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Axelera : réelles avancées de la chimie verte

Quatre ans après sa création, un premier bilan du pôle de compétitivité rhônalpin Axelera qui marie chimie et environnement, peut être tiré. Ce pôle à vocation mondiale a investi 448 millions d’euros avec retombées concrètes à la clef, tant dans la recherche que dans les déchets ou les produits ; mais les projets à venir s’annoncent encore plus riches de promesses.

Aussi bien Gérard Collomb que Nicolas Sarkozy ou bon nombre d’économistes en sont persuadés et le clament : les « cleantech » seront à la base de la prochaine révolution industrielle. Or, en Rhône-Alpes, une des pièces essentielles de ce marché prometteur est le pôle de compétitivité  chimie-environnement « Axelera ».
Quatre ans après sa création où en est ce pôle à vocation mondiale destiné à donner le « la » en matière de chimie verte ? Le récent audit gouvernemental sur les pôles de compétitivité lui a octroyé un satisfecit. A observer de près le bilan, celui-ci est bon, même si rien de spectaculaire n’a vu encore le jour. Mais le pôle, comme on va le voir est en train de prendre une dimension supplémentaire. En quatre ans, Axelera a servi de catalyseur à 448 millions d’investissements en Rhône-Alpes. Le pôle a permis le financement de 87 programmes de Recherche & Développement, tandis que dix projets d’implantations et d’équipements ont vu le jour pour 150 millions d’euros, ce qui est loin d’être négligeable.
Un chiffre illustre son développement : près de 350 personnes, chercheurs et industriels sont actuellement impliqués à plein temps dans le pôle.

Un certain nombre de projets lancés dès le démarrage du pôle sont arrivés à maturité. Tel est le cas dans le domaine de recherche de « l’usine du futur » dont l’objectif est de réduire de manière importante les coûts de fabrications et de diminuer les rejets polluants. Ce programme de 15 millions d’euros a donné lieu au dépôt de 15 brevets et a permis le démarrage de deux unités pilotes : un réacteur dit filaire et un « one-colum réactif ». Suite au succès de ces recherches, une nouvelle phase a été lancée.
Un autre projet, Rhodanos (9,3 millions d’euros), axé sur la dépollution des eaux et la préservation des espaces naturels a donné lieu à deux brevets et a amené l’installation de capteurs passifs à la station de surveillance des eaux du Rhône à Ternay au Sud de Lyon.

Pour l’heure, la retombée la plus spectaculaire est issue du projet « Re-source » concrétisé par une usine de 5 000 m2 installée par la société Sita à Belle Etoile dans la banlieue de Lyon. Elle « tourne » déjà et doit être prochainement inaugurée. Elle est destinée à démanteler à la fois les déchets d’équipement électrique et électronique (les DEEE), d’en extraire les éléments polluants, de séparer les métaux pour les envoyer vers les filières ad hoc ; dans un deuxième temps elle recyclera également les véhicules légers. A la clef : une cinquantaine d’emplois.

Ne cessant de grossir, Axelera compte désormais 174 membres dont 50 % de PME. Son dynamisme lui a permis de consolider des emplois, à l’instar de l »unité mixte Rhodia CNRS et son laboratoire polymères et matériaux avancés (LPMA) qui a permis de créer 15 emplois et d’en pérenniser 3.
Sans Axelera, il est probable que le chimiste Rhodia n’aurait pas regroupé à Lyon ses deux  deux autres labos de recherche matériaux d’Allemagne et d’Italie.

Arrivé à maturité, le pôle chimie-environnement s’est fixé une nouvelle stratégie pour la période 2009/2015 : celle-ci est tournée vers huit marchés cibles, répartis sur cinq grandes thématiques : Chimie au service des grands enjeux sociétaux ; préservation des espaces naturels ; recyclabilité totale des matériaux ; chimie issue du végétal et usine du futur.

Pour poursuivre son développement Axelera s’internationalise et travaille transversalement avec les autres pôles écotech de France dans le cadre d’un projet d’un réseau de pôles  «éco-technologiques » avec Tennerdis, Minalogic, LUTB et Advancity.
Enfin, l’argent étant le nerf de la chimie verte, il vient de créer au sein de son conseil d’administration un nouveau collège « partenaires du monde financier » composé de business angels, de fonds d’investissement et de banquiers qui auront pour rôle d’accompagner les projets.

Outre les projets de R&D en cours -dont les trois derniers en date ont obtenu le 29 juillet dernier leur financement du FUI (Fonds Unique Interministériel)- la grande affaire d’Axelera pour les mois à venir est Axel’One dont le but est de créer une « plate-forme modulaire et évolutive de recherche collaborative ». En clair, il s’agit de construire trois nouveaux bâtiments, un sur le campus de La Doua et les deux autres dans le couloir de la chimie, pour offrir aux chercheurs et aux industriels les outils adaptés à leurs recherche, afin qu’ils puissent mettre en œuvre de nombreuses innovations. Coût : 35 millions d’euros d’investissement et 3 millions d’euros chaque année pour le fonctionnement.
L’ensemble devrait voir le jour à la mi-2012. Un projet qui devrait donner un nouveau coup d’accélérateur à Axelera.

Photo : Le pôle de compétitivité vient de nommer à sa tête Denis Bortzmeyer (Arkema) qui remplace pour deux ans Bruno Allenet (GDF Suez), lequel prend les fonctions de vice-président Développement Economique.