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30 millions d’euros d’investissements : CIAT se protége de la crise en se réorganisant profondément

CIAT, l’un des leaders européens dans le traitement de l’air et les pompes à chaleur aurait pu être profondément affecté par la crise qui touche son principal marché : le Bâtiment. La société dont le siège est basé à Culoz dans l’Ain réussit pourtant à la traverser sans difficultés majeures. Sans mouvements sociaux et grâce à une réorganisation profonde de son outil industriel et de sa stratégie, portée par un investissement de 30 millions d’euros, elle a réussi à fortement abaisser son point mort.

Le petit musée du Louvre à Lens ou le plus grand complexe sportif et commercial de Singapour ont un point commun : CIAT. Ce sont deux marchés parmi d’autres que l’entreprise rhônalpine, spécialisée dans le traitement de l’air et les pompes à chaleur, basée à Culoz dans l’Ain, a remporté.

 L’entreprise dont le principal marché est situé dans le Bâtiment aurait pu être sévérement affectée par la crise. Son chiffre d’affaires 2012 a effectivement baissé de 9 % en 2012 à 271 millions d’euros, mais malgré cela, l’excédent brut d’exploitation n’a pas bougé, s’affichant, comme l’année précédente, à près de 20 millions d’euros.

 La raison de cette bonne résistance à la crise ? Francis Guaitoli, Pdg de CIAT, a su la prévoir et s’y adapter en lançant en 2010 un plan de développement stratégique baptisé « Challenge 2015 » qui a permis de maintenir les fondamentaux de l’entreprise, et partant, les emplois.

 Ce plan a permis de baisser de 20 % le point mort de la société, celui à partir duquel, elle commence à gagner de l’argent. « Si nous n’avions pas abaissé notre point mort, nous serions actuellement en train de parler de licenciements », constate le Pdg.

 CIAT compte trois de ses six sites en Rhône-Alpes, outre Culoz, Serrières-en-Chautagne, en Savoie et Belley, dans l’Ain.

 1 500 salariés travaillent au sein de l’usine de Culoz

 Ce plan s’est traduit par un investissement de 30 millions d’euros, dont 25 millions d’euros réalisés en Rhône-Alpes, et la fermeture progressive du site de Belley, au profit de l’immense usine du siège à Culoz (120 000 m2, la superficie du centre de congrès d’Eurexpo à Lyon !) où travaillent 1 500 salariés. Il ne reste plus qu’une cinquantaine de salariés de Belley à transférer.

 « CIAT s’était développé en juxtaposant les sites et les directions. Nous avons procédé à une totale réorganisation en nous disant qu’il ne s’agissait plus de vendre des produits, mais des systèmes, c’est-à-dire, des services. Il y avait six directions différentes, six bureaux d’études séparés. Nous avons regroupé ces derniers sur un même centre. Nous avons créé une direction de l’offre qui n’existait pas », décrit Francis Guaitoli.

 Il poursuit : « Il fallait ensuite traduire ce plan dans notre dispositif industriel. Et nous sommes, pour ce faire, partis d’une feuille blanche, d’où cette refonte totale de notre outil industriel. »

Le site de Serrières-en-Chautagne subsiste : il ne fabriquera plus de pompes à chaleur, rapatriées, elle aussi à Culoz, mais il concentrera désormais toute l’activité logistique du groupe.

 La production est donc désormais uniquement concentrée à Culoz, ce qui permet des synergies et des gains de compétitivité, estimés à 10 millions d’euros. Ce qui a notamment permis d’investir dans une cabine de peinture à poudres.

 Cap à l’export : l’Europe, la Turquie et le Maghreb

 La direction décide dans le même temps de mettre le traitement de l’air au cœur de sa stratégie tout en créant de la valeur en s’appuyant sur les trois plus solides expertises de CIAT : la qualité de l’air intérieur, l’efficacité énergétique et le confort.

 L’entreprise a désormais les moyens de se concentrer sur l’international, dernier volet du plan de développement stratégique. Elle est déjà présente commercialement dans soixante-dix pays. Il s’agit d’accentuer sa pénétration.  Les cibles stratégiques sont désormais la Turquie, les pays de l’Est, la Russie et le Maghreb. En attendant la reprise économique en France, il s’agit d’aller chercher la croissance là où elle se trouve.

 Photo (DR)-Francis Guaitoli, Pdg de CIAT.