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Son siège est basé en Isère : Go Sport la filiale de Rallye (Casino) quitte la Bourse

D’aucuns soupçonnent Jean-Charles Naouri, Pdg de Rallye, la holding qui détient notamment le succursaliste stéphanois Casino, de vouloir céder à terme Go Sport. Ce dernier vient d’annoncer son désir de retirer l’enseigne de sport de la Bourse où, à l’image de l’entreprise, elle n’a pas effectué, c’est le moins que l’on puisse dire, un parcours éblouissant.

C’est une suite de rachats au cours des années 1980 qui ont amené la troisième enseigne de sport en France, Go Sport, dans le giron de Rallye, la holding qui détient notamment les actions du groupe succursaliste stéphanois Casino.

Le siège social à Sassenage, près de Grenoble

 L’enseigne Go Sport a été créée en 1981. Deux ans après sa naissance, en 1983, l’entreprise grenobloise Genty-Cathiard, qui possède les supérettes Genty et la Société Alpine de Sport, avec les enseignes Team 5, rachète alors Go Sport, qui possède alors seulement onze points de vente.

 Son gros développement date de 1987, année au cours de laquelle, l’enseigne de sport rachète à la fois les magasins Sparty que détenait Darty, mais aussi la filiale sport de la Fnac appelée Fnac Sport, et Sport Sud. L’enseigne Go Sport est apposée sur ces nouveaux magasins, ce qui porte leur nombre à cinquante-quatre.

 Bis repetita, en 1989, Go Sport prend aussi le contrôle de la société Spao, qui exploite des magasins de sport en périphérie des grandes villes.

 Enfin, en 1990, Rallye rachète Genthy-Cathiard. Go Sport devient ainsi une filiale de Rallye. Elle est toujours dans son giron. Ceci explique que son siège social soit toujours basé à Sassenage, près de Grenoble.

 Est-ce ce développement par croissance externe de nouveaux magasins qui explique que Go Sport soit une marque qui n’a pas d’image forte. Qui manque d’ADN a contrario de Decathlon, son grand concurrent et premier français ?

 Neuf millions d’euros de déficit opérationnel

 Sans doute ; en tout cas, l’entreprise a connu ces dernières années une véritable valse de dirigeants, aucun d’entre eux n’ayant réussi à redresser l’entreprise.

 Actuellement, après ces politiques différentes et ces changements de cap qui ont déboussolé les équipes, une dernière tentative de relance est en cours sous la houlette de Jean-Paul Onillon, ancien dirigeant de « Sport 2000 », donc bon connaisseur de la distribution d’articles de sport, mais aussi et surtout patron de la centrale d’achat de Casino.

 L’enseigne est toujours souffreteuse : Go Sport qui comptait fin 2013, 176 magasins à son enseigne et 158 à l’enseigne « Courir » a encore enregistré l’année dernière 9 millions d’euros de déficit opérationnel et un résultat net de – 17 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 641 millions d’euros.

 C’est dans ce climat que l’on apprend par un communiqué que la holding de la galaxie Casino, avait décidé de retirer Go Sport de la cote. « Rallye a informé Groupe Go Sport de son intention de déposer prochainement un projet d’offre publique d’achat simplifiée à un prix de 9,10 euros par actions, suivi, si les conditions sont réunies d’un retrait obligatoire. »

 Un cours en recul de 74 % sur cinq ans

 Une belle opportunité pour les particuliers qui auraient gardé des actions Go Sport malgré le parcours boursier plutôt calamiteux : – 74 % au cours de cinq dernières année. Le dernier cours connu, avant cette annonce : 4,25 euros. Ensuite, le cours a gagné 112 % à un peu plus de 9 euros.

 Ce qui représente donc un belle opportunité pour les possesseurs qui peuvent s’en tirer à meilleur compte, via un doublement du cours suite à ce rachat.

 Rassurez-vous, il y en a peu. Ce que l’on appelle « le flottant » c’est-à-dire la quantité d’actions disséminées dans le public est très faible puisqu’à ce jour Rallye possède directement ou indirectement 93,72 % du capital de Go Sport.

 Cela signifie donc que l’opération retrait de la cote a toutes les chances de réussir.

 Est-ce pour permettre, selon un porte parole du groupe, « de libérer les équipes d’une société cotée pour les concentrer sur la relance de l’activité » ?

 Ou pour permettre plus facilement à Jean-Charles Naouri de procéder à la vente de la filiale qu’il traîne comme un boulet depuis de nombreuses années ?

Tout dépendra sans doute de la réussite ou non de l’opération de la dernière chance menée actuellement par Jean-Paul Onillon.

 Une grande enseigne comme Go Sport est comme un paquebot : il lui faudra du temps pour changer de cap, retrouver une image forte et gagner à nouveau de l’argent…