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Cosmopolit Home : Lyon est-elle en train d’accoucher d’un futur booking.com ?

« Avec « une nuit », comme monnaie d’échanges, à la manière des « bitcoins » d’Internet, Serge Duriavig a lancé à Lyon, un site Web, plutôt original qui se développe à vive allure, à mi-chemin entre le couch surfing et l’échange de maisons. Cet ex-cocréateur de Smartbox qui a revendu ses parts et vise d’emblée un développement international, se finance pour l’instant exclusivement sur fonds propres.

 Serge Duriavig qui a été un des créateurs de la success story SmartBox et qui l’a quittée en revendant ses parts aurait sans doute pu, devenant riche, vivre de ses rentes. Ce Grenoblois a préféré lancer un nouveau site Internet dont l’idée lui est venue lors de l’année sabbatique qu’il a prise après son départ de Smartbox.

 L’ayant baptisé « Cosmopolit Home, il l’a installé en 2012, date de sa création, à Lyon, dans le premier arrondissement. Son concept ? Le Nighstwapping. Il explique : « Lorsque j’ai quitté SmartBox, en 2010, j’ai procédé à un échange de maisons à New York. J’avais testé un certain nombre de sites qui ne me convenaient pas totalement. Je ne les trouvais pas professionnels, pas à la hauteur », explique Serge Duriavig.

 « Je n’ai pas voulu faire un copier-coller »

 Il ajoute : «  Je n’ai pas voulu faire un copier-coller de ce qui existait, mais créer quelque chose de nouveau. »

 Ainsi l’entrepreneur a en quelque sorte inventé le « bitcoin » du tourisme, du nom de cette monnaie virtuelle très en vogue sur Internet. En l’occurrence, la mesure d échange est là « une nuit ».

 Ainsi, le site web propose aux touristes français et étrangers de gagner des nuits en hébergeant des membres chez eux et d’utiliser ces nuits pour séjourner gratuitement partout dans le monde.

 Il s’agit d’un concept à mi-chemin entre le couchsurfing (qui consiste à héberger gratuitement chez soi un voyageur pour une ou plusieurs nuits) et de l’échange de maison et d’Airbnb (réservation et location de logements de particuliers).

 Pas la peine cependant, et c’est là l’innovation, de procéder à un échange pur du style, «  Je t’échange un appartement à New York contre mon appartement à Lyon ». La nuit que vous avez gagnée en logeant un membre du réseau, vous pouvez l’utiliser partout ailleurs, qu’à New York : à Sydney ou à Londres, par exemple.

 On peut acheter une ou plusieurs nuits à un tarif très bas

 Pas la peine non plus, contrairement aux autres sites d’être obligé de loger quelqu’un pour gagner une nuit. On peut avec ce concept acheter une nuit « à des tarifs très bas », précise Serge Duriavig.

 Et c’est là qu’entre en scène le modèle économique de ce site. Plus question d’abonnements, le système testé au début et abandonné (il fallait payer entre 34 et 149 euros), «ça freinait le développement du site », précise l’entrepreneur lyonnais.

 Le modèle économique ne repose désormais que sur des services additionnels payés, à l’instar par exemple d’assurances-voyages, de frais de mise en relation et donc de l’achat de nuit(s), si l’internaute veut essayer le concept sans proposer son logement. « Cela concerne 10 % seulement de nos clients », explique Serge Duriavig.

 Pas question cependant d’avoir auprès de lui, des données concrètes sur le plan financier : on ne connaîtra ni le chiffre d’affaires 2013 « pas significatif », ni celui escompté en 2014, ni l’investissement nécessaire, obligatoirement élevé.

 Serge Duriavig veut d’abord mettre en avant l’aventure entrepreneuriale : « Pour moi, ce site, c’est d’abord une aventure humaine. Je veux partager quelque chose de fort avec mes collaborateurs. C’est mon premier objectif. »

 Reste une certitude : la start-up ne cesse de croître. Elle compte dix salariés à temps plein et une cinquantaine de collaborateurs sous statuts divers. Elle compte déjà près de 6 000 annonces d’hébergements de particuliers.

 L’objectif de Serge Duriavig ? Tout bonnement « devenir le booking.com du Nightswapping » !

 Reste que pour se faire il s’est doté de quelques atouts non négligeables. A ses côtés, on trouve Alexandre Allouche, le créateur d’une autre success story lyonnaise, « Cadeau malin ». « Un expert du Webmarketing », se félicite Serge Duriavig.

 Il a fait également un choix technologique encore peu fréquent: celui de l’Angular Java Script de Google qui permet à la fois une grande rapidité de chargement des pages pour les internautes et surtout la possibilité d’adaptation aux supports mobiles dont les écrans s’adaptent automatiquement.

 Un service clients multi-langues

 Enfin, il a mis en place un service clients multi-langues, sept jours sur sept. « Je suis persuadé que notre succès passera par le service. Beaucoup de sites l’oublient, mais l’Internaute est très chatouilleux sur ce point », assure Serge Duriavig.

 Si des financiers viennent frapper à sa porte, il regardera, mais n’est manifestement pas pressé de lever des fonds pour assurer la suite de l’histoire. Il garde manifestement suffisamment de munitions pécuniaires pour poursuivre tout seul son chemin. Reste à savoir jusqu’où…