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Une mission diplomatique aux enjeux bien plus que symboliques

Depuis quelques années, l’internationalisation des régions françaises devient une priorité pour stimuler la croissance et l’innovation. La récente visite de la délégation de l’Auvergne-Rhône-Alpes au Texas illustre cette ambition. Du 26 au 30 octobre, la région a renforcé ses liens avec l’État américain en signant un accord de coopération inédit, marquant une étape stratégique dans sa stratégie d’ouverture sur le continent américain.

Une mission diplomatique aux enjeux bien plus que symboliques

Conduite par Fabrice Pannekoucke, président de la région, cette mission s’inscrit dans une démarche proactive pour dynamiser les échanges économiques, éducatifs et institutionnels. Accompagné de Philippe Meunier, vice-président délégué aux relations internationales, ainsi que de Franck Colcombet, président d’Auvergne-Rhône-Alpes Entreprises, la délégation a rencontré plusieurs acteurs clés de l’écosystème texan.

Au cœur de cette visite, la signature d’un accord de coopération au Capitole d’Austin avec la secrétaire d’État Jane Nelson. L’objectif ? Créer un cadre solide pour favoriser la collaboration dans divers domaines tels que le commerce, la recherche ou encore la formation. La démarche n’est pas anodine : après avoir tissé des liens avec la Pennsylvanie, le Texas devient le deuxième partenaire institutionnel américain de la région, témoignant d’une volonté claire de s’inscrire dans une dynamique d’ouverture à l’international.

Une délégation dynamique au service de l’innovation

La délégation comprenait une dizaine d’entreprises issues principalement des secteurs de la santé, de l’énergie et de l’aérospatiale. La présence d’établissements d’enseignement supérieur a également permis d’envisager de nouvelles collaborations académiques. Au fil des rencontres, il est apparu que les deux territoires possèdent des atouts complémentaires, notamment dans la mobilité durable, le spatial, la robotique et les semi-conducteurs.

Les échanges avec des universités texanes telles que Rice ou Texas University ont permis de mieux cerner les enjeux liés à la formation et à la recherche. La région souhaite s’inspirer du modèle texan, notamment en matière de formation d’ingénieurs, pour atteindre son objectif de former 2000 nouveaux ingénieurs par an d’ici 2028. La région investit actuellement 140 millions d’euros dans la formation scientifique et technique, un effort conséquent pour répondre à la demande croissante en compétences de haut niveau.

Des échanges économiques solides, déjà structurés

Le partenariat entre Auvergne-Rhône-Alpes et le Texas n’est pas qu’un simple symbole. Aujourd’hui, 25 groupes texans sont implantés dans la région, tandis que 20 entreprises régionales disposent déjà de filiales ou de collaborations dans l’État américain. Ces chiffres illustrent la réalité d’un partenariat déjà actif, mais qui a encore de belles marges de progression.

Statistiques clés Données
Entreprises texanes implantées dans la région 25
Entreprises régionales présentes au Texas 20
Nombre de filiales ou de projets en cours 41
Investissement régional dans la formation 140 millions d’euros
Objectif de formation d’ingénieurs par an d’ici 2028 2000

Ce tableau montre que le partenariat économique est déjà bien structuré et que la dynamique est en phase de consolidation. La présence de grandes entreprises comme TotalEnergies ou OPmobility témoigne de la maturité des relations, tout en laissant entrevoir de nouvelles opportunités pour des collaborations innovantes.

Une ambition éducative portée par la coopération

La dimension éducative occupe une place centrale dans cette coopération. La région Auvergne-Rhône-Alpes aspire à s’inspirer du modèle texan pour renforcer ses formations en sciences et techniques. L’objectif est clair : répondre à la demande croissante en ingénieurs qualifiés, tout en favorisant la mobilité des étudiants et chercheurs entre les deux territoires.

Les échanges avec les universités texanes permettent d’ouvrir des perspectives nouvelles pour la recherche appliquée, notamment dans la robotique, les semi-conducteurs ou encore la mobilité durable. En investissant massivement dans la formation, la région souhaite également encourager l’émergence de startups innovantes, tout en attirant des talents internationaux.

Une stratégie qui refuse le déclin, pour une croissance partagée

Fabrice Pannekoucke insiste sur la volonté de la région de bâtir une dynamique de croissance durable, en dépit des défis économiques mondiaux. La coopération avec le Texas, territoire qui refuse également le dogme décroissant, illustre cette posture stratégique. Les deux régions partagent une vision commune : privilégier l’innovation, la croissance et la création d’emplois, plutôt que de céder au pessimisme.

Ce partenariat ne se limite pas à des échanges symboliques. Il s’inscrit dans une démarche concrète de développement économique, avec des résultats tangibles à court et moyen terme. La présence de filiales, la formation de nouveaux ingénieurs, et la collaboration dans des secteurs en plein essor comme le spatial ou la robotique, montrent que cette coopération est vouée à perdurer.

Quels enseignements pour d’autres régions ?

Ce cas de partenariat entre Auvergne-Rhône-Alpes et le Texas peut inspirer d’autres régions françaises désireuses de s’ouvrir à l’international. La clé réside dans la capacité à bâtir des alliances solides, à investir dans la formation et à cibler des secteurs porteurs d’avenir. La démarche doit également privilégier la collaboration plutôt que la compétition, pour construire une croissance équilibrée et partagée.

Au final, cette coopération illustre que l’ouverture internationale n’est pas qu’un slogan, mais une stratégie concrète pour accélérer l’innovation, attirer des talents et dynamiser l’économie locale. La région Auvergne-Rhône-Alpes montre ainsi la voie à suivre pour d’autres collectivités souhaitant renforcer leur présence à l’échelle mondiale.