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Débat public autour du contournement ferroviaire de Lyon (CFAL) : le grand flou…

N’aurait-on pas mis le chariot avant les bœufs ou plutôt les wagons avant la loco ? Le débat public sur le CFAL qui a permis à beaucoup de citoyens de déployer une grande énergie à travers 26 réunions, n’aurait-il servi à rien ? Il a en effet été engagé alors qu’aucun plan sérieux, aucun financement n’est à l’ordre du jour . Pour preuve, le public est lui aussi très partagé entre les deux options pour ce contournement : en souterrain ou à l’air libre…

La première remarque mise en avant par Jean-Claude Ruysschaert qui a piloté la commission nationale du débat public autour du contournement ferroviaire de Lyon ou Nœud lyonnais du 11 avril au 11 juillet en Auvergne-Rhône-Alpes est que « les participants ont unanimement considéré que les besoins en matière de mobilité du quotidien ne peuvent pas attendre vingt ans avant de trouver une première réponse !»

Car l’échéance proposée est encore plus lointaine que çà : de 30 à 40 ans !

Car en fait, on a demandé aux 6 400 personnes qui ont donné leur avis de prendre position dans le brouillard le plus complet.

Les réponses ne pouvaient qu’être de la même aune.

Sur les deux parties de tracés principaux proposés, l’un reposant sur la mise à quatre voies de la section Saint-Fons/Grenay et l’autre proposant un passage en souterrain Nord/Sud ; les opinions se sont révélées partagées.

Conclusion du président de la commission, Jean-Claude Ruysschaert : « Il paraît souhaitable que les deux alternatives soit bien étudiées… » On est bien avancé !

Les vœux pieux ont ainsi été alignés dans le bilan des travaux de la commission : que, par exemple, par petites touches, des améliorations soient engagées au cours des années à venir.

Autre souhait général : que les différents organismes chargés de la mobilité engagent enfin une vraie coordination.

Seule certitude : tous les usagers du train ressentent la saturation actuelle.

Or, les travaux envisagés par Réseau Ferré de France (RFF), le sont à 30 ou 40 ans. Les usagers eux veulent des améliorations tout de suite, ils en ont assez de voir les trains retardés, voire annulés sur le réseau régional TER du fait de l’engorgement ferroviaire de Lyon.

Ils ont également bien conscience que vu l’augmentation de la population au sein de la grande agglomération lyonnaise, les choses ne vont pas s’améliorer à l’avenir, si rien n’est fait dans un délai convenable.

La SNCF a trois mois pour répondre et rien ne l’oblige par ailleurs à suivre les recommandations émises.

« Il faut des décisions claires ! »

 

Présente lors de la restitution de ce débat public à Lyon, l’ancienne ministre des sports, l’ex-karatéka Chantal Jouanno, devenue présidente de la Commission nationale du débat public (CNDP) qui a la réputation de ne pas avoir sa langue dans sa poche, a noté avec une certaine ironie qu’il s’agissait là du 6ème débat engagé en Auvergne-Rhône-Alpes sur les infrastructures de transport.

Et… qu’aucun de ces projets n’avait débouché concrètement !

Et de s’interroger : « ne faudrait-il pas respecter les citoyens qui se sont déplacés ».

Et l’ancienne ministre d’ajouter : « Si on veut en France développer le débat, il faut des décisions claires qui ne soient pas dans des délais de cinq à dix ans. »

Bref, le débat public autour du CFAL qui n’a en rien apaisé les tensions sur le sujet, ni éclairé les citoyens, n’augure pas très bien de la démocratie participative, telle qu’on pourrait la souhaiter…

Jean-Claude Ruysschaert et Chantal Jouanno au Club de la presse de Lyon