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Philippe Vermorel, l’ancien directeur financier et administratif de Porcher Textile a été désigné par le Tribunal de Commerce de Vienne comme juge-enquêteur suite aux derniers rebondissements en date concernant l’ex-numéro 1 mondial du marbre automobile. Il doit répondre à la question de savoir si oui ou non l’entreprise viennoise de 166 salariés est en cessation de paiement ou si effectivement, elle fait preuve d’une meilleure santé économique comme l’assurent ses dirigeants. Sa mission dure jusqu’au 19 octobre, mais le TC de Vienne peut, assure son président, réagir rapidement à tout nouvel élément susceptible de compromettre l’avenir de la société.

La procédure est rarement utilisée, mais le Tribunal de Commerce de Vienne présidé par Pierre Sibut a estimé que c’était la meilleure solution dans l’état actuel du dossier Celette, l’ancien numéro un mondial du marbre automobile, basé à Vienne (Isère). Il a nommé lors de la séance du conseil du 13 juillet, un juge-enquêteur, Philippe Vermorel, l’ancien directeur financier et administratif de la société Porcher-Textile qui pourra d’ailleurs dans le cadre de cette mission s’adosser à un expert judiciaire, auprès de la Cour d’Appel, un expert-comptable.

Sa mission est de répondre à une question toute simple : oui ou non l’entreprise Celette reprise à la barre du Tribunal de Commerce de Vienne par la société suisse Equinox, est-elle en phase de cessation de paiement ou s’en approche-t-elle ? Le terme de sa mission a été fixé au 19 octobre prochain. Mais Pierre Sibut précise que « tout élément nouveau susceptible de remettre en cause l’avenir de Celette amènera le Tribunal de Commerce à prendre les décisions appropriées. »

Cela signifie évidemment que si Philippe Vermorel estime que Celette a dépassé financièrement la ligne rouge, la société sera mise en liquidation, avec possibilité, si la trésorerie le permet alors, de poursuivre le plan de redressement avec à la clef la recherche d’un nouveau repreneur.

Tandis que l’entreprise paraissait se relever des difficultés passées, ce rebondissement a été provoqué par une enquête menée par la brigade financière de la police judiciaire qui a mené début juillet une perquisition au siège de la société, dont les deux dirigeants ont été mis en garde à vue avant d’être inculpés pour « faux en écritures comptables. » Cette action au pénal n’est pas du ressort du tribunal de commerce astreint comme tout un chacun à la présomption d’innocence des dirigeants, mais cet épisode a fonctionné comme un signal d’alarme et a suscité l’inquiétude du Tribunal qui a voulu faire le point sur les capacités de l’entreprise à redresser Celette.

Aucun doute en la matière ont expliqué les deux dirigeants de Celette, Bernard Cribier et Rémi Porco qui ont assuré aux juges consulaires que la société se redresse commercialement. « Le carnet de commandes est en très nette progression : l’entreprise a engrangé 3 millions d’euros de commandes à fin juin et s’approche des 4 millions, contre 1,8 million lors de la reprise par la société Equinoxe. Pour la direction, il n’y a donc aucun risque de cessation de paiement, même si la situation financière est tendue du fait des conditions de la reprise et du passif trouvé alors dans ses comptes. », précise Jean de Belot, chargé de la communication de l’entreprise. Qui ajoute : « Le groupe Celette est satisfait de la décision du Tribunal de Commerce de nommer un juge-enquêteur et comprend qu’un expert soit nommé à ses côtés suite aux allégations qui ont pu circuler sur la société. »

Au vu du déroulement de l’audience du Tribunal de Commerce, les juges consulaires n’ont pas été totalement rassurés par ces affirmations.  D’où la nomination du juge enquêteur qui doit se mettre rapidement au travail. Un certain nombre d’échéances doivent se produire au cours des semaines à venir : le paiement des salaires du personnel (300 000 euros de masse salariale chaque mois) ou la signature d’une caution personnelle de M.Cribier auprès du Trésorier Payeur Général de L’Isère (comme président de la commission des chefs de service) dans le cadre du moratoire négocié de la dette due à certains organismes sociaux.

Des échéances qui seront suivies de très près par le TC de Vienne. Un des bons connaisseurs du dossier le constate, « Celette est sous haute surveillance. »