Toute l’actualité Lyon Entreprises

Après la crise sanitaire, la RSE nous mène-t-elle vers un nouveau capitalisme plus humaniste  ?

Deux ans après la loi Pacte et après la pandémie, la Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE *) est -telle en train sans que l’on y prenne garde de dessiner le monde l’après ?

Longtemps les entreprises ne sont préoccupées que de leurs seuls actionnaires, de leurs fournisseurs et de leur clients, laissant aux Etats et aux collectivités de traiter la majorité des problèmes sociaux, environnementaux et sociétaux.

L’irruption de la RSE a changé la donne accentuée par la pandémie qui comme dans beaucoup de domaines a joué le rôle de catalyseur.

Le responsabilité sociétale, comme l’illustre “l’Entreprise des Possibles” d’Alain Mérieux à Lyon, l’urgence climatique et la quête de sens ont ainsi fait en quelques années une brutale irruption dans les entreprises dont un certain nombre en ont même fait leur principal axe stratégique. Une vraie révolution qui pourrait faire évoluer le capitalisme d’un modèle essentiellement financier et néolibéral à un modèle plus humaniste.

Pour un économiste comme Patrick Artus, chef économiste chez Natixis, il s’agit même de “la dernière chance du capitalisme”, titre de son dernier ouvrage. Il jouerait ainsi sa survie.

Une évolution non seulement nécessaire, mais indispensable, le capitalisme néolibéral, tel qu’il est sorti de la crise des subprimes de 2008 étant apparu très dévalué, injuste et inégalitaire et surtout, plus grave encore, inefficace, désormais incapable de répondre aux enjeux sociétaux, sociaux et climatiques de notre époque.

La RSE pourrait bien accompagner cette mue indispensable ; le temps presse !

(*) Qu’est-ce que la RSE ?

La Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) est la mise en pratique du développement durable par les entreprises.

Une entreprise qui pratique la RSE va donc chercher à avoir un impact positif sur la société, à respecter l’environnement tout en étant économiquement viable. Un équilibre qu’elle va construire avec l’aide de ses parties prenantes (collaborateurs, clients, fournisseurs, acteurs du territoire, etc.).

Les entreprises qui s’engagent à la mettre en place vont donc intégrer, de façon volontaire, ces dimensions au-delà du cadre légal qui leur est imposé, en mettant en place de bonnes pratiques, promotion de la diversité au sein des collaborateurs par exemple, voire en s’ouvrant à de nouveaux modèles économiques.

Pour certaines entreprises, principalement celles dont l’activité a un gros impact sur l’environnement, industries minières ou pétrolières, cela suppose une remise en cause de leur business model pour le rendre compatible avec la lutte contre le changement climatique.

Pourquoi faire de la RSE ?

La RSE est une nouvelle grille de lecture qui va permettre à l’entreprise de mieux répondre aux défis auxquels elle est confrontée et aux attentes de ses parties prenantes qui sont de plus en plus regardantes sur ces sujets. C’est aussi une nouvelle vision de son rôle et de sa responsabilité dans la société.

Mesurer et évaluer l’impact de ses activités en matière environnementale et sociétale va d’abord permettre à l’entreprise de mieux identifier et donc de mieux maîtriser les risques auxquels elle pourrait être confrontée ; mais aussi d’agir plus efficacement pour réduire son empreinte, mieux s’adapter aux nouvelles contraintes et dégager de nouvelles opportunités.

À terme, si les entreprises ne prennent pas en compte les impacts environnementaux et sociétaux de leurs activités, c’est leur pérennité qui est menacée. En effet, les attentes des parties prenantes, qu’il s’agisse des consommateurs, des associations, syndicats ou actionnaires, étant de plus en plus fortes sur ces sujets, l’entreprise risque de voir son image ternie et donc de perdre une partie de sa valeur immatérielle.

Dans une vision plus positive, les consommateurs poussent aussi les entreprises à être plus transparentes sur les conditions de production, à proposer des produits plus respectueux de l’environnement et des travailleurs.

(Définition émanant du mouvement des juniors-entreprises)