Saint-Etienne inaugure une Cité du design particulièrement réussie
S’intégrant à l’ancien site de la Manu, le nouvel équipement qui représente un investissement de 64 millions d’euros s’affiche d’emblée de dimension européenne. Il devrait bénéficier à l’ensemble de la région Rhône-Alpes.
Un monolithe gris clair de 193 mètres de long pour 32 de large, à l’architecture résolument contemporaine et à la gestion climatique clairement écolo : ainsi s’affiche « Platine », 2795 m2, le bâtiment principal de la Cité du design inauguré jeudi 1er octobre par Frédéric Mitterrand, ministre de la culture.
Cette Cité du design installée, non loin du centre de Saint-Etienne, au sein de l’ancienne Manufacture d’armes et de cycles ne pouvait décevoir. Signée du cabinet d’architecte berlinois LIN Finn Geipel Giulia avec sa « peau » réactive constituée de 14 000 triangles équilatéraux et semblant flotter sur le sol, elle est simplement superbe et atteint son but en s’affichant d’emblée à la dimension européenne. D’autant que de tels sites consacrés au design ne sont pas légion en Europe.
On trouve au sein de ce très long bâtiment, un auditorium de 300 places, trois salles de séminaire, un espace « modulable », deux salles d’exposition de 1.200 et 800 m2 où se déroulera la prochaine Biennale du design de Saint-Etienne ; une « matériauthèque » constituée par un fonds de matériaux à destination des designers des écoles et des universités régionales ; un espace d’information, de formation et d’échanges baptisé « Le Bureau des designers » ; ainsi qu’une médiathèque, un restaurant qui ouvrira ses portes au printemps prochain et …une serre.
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Ce bel outil est complété cette fois au sein des anciens locaux de la Manu réhabilités, par l’ancienne Ecole des Beaux Arts, rebaptisée « Ecole supérieure d’art et design », riche de 350 élèves. Elle a quitté la colline des Ursules où elle était installée depuis 150 ans pour s’installer au sein de la Cité. Dernier élément constituant cette nouvelle institution : vingt logements destinés à accueillir en résidence tout au long de l’année des designers du monde entier.
Avec son architecture résolument contemporaine et son design évidemment très soigné, cette Cité s’affiche aussi écolo par le truchement d’une démarche HQE (Haute Qualité Environnementale). Pas de chauffage faisant appel aux énergies fossiles non renouvelables, mais un mix fait de géothermie et de panneaux photovoltaïques qui permettent de placer le nouveau site stéphanois dans le droit fil du Grenelle de l’Environnement.
Un tel équipement a un coût, bien sûr. Il est élevé : 64 millions d’euros d’investissements dont 7,5 millions émanant de Bruxelles, 6,3 millions de l’Etat et 5 millions de la Région Rhône-Alpes.
La nouvelle Cité emploie 29 salariés pour un budget annuel de 9 millions d’euros pris en charge à 76 % par la municipalité de Saint-Etienne et Saint-Etienne Métropole. S’y ajoutent des participations de l’Etat, de la Région et de partenaires privés.
Il reste désormais à faire vivre ce lieu de recherche et de développement, de brassage, d’incubation et d’expérimentation qui deviendra probablement vite emblématique. Et de tisser des liens encore plus vivaces avec les entreprises de la région car l’un des axes fondamentaux de cette Cité est constitué par le développement du design au sein du monde industriel. Et l’on sait bien qu’en ce domaine, beaucoup reste encore à faire…