Stade des Lumières de l’Olympique Lyonnais : ça devient chaud !

 Sur le terrain juridique, les choses avancent bien pour le Stade des Lumières à Décines : neuf des dix requêtes déposées par des opposants que le Tribunal Administratif avait à examiner le 13 mars ont été rejetées

Seule la déclaration d’utilité publique du prolongement de la ligne de tramway T3 destinée à irriguer le stade en spectateurs a été annulée. Et ce, pour une question de répartition de certains frais, prévus sur l’extension de la ligne T3 et non pas sur le projet même de desserte du stade : la Préfecture et le Sytral, l’organisme de gestion des transports du Grand Lyon, ont d’ailleurs décidé de faire appel.

Au total la voie est-presque-totalement ouverte : sur les vingt-sept recours qui ont été déposés contre ce projet depuis novembre 2008, le Tribunal Administratif en a retoqué vingt-six.

Sur le terrain tout court aussi : les terrassements engagés par Jean-Michel Aulas, avant même que le montage financier soit bouclé-ce qui est tout de même peu courant-ont été réalisés et se terminent. Le site est donc prêt désormais pour le premier coup de pioche. Seul problème : il se fait désespérement attendre.

Le Comité d’organisation de la grande manifestation footballistique exige en effet que les stades de la compétition soient opérationnels neuf mois avant, soit une saison, pour qu’ils connaissent une période de rodage.

L’implacable horloge vire au rouge

Or, désormais l’implacable horloge du projet vire au rouge. A telle enseigne que Jacques Lambert, le président du comité d’organisation de l’Euro 2016 a estimé « ce n’est pas parce qu’il manquerait deux mois que cela remettrait en cause » la capacité du stade des Lumières à accueillir la compétition européenne.

Il fait référence au Stade de France, inauguré six mois à peine avant le début de la Coupe du Monde. En tout cas, Jean-Michel Aulas peut compter sur ce même Jacques Lambert : « La deuxième ville de France a besoin d’un stade et nous ferons tout pour qu’elle participe à l’Euro 2016 », a-t-il affirmé à notre confrère Les Echos.

Car sur le terrain financier, c’est donc toujours le blocage. Les négociations et les discussions avec les investisseurs lambinent, traînent et s’avèrent manifestement plus compliquées que prévu. Elles apparaissent tellement difficiles que la signature du montage financier qui était annoncée, puis reportée de mois en mois, l’est maintenant, de semaine en semaine.

Le Pdg d’OL Groupe avait promis que toutes les signatures seraient prêtes au premier trimestre 2013. Nous sommes en mai et on ne voit toujours rien venir.

On sait que sept à huit banques dont celles qui suivent l’OL depuis longtemps seraient susceptibles d’apporter 150 millions de prêts, garantis « personnellement » par les deux principaux actionnaires de l’Olympique Lyonnais, Jean-Michel Aulas et Jérôme Seydoux.

Une hausse des fonds propres à 250 millions d’euros

Dans le fil de la discussion et pour se sécuriser, les banques auraient obtenu une hausse des fonds propres, à 250 millions d’euros dont, déjà actés, 80 millions de prêt obligataire amené par Vinci (et dont la moitié est garantie par le Département du Rhône, ce qui avait provoqué quelques remous), 20 millions de prêt obligataire émanant d’un autre acteur ; et 150 millions provenant des actionnaires d’OL Groupe.

L’explication de toutes ces difficultés tient au fait qu’il s’agit en l’occurrence du seul stade prévu dans le cadre de l’Euro 2016 dont le financement soit entièrement privé. Nécessaire car Jean-Michel Aulas compte bien sur l’apport de cet équipement pour consolider son modèle économique, plutôt fragile actuellement. N’oublions pas que l’OL est le club de Ligue 1 en France qui a connu en 2012 le plus fort déficit : 28 millions d’euros.

Ce qui se traduit par un cours de Bourse en piqué et qui frôle désormais les deux euros (- 28 % depuis le début de l’année), soit un recul de plus… de 90 % depuis son introduction en Bourse à vingt-quatre euros. Il n’a jamais été aussi faible. La signature du montage financier…quand il interviendra, sera-t-il susceptible de le faire remonter  ?