Toute l’actualité Lyon Entreprises

L’impact de la conjoncture internationale : entre incertitudes et opportunités

Selon la dernière étude de l’Insee publiée en novembre 2025, la région Auvergne-Rhône-Alpes compte 145 quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV), regroupant environ 463 000 habitants, soit près de 6 % de la population régionale. Ces territoires, majoritairement urbains, concentrent des ménages à faibles revenus, des familles nombreuses et une population plus jeune que la moyenne régionale.

Une population jeune et souvent précaire

Les QPV d’Auvergne-Rhône-Alpes se distinguent par leur forte concentration de familles et de jeunes. Un habitant sur quatre y a moins de 15 ans, contre moins d’un sur cinq dans les intercommunalités environnantes. Les familles monoparentales représentent 17 % des ménages (contre 9 % ailleurs), tandis que les familles nombreuses sont presque deux fois plus fréquentes.

Près d’un tiers des habitants des QPV sont issus de l’immigration (31 %), soit 2,6 fois plus que dans les territoires environnants. Ces chiffres traduisent une plus forte diversité, mais aussi une exposition accrue aux inégalités socio-économiques et aux difficultés d’accès à l’emploi.

Des métropoles au cœur des enjeux

Les quatre principales métropoles régionales — Lyon, Grenoble, Saint-Étienne et Clermont-Ferrand — regroupent la moitié des QPV et les deux tiers de leurs habitants. La métropole de Lyon concentre à elle seule 43 quartiers et 182 000 résidents, soit 39 % de la population régionale vivant en QPV. Les quartiers les plus peuplés sont ceux de la Grande Île à Vaulx-en-Velin et des Minguettes à Vénissieux-Saint-Fons, chacun comptant environ 22 000 habitants.

Les autres métropoles présentent des profils différents : Grenoble et Saint-Étienne accueillent chacune plusieurs quartiers de plus de 10 000 habitants, tandis que Clermont-Ferrand se distingue par une population plus jeune encore que la moyenne régionale.

Des conditions de vie plus difficiles

Le niveau de vie médian des habitants des QPV est de 1 220 euros par mois, contre 1 940 euros dans les intercommunalités englobantes, soit un écart de 720 euros. À Grenoble, cet écart atteint même 790 euros. Près de 45 % des habitants des QPV vivent sous le seuil de pauvreté, contre 15 % dans les territoires voisins.

Le logement social est fortement représenté : 71 % des ménages en QPV y vivent, contre seulement 18 % dans les autres zones urbaines. Dans certains territoires comme Saint-Étienne Métropole, la pauvreté se manifeste de manière plus diffuse, mêlant logements sociaux et habitat privé ancien.

Les prestations sociales, un soutien essentiel

Les prestations sociales représentent en moyenne 22 % du revenu disponible des habitants des QPV, soit quatre fois plus que dans les intercommunalités environnantes (5 %). En 2023, 141 700 foyers des QPV percevaient au moins une allocation de la Caisse d’allocations familiales, couvrant 333 900 personnes, soit 72 % des habitants de ces quartiers.

Les prestations familiales, liées au logement ou à l’activité, se cumulent souvent. Sept allocataires sur dix perçoivent une aide familiale, tandis que 69 % bénéficient d’une aide au logement et 61 % d’une prestation liée à l’activité (RSA, prime d’activité ou AAH).

Un défi structurel pour la région

Ces chiffres soulignent les écarts persistants entre les quartiers prioritaires et le reste du territoire régional. La concentration de la pauvreté dans les grandes zones urbaines, la jeunesse de la population et la forte dépendance aux aides sociales posent un défi majeur en matière de cohésion et de développement territorial.

L’enjeu pour les collectivités et l’État reste de poursuivre la politique de la ville en adaptant les dispositifs d’accompagnement — emploi, logement, éducation — à la réalité de ces territoires où vivent désormais près de 6 % des habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes.