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Un investissement de 50 millions d’euros : Lyon-Confluence, lieu d’expérimentation des toutes dernières technologies vertes japonaises

Accompagné d’une importante délégation, Hideo Hato, le président du NEDO japonais (l’équivalent de l’Ademe pour ce pays) est venu signer à Lyon une convention qui n’a pas d’équivalent en Europe. L’objectif est de tester dans le quartier de La Confluence les dernières technologies vertes : un immeuble à énergie positive qui sera construit par Bouygues, avec utilisation du surplus d’électricité produite pour faire rouler une trentaine de voitures électriques en auto-partage. Il s’agit de créer une « smart community » avec la participation des habitants pour inventer l’après pétrole.

On a entendu dans le passé beaucoup d’effets d’annonce concernant la prétendue construction de bâtiments à énergie positive, c’est-à-dire produisant plus d’énergie qu’ils n’en consomment. Ce type de construction représenterait effectivement une des voies royales menant à une économique décarbonée.

La dernière annonce en date de ce type apparaît cependant plus sérieuse que ses devancières. A la tête d’une importante délégation venue du Japon, Hideo Hato, le président du NEDO, l’équivalent japonais de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) est venu signer avec Gérard Collomb, maire de Lyon, une convention qui pourrait bien voir enfin éclore un véritable bâtiment à énergie positive à Lyon, ou plus précisément au sein du nouveau quartier de la Confluence.

Construit par Bouygues, associé à SLC Pitance et signé de l’architecte japonais Kenso Kuma accompagné de l’équipe lyonnaise CRB, ce bâtiment de 12 500 m2 qui sera construit sur « l’îlot P», derrière la patinoire Charlemagne et près de la darse nautique, vise à produire plus d’énergie qu’il n’en consomme en intégrant des piles à combustibles, des panneaux photovoltaïques et la micro-cogénération à base de colza cultivé en Rhône-Alpes. Ce bâtiment futuriste qui déploiera une puissance de 476 MWh devrait voir le jour en 2013.

Mais le projet japonais va encore plus loin. En compagnie du constructeur japonais Mitshubishi, de son partenaire français PSA et de la filiale auto-partage de Veolia Transdev, Proximay, une trentaine de voitures en autopartage façon Autolib, pourront récupérer l’électricité produite en surplus pour rouler. Ils bénéficeront également de l’électricité issue d’autres panneaux installés sur la patinoire Charlmagne et un gymnase proche (Louis Chamfray). Ces véhicules seront destinés aux flottes d’entreprises situées sur la Confluence, ainsi qu’au Conseil régional dont le siège est désormais basé dans le nouveau quartier. Trente bornes de recharge « normales » et trois « rapides » seront déployées.

Mais ce n’est pas tout. Ce projet va encore plus loin. Avec la participation de Toshiba et de Motorola, les habitants seront dotés à domicile de d’ « énergie-boxes » conçues pour fonctionner avec les nouveaux compteurs intelligents Linky qui leur permettront de réguler, grâce à la multitude d’informations émises, de mieux gérer leur consommation d’énergie. Cette expérimentation se déroulera dans 275 bâtiments à éco-rénover de la Cité Perrache, en partenariat avec l’Office HLM Grand-Lyon Habitat. Le tout sera relié à une centrale, un outil de gestion et de contrôle global des données liées à la consommation énergétique de l’ensemble du projet d’où l’appellation choisie pour cette exprimentation de « smart community ».

Ce projet va donc encore plus loin que Greenlys que nous avons présenté, il y a peu sur lyon-entreprises et qui a pour partenaires, outre ERDF et EDF, Schneider Electric et Veolia Environnement.

Une certitude : ces deux expérimentations positionnent Lyon comme l’une des villes européennes les plus innovantes dans le domaine de l’énergie urbaine décarbonnée.

La qualité des partenaires impliqués, mais aussi l’investissement représenté, soit 50 millions d’euros sur cinq ans, de 2011 à 2015, plaident pour son sérieux et ses retombées possibles en termes d’emplois.

Vous vous interrogez sans doute : pourquoi l’Ademe japonaise effectue-t-elle une telle expérimentation très loin de son territoire ? Selon un des bons connaisseurs de ce projet lyonnais, la raison tient au fait qu’il est quasiment impossible pour le NEDO de les réaliser sur place. Et ce, face au peu d’entrain que mettent les sept grandes sociétés d’électricité japonaises à participer à ce genre d’expérimentation car leur modèle est surtout basé sur le nucléaire. Parmi les opposants à ce type de projet figure la désormais fameuse entreprise TEPCO, la compagnie à l’origine de la catastrophe de Fukushima !

Illustration : L’immeuble de 12 500 m2 qui sera construit sur l’îlot P de la Confluence intégrera à la fois des panneaux photovoltaïques, des piles à combustibles et de la cogénération.