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Tant par la bouche de Pierre Sibut, président du Tribunal de Commerce de Vienne que du Procureur de la République de Vienne, les dirigeants actuels de Celette, Bernard Cribier et Rémi Porco n’ont pas été ménagés le jeudi 30 septembre lors de l’audience du Tribunal de Commerce de Vienne consacrée à l’avenir de l’ancien leader mondial du marbre automobile (166 salariés) en redressement judiciaire.

On se souvient que le même tribunal avait le 13 juillet dernier nommé un commissaire enquêteur secondé par un expert judiciaire, lui-même expert-comptable pour éclairer le tribunal sur la réalité des comptes de l’entreprise. Manifestement les pièces produites alors ne correspondaient pas avec la réalité des comptes.

Les deux dirigeants de la société suisse Equinoxe devaient s’attendre à une audience difficile. La meilleure défense étant l’attaque, ils ont sorti de leur chapeau leur distributeur sud-africain, Celette south-africa qui expliquèrent-ils, avait signé un protocole de reprise de la société. Une affaire bouclée en 72 heures ! Selon ce protocole, la société sud-africaine, semble-t-il filiale d’une importante holding prendrait 80 % de Celette, 20 % étant conservés par les dirigeants actuels. Une arrivée surpirse qui se serait déroulée sous le parrainage de Mme Celette, veuve du créateur de la société.

Une condition figure dans ce protocole : ces mêmes dirigeants actuels doivent quitter la direction de la société. Celette South Africa s’engage en outre à injecter 3 millions d’euros dans l’entreprise.

Première traduction concrète et quasi-immédiate de ce protocole : Celette South-African doit verser un premier règlement de 170 000 euros, puis au 5 octobre, de 580 000 euros pour garantir les salaires du mois. « Nos partenaires ont les moyens », ont assuré Bernard Cribier et Rémi Porco. A noter que le Tribunal estime de son côté à 10 millions d’euros la somme nécessaire pour remettre à flot l’entreprise.

Derrière l’effet de surprise, cette arrivée subite d’actionnaires sud-africain pose beaucoup de questions. Pourquoi cet intérêt subit  ? Quels sont les objectifs poursuivis ? etc. Des questions qui n’ont pas reçu beaucoup de réponses directes dans la mesure où ces mêmes dirigeants sud-africains qui veulent racheter l’ancien n° 1 mondial du marbre automobile, n’étaient pas présents à l’audience. Ils étaient représentés par leur avocat lyonnais, Me Mallet-Guy.

Autre ombre du tableau ainsi dessiné, si le Tribunal de Commerce donne suite à cette proposition, une des conditions sine qua non est constituée par trente-cinq licenciements.

Les juges consulaires devront donc à nouveau statuer sur l’entreprise le 15 octobre prochain. Ils pourront constater si oui ou non, les nouveaux actionnaires dont l’arrivée au capital de l’entreprise devra être entérinée la veille par une assemblée générale, ont bien tenu leurs promesses.

Pour Pierre Sibut, président du Tribunal de Commerce, « il faudra que l’on constate alors un certain nombre d’actes forts. » Sinon, le Tribunal peut très bien rejeter le protocole d’accord entre Celette et son distributeur sud-africain et prononcer la liquidation judiciaire, provoquant un nouveau rebondissement dont les salariés, entre le marteau et l’enclume, se passeraient bien.