Téléphone : 04 72 76 99 53 (Il est plus prudent de réserver). Fermé les samedis midi, ainsi que les dimanches et lundis (12 h-14 h/19 H 30-22 h). Menu à 15 € (2 plats) et 25 € (3 plats). Onglet de bœuf cuisiné et son jus demi-glacé au gingembre japonais, accompagné de légumes exotiques (19,00 €).