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Selon le baromètre 2025 de la Fondation MMA des Entrepreneurs du Futur, réalisé avec Bpifrance Le Lab, 82 % des dirigeants de TPE, PME et ETI en Auvergne-Rhône-Alpes déclarent souffrir de troubles physiques ou psychologiques. Près d’un quart renonce à consulter un médecin, révélant une fragilité croissante dans leur rapport à la santé.

Un essoufflement inquiétant

En 2025, seuls 18 % des dirigeants de la région se disent totalement épargnés par des troubles. Si 65 % estiment être en bonne forme psychologique, ce chiffre est en recul de 10 points par rapport à 2024 (75 %). La santé physique suit la même tendance : 80 % se déclarent en bonne santé (contre 87 % en 2024), mais 82 % reconnaissent souffrir de maux divers.

Les symptômes les plus courants concernent l’anxiété (54 %), les troubles du sommeil (51 %) et les douleurs dorsales (51 %), souvent cumulés. La progression de ces troubles en un an alerte sur l’évolution du moral et de la condition physique des chefs d’entreprise.

Le renoncement aux soins progresse

Le baromètre révèle que 23 % des dirigeants d’Auvergne-Rhône-Alpes ont déjà renoncé à un rendez-vous médical, contre 18 % au niveau national. Le manque de temps (66 %) et l’automédication (42 %) sont les principales raisons invoquées. Pourtant, 28 % d’entre eux réalisent régulièrement des bilans de santé préventifs, traduisant une réelle attention portée au bien-être.

Consommations à risque : un tabou levé

Cette édition interroge également les dirigeants sur leurs pratiques de consommation. Les résultats montrent que :

  • 53 % consomment de l’alcool au moins une fois par mois (dont 43 % chaque semaine et 7 % quotidiennement) ;
  • 24 % fument (contre 21 % au niveau national) ;
  • 5 % déclarent prendre des médicaments contre l’anxiété ou la dépression ;
  • 3 % reconnaissent consommer des stupéfiants, un niveau proche de la moyenne nationale.

Les occasions de consommation se situent majoritairement lors de festivités personnelles (56 %), à domicile (41 %) ou lors d’événements professionnels (31 %). Les principales motivations évoquées sont l’habitude (59 %), la recherche de détente (46 %) et le goût (39 %). Une minorité (13 %) relie ces pratiques à la nécessité de « tenir le rythme ».

Addictions : une réalité préoccupante

Près d’un dirigeant sur trois (30 %) confie avoir souffert ou souffrir d’une addiction, un taux supérieur à la moyenne nationale (25 %). Plus de la moitié d’entre eux (56 %) n’ont pas cherché à se faire accompagner. Parmi ceux qui ont franchi le pas, 65 % se sont tournés vers un professionnel de santé et 19 % vers des associations de soutien.

Un signal d’alerte pour les acteurs économiques

Pour Sylvie Bonello, déléguée générale de la Fondation MMA des Entrepreneurs du Futur, « les dirigeants d’Auvergne-Rhône-Alpes montrent de premiers signes d’essoufflement, surtout physiques, qu’il nous faudra surveiller et accompagner ». Elle souligne notamment que « 30 % souffrent ou ont souffert d’une addiction et la majorité ne sont pas aidés », un chiffre qui appelle à renforcer les actions de prévention et d’accompagnement dans la région.

Méthodologie

L’étude a été menée par Occurrence auprès de 1 515 dirigeants (dont 196 en Auvergne-Rhône-Alpes) entre le 7 avril et le 12 mai 2025. L’échantillon couvre des entreprises de 1 à 4 999 salariés et garantit une représentativité selon le secteur, la taille et la répartition géographique.