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Air Liquide et Hyundai : la première voiture électrique à hydrogène immatriculée en Rhône-Alpes

La remise des clés, symbolique de la première voiture électrique à hydrogène jamais immatriculée en Rhône-Alpes, s’est déroulée vendredi 6 décembre entre Deok Jeong IM, le président de Hyundai Motor France et Pierre-Etienne Franc directeur Air Liquide advanced Business & Technologies sur le site de recherche développement d’Air Liquide à Sassenage en Isère. Une autre voiture à hydrogène sera basée à Paris au siège d’Air Liquide. Ce sont en France les deux premiers véhicules de série dont la carte grise mentionne comme carburant, l’hydrogène !

 « La voiture électrique à hydrogène n’est plus un sujet technologique, mais politique et réglementaire », estime Pierre Etienne Franc, indiquant par là que Hyundai produisait maintenant en série un véhicule particulier de nouvelle génération et que l’utilisation de l’hydrogène comme carburant était au point.

Une soixantaine de stations à hydrogène dans le monde

Air Liquide développe depuis plusieurs années des stations à hydrogène et en a mis en service une soixantaine dans le monde.

Reste maintenant à développer effectivement un réseau de distribution d’hydrogène et des flottes de véhicules, ce qui suppose que des industriels devront prendre des risques, aux côtés de clients disposés à se lancer dans cette aventure.

Ce pari ambitieux répond à la demande de véhicules propres. Consommer de l’hydrogène dans une pile à combustible n’émet, au niveau du véhicule que de l’eau ! Pas d’hydrocarbures imbrûlés, de particules et autres polluants gazeux, ni de gaz carbonique, et sans fuite d’huile. Des faits qu’il faudra bien intégrer dans l’équation économico-environnementale de ce type de transport avant de dire qu’il est trop coûteux !

Dix mille véhicules à hydrogène d’ici 2015

En France on trouve donc désormais deux véhicules à hydrogène, mais Copenhague en compte déjà une quinzaine, Bruxelles une, Londres quelques-unes. Hyundai annonçait fin 2012 la production en série du ix35 à hydrogène dans son usine d’Ulsan en Corée, à hauteur de mille exemplaires d’ici 2015. Le constructeur coréen compte passer à dix mille véhicules destinés au grand public à partir de cette même année.

Hyundai et Air Liquide ne sont pas seuls au monde à se lancer dans ce créneau. Les autres gaziers sont aussi actifs et d’autres constructeurs : Toyota, Honda, General Motors, Ford, Daimler à partir de 2017, BMW.

Les pays font des choix différents pour ce développement. Pierre Etienne Franc envisage pour la France de grosses flottes captives pour démarrer alors que l’Allemagne vise plutôt un marché de masse : d’ici 2023 ce pays devrait compter 400 stations d’hydrogène (15 aujourd’hui).

Le Japon qui en compte déjà une quinzaine, en ajoutera une centaine d’ici 2015. En Californie quelques centaines de véhicules à hydrogène circulent déjà ; d’ici 2015 il y aura une soixantaine de stations.

Le moteur de ce développement sera à la fois la contrainte réglementaire, vis à vis des émissions de gaz carbonique et autres polluants, de bonus/malus, mais aussi l’appétence des futurs clients pour ce type de véhicule très confortable à conduire.

Le président du Hyundai, Deok Jeong IM, estime que cette avancée va changer le monde. Cela pourrait aussi changer les revenus d’Air Liquide si l’hydrogène carburant se développait, comme l’estime Benoit Potier, le Pdg de la société.

L’ix35 FCEV en bref

Ce véhicule est directement dérivé du modèle classique, mais entièrement repensé pour la pile à combustible et ce carburant. De l’extérieur, rien ne le distingue de la version classique. Sa puissance est de 100 kW (136 ch) avec un couple de 300 Nm disponible dès le démarrage.

Le réservoir est installé dans le bas du coffre, à la place de la roue de secours. Il contient 5,64 kg d’hydrogène comprimé à 700 bar, ce qui lui donne une autonomie de près de 600 km (environ 1 kg d’hydrogène / 100 km). Le plein s’effectue en cinq minutes.

Même en soulevant le capot pour voir le “moteur“, pas de différence notable à l’œil, si ce n’est la mention hydrogène. Par contre la conduite est particulièrement silencieuse, sans vibration, douce mais avec une bonne accélération (12,5 s de 0 à 100 km/h), sans à-coup puisqu’il n’y a pas de boite de vitesse.

Mais pour ne pas dépayser le conducteur actuel, il existe un “levier de vitesse“ comparable à celui d’une boite automatique…