À Lyon Part-Dieu, une renaturation d’envergure pour répondre aux défis climatiques

À l’heure où les vagues de chaleur se multiplient, la Métropole de Lyon et la Ville de Lyon intensifient leurs efforts pour adapter le quartier de la Part-Dieu au changement climatique. Un vaste plan de renaturation, articulé autour de sept hectares d’espaces publics, est en cours de réalisation, avec des livraisons échelonnées jusqu’à fin 2025.
Un quartier réinventé autour de la nature
Conçu dans les années 60-70, le quartier de la Part-Dieu s’est longtemps caractérisé par son urbanisme minéral. La Métropole de Lyon, la Ville de Lyon et la SPL Lyon Part-Dieu ont décidé d’inverser la tendance, en faisant de la végétalisation un axe fort de transformation. Le projet prévoit le doublement des surfaces perméables, la plantation de 1 400 arbres supplémentaires, et une canopée étendue de 9 600 m² d’ici 2030.
Place Béraudier : un nouveau visage végétalisé
Reconfigurée par le groupement de maîtrise d’œuvre AUC-Egis-Bas Smets-ON, la place Béraudier accueillera un ensemble végétal de 730 m² composé de neuf massifs et 55 arbres. La palette végétale se déploie sur trois strates : vivaces au sol, arbustes intermédiaires, et arbres en cépées, parmi lesquels figurent le Cèdre de l’Atlas, l’érable de Montpellier et le chêne vert. Un jardin boisé et un patio naturel complètent l’aménagement côté place basse, avec une trentaine d’arbres supplémentaires plantés depuis avril 2025.
Un bois en cœur de quartier
Le bois de la Part-Dieu, d’un hectare, constitue un îlot de biodiversité entre la bibliothèque, la gare et la rue Garibaldi. Aménagé en deux phases, il comptera à terme 143 arbres, 2 600 m² de surfaces plantées et 70 % de canopée. La phase 1, en cours, prévoit l’ouverture d’une première section dès la fin 2025. L’ensemble accueillera du mobilier de détente, des fontaines, un éclairage adapté à la biodiversité nocturne, ainsi qu’une signalétique piétonne et cycliste.
Rue des Cuirassiers : priorité aux piétons et au végétal
La rue des Cuirassiers fait également l’objet d’une transformation : une trentaine d’arbres a déjà été plantée, complétés prochainement par 19 autres et 120 m² de massifs végétalisés. En complément, le projet Audessa Vertuo, porté par Icade, intègre un espace vert de 600 m² en pleine terre en cœur d’îlot.
Un secteur Danton profondément transformé
Au sud de la rue Paul Bert, le quartier Danton a connu une végétalisation à grande échelle. 145 arbres ont été plantés, 2 700 m² désimperméabilisés, et une vingtaine d’essences différentes introduites. Les aménagements incluent les rues de Rancy, de la Rize, la place Renaudel, la placette Rancy, ainsi que les rues du Pensionnat et Léon Jouhaux. La logique de « super-îlots », mise en œuvre notamment place Danton, favorise un apaisement du trafic et l’émergence d’espaces urbains plus respirants.
Place des Martyrs de la Résistance : un espace de vie redessiné
Située à l’angle de la rue Garibaldi et de la rue Paul Bert, la place des Martyrs de la Résistance est désormais pensée comme un véritable lieu de vie. Le projet, piloté par l’Atelier Jacqueline Osty & associés, prévoit trois zones distinctes : un parvis minéral accueillant marché et événements, un cœur végétalisé propice à la détente, et un espace artistique et ludique à destination des familles, entre l’école Léon Jouhaux et sa cour.
L’ensemble des travaux, pour cette place, représente un investissement global de 1,5 million d’euros. Le parvis est déjà accessible depuis juin, tandis que les autres espaces ouvriront à l’automne.
Un projet artistique co-construit avec les élèves
En parallèle de la requalification de la place, une intervention artistique baptisée « Devant l’école coule une rivière » est menée devant l’école Léon Jouhaux. Conçue par le collectif Pourquoi Pas et l’artiste urbaniste Valérie Simoncelli, cette installation s’inspire de l’ancienne rivière la Rize, avec des formes poétiques intégrées au mobilier urbain. Le projet a été pensé avec les élèves de CM1 et sera accompagné d’ateliers de médiation.
À travers ces réalisations, la Part-Dieu s’engage dans une transformation profonde de son paysage urbain, dans une perspective d’adaptation concrète aux enjeux climatiques.