Vingt ans après sa création, l’Institut Paul Bocuse se dote d’un incubateur d’entreprises
La création d’une forme d’hébergement originale pour les passagers en transit dans les aéroports entre deux avions : tel est le projet sur lequel travaille Steve Wood, un étudiant de 23 ans de l’Institut Paul Bocuse à Lyon-Ecully. Il est le premier représentant des futures entreprises destinées à être « incubées » par la nouvelle structure que vient de créer Hervé Fleury, le directeur de l’Ecole lyonnaise.
Une évolution logique pour cet Institut international qui fête cette année ses vingt ans d’existence : 30 % de ses étudiants créent leur entreprise dans les cinq années après l’obtention de leur diplôme !
Ils devaient se débrouiller seuls. Ils pourront être désormais accompagnés.
Vingt ans. En 1990, sous le parrainage de Paul Bocuse, se créait à Ecully dans la banlieue ouest de Lyon, l’Ecole Supérieure d’Art Culinaire (EACH) qui avait l’ambition de devenir le pendant français de la prestigieuse Ecole Hôtelière de Lausanne. Deux décennies plus tard et après être devenue l’Institut Paul Bocuse, l’Ecole est toujours là, accueillant ses 390 étudiants venus du monde entier au château du Vivier. Ils sont destinés à devenir cadres dirigeants dans les hôtels et restaurants du monde entier.
Sous la direction d’Hervé Fleury, son directeur, l’Institut vient d’ajouter une nouvelle corde à son arc en lançant un incubateur d’entreprises.
«Cet incubateur est né de la constatation que près de 30 % de nos étudiants créaient leur entreprise dans les cinq ans suivant leur sortie de l’Ecole. » Et d’ajouter : « Pour les seules deux dernières année et pour la seule région lyonnaise, trois créations d’entreprises ont vu le jour : « Cook and go », un concept original d’ateliers cuisine, « C Gastronomie » un traiteur haut de gamme basé à Dardilly, et un restaurant japonais qui a ouvert rue du Plat à Lyon, toutes créées par d’anciens étudiants de l’Ecole », se félicite Hervé Fleury, le directeur.
Ces presdispositions à l’entrepreneuriat sont encouragées par le cursus, précise le directeur : » Dans le cadre de l’année de licence, les étudiants doivent présenter un projet de création d’entreprise. ». » Et d’ajouter : « Avec le jury, nous sommes souvent surpris par la qualité des idées, des projets. D’où la volonté aussi que ce travail n’ait pas pour seule finalité la sanction d’un diplôme, mais qu’il puisse aussi alimenter un incubateur. »
Ce dernier a été installé sur les fonts baptismaux de l’Ecole le 1er janvier dernier. Il s’est fixé pour démarrer un objectif de deux entreprises à incuber chaque année.
Un jury mixte composé d’universitaires et de professionnels sélectionne donc désormais les projets destinés à être accompagnés par ce nouvel outil. Celui-ci est doté d’un budget de 50 000 euros et est animé par un développeur de 21 ans, Bastien Descamps, chargé d’initier la nouvelle structure.
Le jury a choisi le premier projet d’entreprise « incubé » au sein de l’Ecole. Il servira de test à ce nouveau développement de l’Institut : il est initié par Steve Wood, 23 ans un étudiant déjà passé par la chaîne Shangri-la et le Ritz, avant d’avoir obtenu son diplôme à l’Institut. Il veut créer une entreprise développant un nouveau concept d’hébergement dans les zones aéroportuaires. « Ce que je voudrais créer n’existe pas où très peu. Mon projet se veut une réponse au besoin recelé par les personnes en transit dans les aéroports entre deux vols pour éviter et faciliter leur temps d’attentes. Il vise aussi à répondre aux aléas dus aux intempéries ou aux grèves. »
Steve Wood est en contact avec des cabinets d’études de marché dans le but d’affiner son projet. « Nous sommes en train d’étudier la faisabilité de cette idée. On se fixe la mi-juin pour savoir si on se lance définitivement ou pas », précise l’entrepreneur en herbe.
« L’objectif de cet incubateur est aussi d’amener ces porteurs de projet à utiliser le réseau et les ressources de leur Ecole, afin qu’ils mettent en place leur business plan et soient accompagnés dans leur recherche. Nous les mettrons également en contact avec des business angels, des investisseurs », décrit Hervé Fleury.
Un incubateur assurément bien en phase avec le concept développé par l’agglomération, celui de « Lyon Ville de l’Entrepreneuriat ». D’autant plus bienvenu que parmi les nombreuses structures existant actuellement, aucune ne s’intéressait jusqu’à présent spécifiquement au secteur de l’hôtellerie et de la restauration.
Photo (Institut Paul Bocuse)–De gauche à droite, Bastien Descamps, développeur de l’incubateur, Steve Wood, étudiant à l’origine de la première entreprise « incubée » et Hervé Fleury, directeur de l’Institut.