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Les surprenantes disparités des dépenses des communes de la Métropole lyonnaise

Face aux remous que suscite régulièrement ses travaux, l’association de contribuables Canol s’enhardit un peu plus chaque année.

 Elle s’est cette fois attaqué à un gros morceau, comparant, les dépenses des dix-sept plus importantes communes de la Métropole lyonnaise (sur cinquante-neuf), en s’appuyant sur leurs comptes administratifs.

 Comptes à la moulinette

 Elle a tout passé à la moulinette : aussi bien des dépenses de fonctionnement par habitant, par fonction, les charges de personnel, la dette, etc.

 Un gros travail qui recèle quelques surprises.

 Mais qui d’abord permet d’attribuer des couronnes de lauriers et des bonnets d’âne.

 Les communes les moins dépensières, c’est-à-dire affichant les plus faibles dépenses de fonctionnement par habitant sont dans l’ordre Tassin-la-Demi-Lune (649 euros), suivie par Ecully (676 euros) et Villeurbanne (780 euros). La coloration politique n’est donc pas là le critère absolu puisqu’on retrouve deux communes de droite et une commune de gauche.

 Côté bonnet d’âne, en l’occurrence les plus dépensières sont Saint-Fons (1 620 euros), suivie de Vaulx-en-Velin (1515 euros) et Vénissieux (1 383 euros).

 A noter que dans le milieu de tableau, Lyon, la commune centre, affiche des dépenses par habitants de 1 099 euros. Elle se situe dans la moyenne.

 Une multiplication par deux et demi

 On notera à cet égard l’énorme disparité de l’une à l’autre, avec une multiplication par deux et demi, par exemple, entre la 1ère et la dernière, Tassin et Saint-Fons.

 On pourrait en déduire que les trois communes en queue de peloton, toutes trois dans l’est lyonnais, ne sont pas les plus riches et compensent logiquement leurs plus faibles ressources pour mieux faire face à des besoins sociaux plus importants. C’est vrai, mais seulement en partie.

 On constate parallèlement, par exemple, que Villeurbanne (780 euros/habitant), Bron (1 024 euros) ou Meyzieu (877 euros) qui ne sont pas des communes riches ne sont pas pour autant dépensières.

 La démarche des élus en fait n’est pas celles-là, comme le précise Michel Vergnaud, le président de Canol : « Les communes qui dépensent le plus, sont avant tout celles qui ont le plus de recettes, qu’il s’agisse de recettes fiscales pures, des dotations de l’Etat (DGF) ou de compensation, etc. »

 On regarde les recettes et on les dépense…

 Bref, le plus souvent les communes, au lieu logiquement de mettre des chiffres en face de leurs besoins pour les assouvir, regardent d’abord leurs recettes et… les dépensent.

 Si l’on prend l’exemple de Vaulx-en-Velin, c’est patent. Les dépenses sociales y sont plus faibles (27 euros) que pour la moyenne des dix-sept communes (40 euros). Le gros des dépenses va aux services généraux à travers une grosse masse salariale : 396 euros contre 251 euros en moyenne, mais aussi à l’enseignement (293 euros contre 167 euros) et aux sports (235 euros contre 77 euros).

 Bref, la gestion des communes n’apparaît pas toujours cohérente. Et il est bon que les contribuables, à l’instar de Canol, y mettent un peu plus souvent leur nez.

 En effet pour le président de Canol : « La commune qui ne fait pas d’économie, finit toujours pas faire payer les citoyens… »