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En rachetant le n°5 français, le traiteur Pierre Martinet conforte sa place de leader hexagonal

Pierre Martinet, le traiteur de Saint-Quentin-Fallavier vient de racheter à la famille propriétaire, la société vendéenne « La Belle Henriette » qui est n°5 français des salades préparées vendues en grandes surface. Une opération qui conforte, sa place de n°1 français : il s’octroie désormais 35 % du marché. Le groupe gagne au passage 27 millions d’euros de chiffres d’affaires supplémentaires et deux usines employant 160 salariés. D’autres opérations de croissance externe sont en préparation, tandis que « le traiteur intraitable » compte accentuer sa présence à l’international, encore très faible.

Le marché de la salade traiteur vendue en grande surface ne cesse de croître et de prospérer. Il progresse chaque année de près de 6 %. De quoi aiguiser bien des appétits !

Déjà numéro 1 français avec 25 % de part de marché et 46 000 tonnes de salades vendues chaque année sous son nom ou en MDD (Marques de distributeur), Pierre Martinet, Pdg de l’entreprise éponyme qu’il a créée en 1976, n’a, de son côté, pas perdu l’appétit.

Il vient d’acquérir, via une opération de croissance externe, une société vendéenne, « La Belle Henriette » appartenant au groupe familial Passion-Petitgas. Une opération qui n’a pas coûté trop cher au traiteur intraitable. S’il y a eu échange de cash à un montant non divulgué, le gros de l’opération s’est opérée via une entrée du groupe vendéen « à plus de 10 % » dans le capital de l’affaire iséroise contrôlée à 100 % par la famille Martinet depuis la reprise de la participation, l’an dernier de Natixis Private Equity qui était de l’ordre de 25 % du capital.

Une belle opération, assurément : « La Belle Henriette », qui compte deux sites industriels (situées sur les communes de« Les Lucs sur Boulogne » et de « La Mothe-Achard » en Vendée), occupe le cinquième rang national du marché de la salade traiteur. Elle devrait réaliser en 2010 un chiffre d’affaires de 27 millions d’euros avec 120 salariés et une production de 16 000 tonnes de salades.

Voici qui conforte le groupe Martinet qui escompte, lui 106 millions de chiffre d’affaires en 2010, réalisés par 560 collaborateurs, avec des tonnages en progression de 8,6 %, supérieurs à la croissance du marché.

Patrice Roturau, l’actuel directeur des deux unités de fabrication de « La Belle Henriette » en Vendée restera en place : l’idée n’est pas d’intégrer la société vendéenne au sein de Martinet, mais de conserver la marque. « La signature La Belle Henriette ne disparaîtra pas des rayons. Les marques ne se concurrenceront pas mais se complètent. Cela profitera à l’une comme à l’autre », fait valoir Nurdan Martinet, épouse de Pierre Martinet et directrice des relations extérieures du groupe.

Ce qui n’empêchera pas des synergies de s’opérer, précise Pierre Martinet : « Cette opération consolide notre position de leader en France et de numéro deux en Europe. Les synergies positives générées par ce rapprochement permettront de mieux répondre aux attentes des consommateurs. Cette alliance optimise notre offre auprès de nos clients ».

Si Martinet conforte à cette occasion sa part de marché hexagonale qui passe de 25 à 35 % du marché français, le groupe est loin en Europe derrière le leader, un autre français, le groupe nordiste Bonduelle.

La stratégie de développement du groupe rhônalpin va désormais passer par deux axes. Une poursuite des opérations de croissance externe. Il existe d’autres groupes familiaux à acquérir sur le marché français, reconnaît-on, chez Martinet.

L’international qui ne représente pour l’heure que 2 % du chiffre d’affaires de Martinet figure aussi au rang des priorités. Le groupe est présent commercialement en Espagne, Italie et Belgique, il possède une participation minoritaire dans le n°1 canadien, ainsi qu’un petite unité de fabrication au Brésil. De bonnes bases pour gagner des positions à l’export, même si aucun objectif précis en la matière n’est affiché par l’entreprise qui se veut néanmoins « ambitieuse » à l’international.

Illustration : Avec 120 salariés et deux unités de fabrication, « La Belle Henriette » aura produit cette année 16 000 tonnes de salades océanes, gourmandes, jardinières et autres.