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Surprise, le monopole de Rhônexpress vers l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry a sauté. Et maintenant ?

Les Lyonnais et les touristes de passage pourront enfin avoir le choix de leurs transports en commun pour effectuer leurs trajets entre Lyon et l’aéroport Saint-Exupéry sans être obligés de passer la Rhônexpress, la voie ferrée reliant la Part-Dieu à l’aéroport.

Telle est la conséquence du jugement rendu, suite au litige entre Rhônexpress et le Sytral, par le tribunal administratif de Lyon.
Dans ses attendus, ledit tribunal administratif estime en effet que: « l’exclusivité dont se prévaut la société requérante ne vaut qu’en ce qui concerne l’objet de la concession, à savoir le transport de voyageurs par voie ferroviaire entre le centre-ville de Lyon et le site aéroportuaire de Saint-Exupéry ».

Ce qui laisse désormais le champs libre aux bus des TCL.

Fouziya Bouzerda, la présidente du Sytral, l’autorité organisatrice des transports de la Métropole lyonnaise  vient ainsi d’annoncer le prolongement de deux lignes de bus :  la 28 (depuis Carré de Soie et le métro A) et 1EX (depuis Grange Blanche et le métro D) jusqu’à l’aéroport.

1,5 million de passagers transportés

Il sera ainsi possible d’effectuer le trajet pour le prix d’un ticket TCL ou avec son abonnement. A comparer avec le prix de l’aller avec Rhônexpress : 16,30 euros, l’aller simple, 28,30 euros l’aller et retour, jugé prohibitif par beaucoup.

Cela va-t-il pour autant casser la marche en avant de la ligne ferroviaire entre la Part-Dieu et l’aéroport qui, l’année dernière a vu son trafic croître de 8,6 % pour un peu plus de 1,5 million de passagers transportés..?

En fait les bus s’adresseront d’abord aux salariés et habitants de l’est lyonnais ou encore aux passagers low-cost qui payaient presque aussi cher leur vol que le mode de transport pour se rendre à l’aéroport  !
D’autre part, le trajet par bus, pas toujours adapté pour le transport des bagages sera nettement plus long.

Ceci dans un premier temps car Fouziya Bouzerda, la présidente du Sytral envisage d’aller plus loin et « d’offrir une véritable alternative à Rhônexpress par la route dès cet automne ». Ce qui se traduirait par des cars confortables et à haut niveau de service, adaptés à des trajets pour des voyageurs avec bagages et dont le prix « serait moitié  cher que celui de Rhônexpress », soit autour de 8 euros.

Pour autant  ce projet ne remet pas en cause la renégociation de la concession Rhônexpress qui est engagée depuis le mois d’avril entre le Sytral et Rhônexpress : « Nous  poursuivons les négociations sur les autres sujets. Nous voulons encore améliorer la connexion vers l’aéroport ». Avec ce jugement, le Sytral bénéficie d’un atout de poids dans les discussions en cours.

De vrais atouts

Cette renégociation vise également à faire baisser le prix de Rhônexpress, et de permettre l’apparition de solutions concurrentielles pour renforcer la desserte de l’Est lyonnais qui accueille chaque année une population plus importante.

Alors que l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry connaît une vive croissance-près d’un million de passagers supplémentaires actuellement chaque année-, ce monopole apparaissait incongru et improductif.

Rhônexpress devra s’appuyer désormais pour se développer non pas sur son monopole, mais aussi sur ses vrais atouts  que sont la rapidité du transfert par rail : près d’une demi-heure, un départ tous les quarts d’heure et une très large amplitude de fonctionnement : de 4 h 25 du matin à minuit, au départ de la gare de la Part-Dieu.

Et si, de surcroît, le concessionnaire finit par baisser ses tarifs comme le voudrait la concurrence qui va désormais s’opérer, offrant enfin plusieurs modes de transport, à l’instar de tous les aéroports du monde…