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Vaste enquête sur la consommation dans le Rhône : les achats sur Internet pèsent déjà l’équivalent de trois hypermarchés !

Le e-commerce de la région lyonnaise pèse 410 millions d’euros

C’est l’équivalent du chiffre d’affaires de trois hypermarchés que révèle une passionnante et vaste enquête sur l’évolution des habitudes de consommation qui permet également de constater la perte d’attraction des grands hypermarchés, la stagnation des hard-discounts et l’excellente tenue des commerces de centre-ville. La proximité devient le maître-mot des consommateurs.

On savait pertinemment que l’Internet prenait un poids grandissant dans la consommation des Lyonnais et plus largement encore de celle des Rhodaniens. Mais à quel niveau et quel danger offre-t-il pour les autres formes de distribution ?

 A cette question que se pose tout industriel, commerçant ou responsable d’une société de service, répond une vaste enquête menée par la CCI de Lyon.

 Cette enquête, la 9ème du nom, est particulièrement lourde puisque portant sur les évolutions de consommation entre 2006 et 2011, elle est le résultat d’un échantillon de 6 200 consommateurs interrogés et représentant 2,3 millions d’habitants sur un territoire de soixante kilomètres autour de Lyon, englobant donc le Beaujolais et le Rhône rural (*).

Elle permet de quantifier le poids de la Toile dans la consommation: celui-ci est à la fois important, mais encore relatif, si on le compare à la consommation globale de ce territoire.

On constate ainsi que 88 % des consommateurs de cette grande région lyonnaise sont connectés à Internet (63 % seulement en 2006) : ils sont désormais plus nombreux que les propriétaires de voiture (80 %) !

 77 % de ces 88 % effectuent au moins un achat par mois sur le Web. Ce qui représente un chiffre d’affaires global, tous secteurs confondus, de 410 millions d’euros : une multiplication de 2,6 par rapport à 2006. Il s’agit du monde de distribution qui connaît et de loin, la plus forte croissance.

 A noter qu’il est important pour le propriétaire d’un magasin en dur d’être aussi présent sur le Web : 62 % des consommateurs internautes utilisent le Web pour sélectionner… un point de vente pour leurs achats.

 Cette consommation via la Toile représente l’équivalent de trois hypermarchés, ce qui est important, mais comparé à l’ensemble de la consommation concernée, ne représente, par exemple que le chiffre d’affaires des magasins de Lyon Rive Gauche. Pour l’heure, du moins, car cette enquête illustre également le dynamisme de cette consommation qui ne pourra que continuer à prospérer.

 Le hard discount marque le pas

 Autre surprise révélée par cette enquête : la stagnation des hard-discounts. On aurait pu penser que leurs prix bas allaient amener, en cette période de crise, un fort développement de leurs chiffre d’affaires, comme en Allemagne où ils représente 43 % de la distribution. Il n’en est rien. Les Aldi, Lidl, Netto ou Leader Price restent scotchés à la même part de marché. : 7 %. Deux explications sont avancées par les enquêteurs de la CCI de Lyon : ce secteur de la distribution n’a que peu édifié de nouveaux magasins ces dernières années et leurs concurrents, avec les marques repère ou distributeur, ont semble-t-il su réagir efficacement.

 Ce n’est pas pour rien que Lidl, par exemple a annoncé qu’il allait faire évoluer son concept en ajoutant des marques à ses assortiments et que Carrefour est actuellement en train de tester des sections hard discount dans certains de ses hypermarchés, afin sans doute de développer le concept dans tous.

 Les hypers en perte de vitesse, les centre-villes en forme

 Cette méga-enquête permet également de toucher précisément du doigt ce que les experts annonçaient : la perte d’attrait des hypermarchés (plus de 6 500 m2) dont la part de marché est passée de 15, 7 % à 13 %.

 Le maître-mot de cette enquête peut se résumer au retour de la proximité. Non seulement, les commerces forains ont su défendre leurs positions, mais les commerces de centres-villes aussi. Ils ont été il est vrai par la multiplication des supérettes et des magasins en franchise.

 Ce qui se traduit dans le palmarès des pôles commerciaux. On constate ainsi qu’avec chacun un peu plus de 600 millions d’euros de chiffre d’affaires, la Presqu’île lyonnaise et la Part-Dieu font jeu égal. Suit ensuite le pôle de Saint-Priest/Porte des Alpes (Auchan, Décathlon, Ikéa, etc.) avec un chiffre d’affaires situé entre 500 et 600 millions d’euros. Suit ensuite la rive gauche de Lyon (400 et 500 millions d’euros), puis Ecully (250 à 300 millions d’euros) et ensuite au même niveau, Givors, Villefranche, Saint Genis 2 et Vénissieux Puisoz qui affichent entre 200 à 250 millions d’euros de chiffre d’affaires.

 Une croissance due seulement au dynamisme démographique

 Enfin cette enquête se conclut sur une note positive. Elle confirme que si on prend en compte l’inflation, le budget des ménages est effectivement stagnant. Le potentiel de consommation par famille s’établit à 12 240 euros annuels par ménage (la hausse de 10 % constatée en cinq ans est annulée par l’inflation). La croissance globale de la consommation constatée est seulement due au dynamisme de la croissance démographique de la grande région lyonnaise.

 Et bonne nouvelle, cela va continuer : 150 000 nouveaux consommateurs sont attendus d’ici 2030. Ce dynamisme démographique va perdurer au même rythme. Ouf !

 (*) Il s’agit d’une enquête menée tous les cinq ans par la CCI de Lyon et un certain nombre de partenaires (Grand Lyon, CCI du beaujolais, Conseil Général du Rhône, etc.). Elle rassemble 30 enquêteurs. Les consommateurs sont interrogés au téléphone, ce qui se traduit par 14 000 heures d’interview et le recensement de 240 000 actes d’achat.