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Covid-19 : Laurent Wauquiez sur tous les fronts, au risque des critiques

« Pompier volant dans sa région », titre Le Figaro. Pas un jour sans que Laurent Wanquiez ne montre qu’il est sur le front du Covid-19. D’abord en lançant un plan d’urgence de 240 millions d’euros (600 millions avec l’effet de levier), fournit des kits de sécurité pour les médecins, infirmiers ; lance un appel aux entreprises de la région pour la livraison de masques, blouses, gants ; mobilise les élèves infirmiers ; etc. Pas un jour sans que le président de la région ne mouille sa chemise sous les caméras et via moults communiqués, dans la lutte contre le coronavirus. Une omniprésence qui irrite chez d’autres présidents de région et au sein même de l’Etat…

Au sein de la région Auvergne-Rhône-Alpes, un homme fait figure de cavalier seul, communiquant à peu près autant, voire sinon plus que l’Agence Régionale de Santé, beaucoup plus que le préfet de Région : Laurent Wauquiez. Il est tous les jours sur le pont.

Un des premiers « clusters » français

Il est vrai que la Région Auvergne-Rhône-Alpes a été l’une des premières à être touchée par le virus, via un « cluster », à La Balme-de-Sillingy, en Haute-Savoie, dès le 24 février, ce qui a très tôt sensibilisé le président de la Région. Un cluster faut-il ajouter, bien géré d’emblée par les autorités sanitaires, au vu de l’évolution ensuite de l’épidémie.

« Attention, ça va venir. Et le choc logistique et matériel va être immense », avait d’emblée alerté Laurent Wauquiez en s’entretenant avec le préfet de région.

Son seul maître-mot pour l’heure est l’action.

« Il sera temps après la crise de faire le bilan. Ce qui m’intéresse, c’est qu’on avance en commun et qu’on apporte des réponses », répète-t-il.

Son QG : l’hôtel-de-région dans le quartier de La Confluence à Lyon, transformé en entrepôt de matériels de lutte contre le coronavirus.

D’abord en lançant un plan d’urgence de 240 millions d’euros (600 millions avec l’effet de levier) ; en se lançant dans la fourniture de kits de sécurité pour les médecins, infirmiers ; en lançant un appel aux entreprises de la région pour la livraison de masques, blouses, gants ; en mobilisant des élèves infirmiers ; puis, tout récemment en mettant sur la table 10 millions d’euros avec l’Agence Régionale de Santé (ARS) pour développer des tests dans tous les Ehpad, etc.

Attitude « perso »

On peut y ajouter la fabrication locale de respirateurs pour lits de réanimation ; la mise en place d’une logistique efficace pour dispatcher dans la région 3,3 millions de masques commandés, etc, etc.

Une omniprésence, une attitude « perso » qui n’est pas au goût de tous les autres présidents de région. Surtout quand Laurent Wauquiez insiste sur le fait que l’investissement d’Auvergne-Rhône-Alpes dans son plan d’urgence « est de loin le plus important de toutes les régions françaises », taclant indirectement ses petits camarades

Parmi les autres présidents de région, son attitude agace : « Wauquiez, il emmerde son monde, il ne veut pas participer au fonds de solidarité de l’Etat, il la joue perso. Il dit que les régions peuvent faire mieux que l’Etat », peste l’un d’eux, cité par le Parisien.

Au gouvernement, cette omniprésence sur le terrain et cette communication très offensive fait aussi tousser : « C’est bien les dépistages dans les maisons de retraite. Mais, c’est juste ce qu’a annoncé le ministre de la Santé la semaine dernière », ironise un conseiller ministériel.

Si l’objectif était de montrer qu’à la barre de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, il y avait un capitaine à la barre du navire pris dans la tempête ; un capitaine bel et bien sorti de sa « traversée du désert », l’objectif est atteint…