Séminaires, le vert et l’art en vogue

Finis les lointains voyages, les destinations ensoleillées et les épuisants périples aériens. Restrictions budgétaires obligent, la plupart des entreprises privilégient aujourd’hui la voiture ou le car plutôt que l’avion, un établissement régional plutôt qu’à l’étranger, un hôtel de bon standing en France plutôt qu’un grand resort au-delà des mers. Cette tendance forte, ce retour à certaines valeurs oubliées, a rythmé le quatorzième salon Séminaires Business Events organisé le mois dernier au Centre de Congrès de Lyon, à la Cité Internationale. Un bon baromètre riche d’enseignements pour son fondateur et organisateur, Yves Rioton. « Le marché a retrouvé de la vigueur. C’est une bonne surprise, avec l’émergence de nouveaux opérateurs et de nouvelles offres plus en phase avec la demande des entreprises ».

Retour à la nature et à l’authentique

Parmi les nouvelles offres en vogue, cet observateur privilégié du marché fait notamment référence à la montée en puissance de la notion de développement durable dans l’événementiel d’entreprise. « Les nouveaux lieux certifiés éco-responsables et bios, tant dans l’assiette que dans la composition de leurs bâtiments, ont été très entourés. Plus globalement, on constate un retour à la nature et à l’authentique », analyse Astrid Vetter, directrice marketing de Séminaires Business Events. C’est le cas, par exemple, des Lodges en Provence ou de Valsoyo, dans la Drôme, qui proposent des logements atypiques (chalets en bois, bergeries…) mais aussi de Biovallée-Le Campus ou du groupe Temmos.

Autre offre en forte progression, les cadres urbains atypiques susceptibles d’accueillir des réunions avec du réceptif de qualité. Parmi ces lieux où « les entreprises doivent se sentir comme chez elles », Hôtel Particulier à Vaise, la Maison Lassagne sur les quais du Rhône ou Ma Pièce (Bellecour et Jacobins), précurseur à Lyon.

Concepts créatifs

En matière d’activités, la révolution aussi est en marche. « Moins de sport et de sueur, davantage de réflexion et de culture », résume Yves Rioton. Dans ce contexte, les raids et autres pratiques musclées ont tendance à s’essouffler alors que les cadres réclament désormais des escape game (i-Way, Exalto…) mais aussi des exercices de stimulation autour de l’art, à l’instar de La Petite Académie ou de l’équipe de BD Events ou de M(art)melade.

« Notre atelier est spécialisé dans les animations artistiques originales et créatives », explique la gérante de M(art)melade, Alexandra Venet. Au programme, un challenge « béton » pour transformer vos collaborateurs en sculpteurs, un autre challenge « tout en carton » et une fresque origami pour concevoir une œuvre participative aussi ludique qu’éphémère.

Autre stand très fréquenté, celui de Sylvie Methlin qui a développé une formation à l’équicoaching. « J’organise différents stages pour les entreprises sur des thèmes comme la confiance en soi, le leadership, l’assertivité, la gestion du stress ou la cohésion d’équipe.

Cette approche d’équicoaching s’adresse à tous, aucune connaissance des chevaux n’est requise. Tout se fait au sol», explique la créatrice de l’Equi’libre Academy.

La prime à l’insolite

« Il y aussi une recherche de l’insolite », note Yves Rioton, qui fait référence par exemple à l’offre développée par la Caverne du Pont d’Arc ou Line, un grand bus blanc aménagé comme un appartement. Un espace événementiel mobile plébiscité pour organiser une réunion itinérante de trois heures ou une présentation de produits avec prise en charge depuis le parking de l’entreprise. Roulez jeunesse..

Enfin, en matière de restauration, le salon 2017 a été marqué par l’apparition de nouveaux acteurs aux offres décalées, tant dans la présentation que l’origine des produits. « La encore, la notion de proximité, de traçabilité et de bio est de plus en plus présente », souligne Astrid Vetter.

Dans ce contexte, les start-up et prestataires comme Dealer de Cook (traiteur et animation culinaire), Café Cousu ou Tripopote (amusant triporteur d’événementiel gourmand) ont fait saliver les visiteurs, de même que les Happycuriens, « coordinateurs de moments gourmands » mis en scène par Romain Bombail.

 Pascal Auclair